Comment vous parler d’un livre que j’ai à la fois aimé et détesté ?...
Pas un livre bof. Non, ceux-là, je les oublie aussi vite que je les ai lus. Mais un de ces livres dont je n’arrive pas vraiment à savoir de quel côté il fait pencher la balance. La plupart du temps, j’esquive et je ne vous en parle pas. Mais là je suis face à un vrai dilemme…
J’avais envie de lire en français.
Vous le savez, la romance en français, c’est à 99,99% de la traduction. Et par principe, je refuse de lire des traductions. J’ai assisté trop de fois au massacre d’œuvres parfaitement honorables sous la plume d’un traducteur fou, pour m’y risquer. Donc, je cherchai une romance écrite en français. Tâche difficile s’il en est. Dans les romans plus généralistes, le happy-end n’est pas du tout garanti, et le problème de l’ebook et qu’il n’y a pas moyen d’aller jeter un coup d’œil à la dernière page pour savoir ce qu’il en est. Je ne voulais pas non plus de nouvelle, sinon j’aurais pu vous parler de la nouvelle Sous le gui de ma copine Angela Morelli. Mais c’est une histoire de Noel, je me la garde sous le coude pour plus tard… Me restait quelques auteurs, rares encore, et du young adult qui lui, étrangement, prospère.
Vous le savez, la romance en français, c’est à 99,99% de la traduction. Et par principe, je refuse de lire des traductions. J’ai assisté trop de fois au massacre d’œuvres parfaitement honorables sous la plume d’un traducteur fou, pour m’y risquer. Donc, je cherchai une romance écrite en français. Tâche difficile s’il en est. Dans les romans plus généralistes, le happy-end n’est pas du tout garanti, et le problème de l’ebook et qu’il n’y a pas moyen d’aller jeter un coup d’œil à la dernière page pour savoir ce qu’il en est. Je ne voulais pas non plus de nouvelle, sinon j’aurais pu vous parler de la nouvelle Sous le gui de ma copine Angela Morelli. Mais c’est une histoire de Noel, je me la garde sous le coude pour plus tard… Me restait quelques auteurs, rares encore, et du young adult qui lui, étrangement, prospère.
Alors que j’errais sur internet, un peu au hasard, j’ai été accrochée par ce titre : Demandez-moi la lune!, de Sylvie Barrett-Lefelle. (et sa jolie couverture) (paillettes, romance, tout ça...)
Une fois n’est pas coutume (ce billet est déjà assez difficile à écrire, je n’ai pas envie de paraphraser aujourd'hui), je vous montre la 4ème de couverture :
« Elle, c'est Catherine Dutilleux, la petite française, gouvernante dans un célèbre palace parisien. Lui, c'est Matthew Dickinson, le jeune acteur anglais que le cinéma a propulsé au rang de star internationale. Les destins de ces deux êtres que tout sépare vont se heurter violemment. Prisonniers volontaires d'un bien étrange contrat, ils vont devoir apprendre à se connaître. La question se pose alors de savoir qui de la gouvernante trop parfaite ou de la star rebelle joue le plus un rôle. Et quand les masques tombent enfin, c'est des requins du show-business dont il faut se méfier. Mais est-ce trop, pour une étoile, que de demander la lune ? »
Je vous avoue dès le début que j'aime les histoires de stars qui tombent raides dingues d’une personne lambda et le mélange des cultures qui s’en suit. J’aime l’idée que l’on peut s’éloigner du monde de paillettes et de glamour pour découvrir la personne derrière le masque. J’aime me dire que toutes ces images de papier glacé ne sont que des rôles et que finalement la personne derrière est tout ce qu’il y a de plus banale. Et non, cela n'a absolument rien à voir avec mon ambition secrète d'épouser Hugh Jackman un de ces jours...
J’ai aimé Coup de foudre à Notting Hill, pour cette raison précise, et j’avais aimé Bodyguard, Celebrity Bride d’Alison Kervin, What the librarian did de Karina Bliss, Cross my heart d’Abigail Strom, Douce Brianna de Nora Roberts, L'homme le plus sexy de Julie James, les premiers épisodes de la série Castle, et pas mal d’autres livres traitant du même sujet.
