31 mai 2013

Demandez-moi la lune!

Comment vous parler d’un livre que j’ai à la fois aimé et détesté ?...
 
Pas un livre bof. Non, ceux-là, je les oublie aussi vite que je les ai lus. Mais un de ces livres dont je n’arrive pas vraiment à savoir de quel côté il fait pencher la balance. La plupart du temps, j’esquive et je ne vous en parle pas. Mais là je suis face à un vrai dilemme…
 
J’avais envie de lire en français. 

Vous le savez, la romance en français, c’est à 99,99% de la traduction. Et par principe, je refuse de lire des traductions. J’ai assisté trop de fois au massacre d’œuvres parfaitement honorables sous la plume d’un traducteur fou, pour m’y risquer. Donc, je cherchai une romance écrite en français. Tâche difficile s’il en est. Dans les romans plus généralistes, le happy-end n’est pas du tout garanti, et le problème de l’ebook et qu’il n’y a pas moyen d’aller jeter un coup d’œil à la dernière page pour savoir ce qu’il en est. Je ne voulais pas non plus de nouvelle, sinon j’aurais pu vous parler de la nouvelle Sous le gui de ma copine Angela Morelli. Mais c’est une histoire de Noel, je me la garde sous le coude pour plus tard… Me restait quelques auteurs, rares encore, et du young adult qui lui, étrangement, prospère.
 
Alors que j’errais sur internet, un peu au hasard, j’ai été accrochée par ce titre : Demandez-moi la lune!, de Sylvie Barrett-Lefelle. (et sa jolie couverture) (paillettes, romance, tout ça...)
 
Une fois n’est pas coutume (ce billet est déjà assez difficile à écrire, je n’ai pas envie de paraphraser aujourd'hui), je vous montre la 4ème de couverture :
 
« Elle, c'est Catherine Dutilleux, la petite française, gouvernante dans un célèbre palace parisien. Lui, c'est Matthew Dickinson, le jeune acteur anglais que le cinéma a propulsé au rang de star internationale. Les destins de ces deux êtres que tout sépare vont se heurter violemment. Prisonniers volontaires d'un bien étrange contrat, ils vont devoir apprendre à se connaître. La question se pose alors de savoir qui de la gouvernante trop parfaite ou de la star rebelle joue le plus un rôle. Et quand les masques tombent enfin, c'est des requins du show-business dont il faut se méfier. Mais est-ce trop, pour une étoile, que de demander la lune ? »
 
Je vous avoue dès le début que j'aime les histoires de stars qui tombent raides dingues d’une personne lambda et le mélange des cultures qui s’en suit. J’aime l’idée que l’on peut s’éloigner du monde de paillettes et de glamour pour découvrir la personne derrière le masque. J’aime me dire que toutes ces images de papier glacé ne sont que des rôles et que finalement la personne derrière est tout ce qu’il y a de plus banale. Et non, cela n'a absolument rien à voir avec mon ambition secrète d'épouser Hugh Jackman un de ces jours...
 
J’ai aimé Coup de foudre à Notting Hill, pour cette raison précise, et j’avais aimé Bodyguard, Celebrity Bride d’Alison Kervin, What the librarian did de Karina Bliss, Cross my heart d’Abigail Strom, Douce Brianna de Nora Roberts, L'homme le plus sexy de Julie James, les premiers épisodes de la série Castle, et pas mal d’autres livres traitant du même sujet.
 
Malheureusement, j’ai aussi souvent trouvé que ces histoires en faisaient un peu trop. Au lieu de simplement se concentrer sur ce clash culturel et social, qui est déjà en soi un problème important (la vie sous les feux des projecteurs n’est pas aussi glamour que l’on veut nous le faire croire), on nous rajoute un ou plusieurs éléments perturbateurs, du genre ex diabolique, tueur en série, fan obsédé… Vous n’avez que l’embarras du choix ! L'équilibre est difficile à trouver mais je suis acquise au principe.
 
Tout cela pour vous dire que j’étais toute disposée à aimer Demandez-moi la lune!, que j’ai donc acheté (bien cher pour un ebook mais admettons…) et lu, si je suis honnête, en 24h. Apres, je dois aussi vous dire que j’ai failli ne jamais terminer ce livre. J’ai même failli ne jamais aller au-delà de la page 5.
 