Malheureusement, j’ai aussi souvent trouvé que ces histoires en faisaient un peu trop. Au lieu de simplement se concentrer sur ce clash culturel et social, qui est déjà en soi un problème important (la vie sous les feux des projecteurs n’est pas aussi glamour que l’on veut nous le faire croire), on nous rajoute un ou plusieurs éléments perturbateurs, du genre ex diabolique, tueur en série, fan obsédé… Vous n’avez que l’embarras du choix ! L'équilibre est difficile à trouver mais je suis acquise au principe.
Tout cela pour vous dire que j’étais toute disposée à aimer Demandez-moi la lune!, que j’ai donc acheté (bien cher pour un ebook mais admettons…) et lu, si je suis honnête, en 24h. Apres, je dois aussi vous dire que j’ai failli ne jamais terminer ce livre. J’ai même failli ne jamais aller au-delà de la page 5.
Pourquoi ? A cause de l’écriture…
Un style que j’ai trouvé trop lourd, plein de tics. Si je proposais d’offrir à E. L. James un dictionnaire des synonymes, Sylvie Barrett-Lefelle semble elle au contraire avoir avalé le sien. L’héroïne ne parle pas, elle s’alarme, elle aboie, elle admet, elle rassure, elle chuchote, elle bredouille, elle finit, elle balance, elle acquiesce, elle assure, elle murmure, elle accuse, elle coupe, elle menace, elle réclame, elle réplique, elle lâche, elle proteste, elle lance, elle interroge, elle s’écrie et se révolte. Et non seulement cela, mais l’histoire est racontée à la première personne. Ce qui fait que tous ces verbes, dont le livre est littéralement pavé à raison de 4 ou 5 par page, sont présentés sous la forme suivante : "beuglé-je", "grommelé-je" et autres "consens-je", "admets-je" et "débité-je"…
Cette tournure m’a fait grincer des dents tout au long de l’histoire.
Le héros de son coté, passe par tout le spectre des émotions plus vite que Lucky Luke ne dégaine. En une page, il rugit, insinue, cingle et susurre, le tout en direction de notre héroïne. Même pour un acteur, cela fait un peu trop, un peu trop rapide. Les montagnes russes sont fatigantes à la longue et j’ai du mal à croire que qui que ce soit passe par tant d’intensité émotionnelle, si souvent, si vite.
Et pourtant, je vous parle de ce livre ici et je vous ai avoué l’avoir lu en 24h (363 pages m’informe internet – je ne suis pas une lectrice particulièrement rapide pourtant). Je l’ai lu à toute vitesse car l’histoire elle-même (extrêmement clichée mais je ne demandais pas autre chose), est vraiment touchante, mignonne. Les personnages sont intéressant, entre Catherine, parfaite petite gouvernante, professionnelle et réservée, et Matthew bien plus torturé mais plein d’humour et de finesse, et tous ceux qui gravitent autour d’eux. Certaines scènes ont fait battre mon petit cœur de romantique, particulièrement à partir du moment où nos héros se révèlent l’un à l’autre… J’ai terminé le livre pour aussitôt relire certains passages, signe absolu chez moi que j’ai aimé.
Mais voilà. Il y a le style, dont il est si difficile de faire abstraction. Alors je vous le demande… Comment vous parler d’un livre pour lequel mon avis est si partagé ? Une jolie histoire racontée avec des mots qui m’ont gâché le plaisir ? Quand à vous le recommander, je ne sais que vous dire… Ce serait dommage de ne pas découvrir Kate et Matt, mais essayez d’en lire quelques extraits avant pour évaluer votre niveau de tolérance à ce qui pour moi a été un pet-peeve redoutable ?
Je me doute que tout le monde ne partagera pas mon aversion pour cette manière de s’exprimer. J’ai un grand souvenir de L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle, où je semble être la seule personne de France à avoir trouvé l’écriture insupportable au point de ne pas pouvoir terminer un livre par ailleurs intéressant…
C’est dommage, j’aurais aimé pouvoir vous dire que ce livre était très agréable mais je suis coincée. Je vous en parle et je vous laisse vous faire votre propre opinion. Pour cette fois, je vous demande de me dire ce que vous en avez pensé ?
Bonne journée,
Chi-Chi