Pourquoi ? A cause de l’écriture…
 
Un style que j’ai trouvé trop lourd, plein de tics. Si je proposais d’offrir à E. L. James un dictionnaire des synonymes, Sylvie Barrett-Lefelle semble elle au contraire avoir avalé le sien. L’héroïne ne parle pas, elle s’alarme, elle aboie, elle admet, elle rassure, elle chuchote, elle bredouille, elle finit, elle balance, elle acquiesce, elle assure, elle murmure, elle accuse, elle coupe, elle menace, elle réclame, elle réplique, elle lâche, elle proteste, elle lance, elle interroge, elle s’écrie et se révolte. Et non seulement cela, mais l’histoire est racontée à la première personne. Ce qui fait que tous ces verbes, dont le livre est littéralement pavé à raison de 4 ou 5 par page, sont présentés sous la forme suivante : "beuglé-je", "grommelé-je" et autres "consens-je", "admets-je" et "débité-je"…
 
Cette tournure m’a fait grincer des dents tout au long de l’histoire.
 
Le héros de son coté, passe par tout le spectre des émotions plus vite que Lucky Luke ne dégaine. En une page, il rugit, insinue, cingle et susurre, le tout en direction de notre héroïne. Même pour un acteur, cela fait un peu trop, un peu trop rapide. Les montagnes russes sont fatigantes à la longue et j’ai du mal à croire que qui que ce soit passe par tant d’intensité émotionnelle, si souvent, si vite.
 
Et pourtant, je vous parle de ce livre ici et je vous ai avoué l’avoir lu en 24h (363 pages m’informe internet – je ne suis pas une lectrice particulièrement rapide pourtant). Je l’ai lu à toute vitesse car l’histoire elle-même (extrêmement clichée mais je ne demandais pas autre chose), est vraiment touchante, mignonne. Les personnages sont intéressant, entre Catherine, parfaite petite gouvernante, professionnelle et réservée, et Matthew bien plus torturé mais plein d’humour et de finesse, et tous ceux qui gravitent autour d’eux. Certaines scènes ont fait battre mon petit cœur de romantique, particulièrement à partir du moment où nos héros se révèlent l’un à l’autre… J’ai terminé le livre pour aussitôt relire certains passages, signe absolu chez moi que j’ai aimé.
 
Mais voilà. Il y a le style, dont il est si difficile de faire abstraction. Alors je vous le demande… Comment vous parler d’un livre pour lequel mon avis est si partagé ? Une jolie histoire racontée avec des mots qui m’ont gâché le plaisir ? Quand à vous le recommander, je ne sais que vous dire… Ce serait dommage de ne pas découvrir Kate et Matt, mais essayez d’en lire quelques extraits avant pour évaluer votre niveau de tolérance à ce qui pour moi a été un pet-peeve redoutable ?
 
Je me doute que tout le monde ne partagera pas mon aversion pour cette manière de s’exprimer. J’ai un grand souvenir de L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle, où je semble être la seule personne de France à avoir trouvé l’écriture insupportable au point de ne pas pouvoir terminer un livre par ailleurs intéressant…
 
C’est dommage, j’aurais aimé pouvoir vous dire que ce livre était très agréable mais je suis coincée. Je vous en parle et je vous laisse vous faire votre propre opinion. Pour cette fois, je vous demande de me dire ce que vous en avez pensé ?
 
 
Bonne journée,
Chi-Chi

  
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29 mai 2013

Pochette surprise à Vera Cruz

Parfois, dans la vie, il y a de ces moments où on ne touche plus terre...

Comme ce moment la semaine dernière, où j'étais chez T. quand très innocemment, nos deux téléphones ont chantonné de concert, nous annonçant l'arrivée d'un mail. (oui, vous apprendrez que T. et moi partageons une boite mail, le niveau d'intimité atteint est absolument insoutenable...) Je disais donc, nous avons reçu un mail qui nous a fait un effet... dingue!

Figurez-vous que Penny Reid, auteur de mon coup de cœur du mois dernier (Neanderthal seeks human - A smart romance), pour ceux qui n'aurait pas bien fait leurs devoirs, nous a écrit!

Elle est tombée sur notre site, sur l'article écrit sur son livre et, par la magie de Google translate, a voulu communiquer avec nous! Il fallait nous voir sautiller comme des folles, complètement incrédules et incroyablement touchées par le message en question! (enfin, T. sautille, elle couine aussi. Moi je reste digne. Et sobre.) (il n'existe aucune preuve du contraire) (j'espère) Se donner la peine de traduire le texte, essayer d'y comprendre quelque chose et encore nous remercier d'avoir eu le plaisir de lire son livre??! En prime, Penny est elle aussi devenue une fan de l'échelle de Hugh Jackman, après Kristan Higgins... Je crois qu'il serait temps de déposer le concept avant que l'on nous le pique!

Je disais donc, Penny Reid nous a écrit pour nous annoncer que son livre paraissait en version papier le 7 juin (autant dire demain) et qu'elle nous proposait d'offrir un exemplaire dédicacé à l'un de nos lecteurs!!!

Alors voilà, c'est une grande première pour nous mais c'est officiel, nous vous proposons un concours pour gagner un exemplaire papier de Neanderthal seeks human - A smart romance de Penny Reid! 
 
Laissez-nous juste un petit commentaire en nous disant pourquoi vous méritez ce livre plus que n'importe qui sur terre, et tout ce que vous seriez prêts à faire pour l'obtenir... (oui, nous prenons aussi les chèques) (non, je plaisante voyons) (mais laissez un commentaire quand même!)

Vous avez jusqu'à lundi soir, après T. et moi déciderons!

 
Bonne journée,
Chi-Chi (et Tam-Tam)
  
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27 mai 2013

Le meilleur pour la fin, take 1

Avec CECILE PARCOURT LE MONDE par LYSA CHAIPAS, nous abordons la dernière des nouvelles de nos guests, publiée cette fois en plusieurs épisodes!

Lysa connait bien l’amour, ses mystères et ses douleurs aussi bien que ses bonheurs : en effet elle vit actuellement à Long Island avec son sixième époux, âgé de 90 ans. Auparavant Lysa a écrit deux épisodes des Feux de l’amour et, alors  en plein apprentissage de la langue arabe a également rédigé un article pour « Féminin Santé » sur le Kama Sutra. « Cécile parcourt le monde » est son premier roman.

Il était une fois la douce et délicieuse Cécile, à la voix de miel et aux yeux de caramel, au caractère aimant et attentionné.  Cécile n’était ni princesse, ni reine, ni bergère mais tout simplement étudiante. Elle aimait à peindre, lire des histoires d’amour, faire la fête mais ce que Cécile aimait par-dessus tout, c’étaient les films de Hugh Jackman. Malheureusement, ces études de droit, aussi passionnantes qu’elles soient, la menaient plus à rencontrer des Dominique Rousseau, Emmanuel Chain et autres poncifs du genre qu’un bel étalon viril et couvert de poil aux griffes d’acier. Alors,  une fois son master en poche, mémoire terminé (avec comme note finale, 15 ! Cécile n’était pas peu fière!), elle décida d’aller parcourir le monde le temps d’une année afin de profiter de la fin de ses études.

Elle choisit de partager les douze mois que dureraient son périple en trois destination: l’Italie, pour la beauté de ses paysages et sa gastronomie, la Chine pour ses chinois (qu’il y a fort nombreux parait-il) et enfin, l’apogée de ce voyage sans fin, New-York, pour ses pommes.

Le jour de ses 28 ans, Cécile plia bagage emportant seulement une valise (une chouette valise à roulette, conduite latérale et frontale, Cécile avait le dos quelque peu fragile !) contenant 4 culottes et une brosse à dent : Cécile avait prévu de ne vivre que d’amour et d’eau fraîche. Après que sa sœur douce et aimante l’ait déposée à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (la sœur de Cécile était une crème, prête à lui rendre toutes sortes de services, quoi qu’il ait pu être raconté dans des histoires différentes), Cécile s’envola pour Rome! 

Dans l’avion, Cécile ressent une petite impression, elle ne verra pas la France pendant un an, sa petite sœur qu’elle aime tant, son appart dans lequel elle se sent si bien … et en même temps un petit frisson la traverse et elle se dit qu’elle ne pourrait pas être plus heureuse ! Ce voyage s’annonce fabuleux et Cécile a une envie folle de découvrir des villes, des paysages, des gens, … Hugh Jackman, euh non, juste des gens! 

Lorsqu’elle  atterrit à Rome, la ville hume bon la pizza et la sauce tomate. Cécile passe déposer son sac à son hôtel et décide d’aller se promener dans les rues … Des musées, des fontaines, des glaciers, un bout de shopping, Rome est une ville interminable et Cécile est inépuisable. 

Un jour, que Cécile est assise à un café, buvant un expresso, écrivant ses mémoires de voyage, un homme s’approche d’elle ‘Ah ma qué bella bellisima ragazza perqué si si sara ti amo’. Cécile, un peu interpellée par cet homme à la figure d’ange lui répond ‘perqué no ! me chiamo Cécile, no me chiamo sara’. ‘Cecilia, ma qué bella prenomo ! me chiamo Hugo Giacquemano’ ! Persuadée que le destin vient de lui tendre une fleur, à la terrasse de café romain, sous un soleil qui lui réchauffe le cœur et le dos, Cécile propose à Hugo Giacquemano de s’asseoir pour un café. 

Hugo maitrisant la langue anglaise aussi bien que Cécile, la conversation s’emballe et Hugo et Cécilia restent assis dans ce café pendant des heures, tant et si bien que lorsque le soleil se couche, ils sont encore là en train de refaire le monde. C’est à contrecœur qu’ils se quittent, mais après avoir échangé leur numéro de téléphone et promis de se revoir le lendemain pour un diner aux chandelles.

Le lendemain soir, Cécile s’est vêtue de sa plus belle robe noire (qu’elle a retrouvé dans sa valise, enfouie sous ses quatre culottes et sa brosse à dents), assortie de ses talons noirs avec des petits clous dorés, ceux qui lui font des jambes de déesse vivante. Quand elle retrouve Hugo, celui-ci a les yeux qui pétillent de joie, un peu comme le cœur de Cécile qui bat la tarentelle ! Le dîner se déroule à merveille, les sujets de conversation sont inépuisables, interminables, Cécilia (comme Hugo la surnomme) est conquise. 

Une fois le dessert fini, Hugo a encore du tiramisu aux commissures des lèvres que Cécilia a délicieusement envie de goûter. Rome est une ville d’amoureux, Hugo et Cécilia sont sous le charme, ils errent dans la ville étourdis par le charme de la soirée. Soudain, arrivés devant le Colisée, Hugo se tourne vers Cécile et là, avec tout son charme, sa vigueur d’étalon italien, l’embrasse fougueusement. Ce baiser enflammé a un doux gout de café, de crème et de chocolat. Soudain, Hugo recule: ‘Do you want to come to my house?’ Cécilia n’hésite pas une seconde ‘Si! Si!’.

Hugo prend donc la main de Cécilia et ils partent en direction de sa demeure. Une première porte, quelques marches et enfin, voilà son appartement ! Cécilia a le cœur qui vibre, la porte s’ouvre et là … ‘Hugo hugo mi fligio, con una ragazza tan bella’ Surprise !!! La mère d’Hugo s’avère être aussi sa colocataire !! Cécile est sous le choc, elle connaissait ce travers italien, mais Hugo lui paraissait si parfait, si mature, si indépendant ! La mère d’Hugo, Donatella-Limoncello (Giacquemano), leur propose un café, Hugo accepte, Cécile accepte aussi mais fulmine intérieurement. 

Puis après avoir fait bonne figure pendant une heure, Hugo lui propose d’aller dans sa chambre. Outrée par cette proposition, au vu et su de sa mère, Cécile se sent atteinte dans sa pudeur, elle décide de suivre Hugo pour lui toucher deux mots (et seulement deux mots, rien d’autre). ‘Hugo, I’m sorry but I want to date an adult, not some pretense of a man who needs his mummy for coffee and a kiss goodnight. Our story stops right here right now’. Hugo,  l’air dépité, ne comprend pas la reaction de Cécile et ils se séparèrent sur son ultime discours ‘Oh Cecilia, you’re breaking my heart, you’re shaking my confidence daily, Oh Cecilia, You’re breaking my heart, I’m begging you please do come home’. Cécile dit non.

A suivre... 

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24 mai 2013

Avec vue sur l'Arno - Chambre avec vue

Petit retour du côté des classiques en ce vendredi, je ne sais pas si c’est parce que je me sens coupable de vous parler autant d’ebooks non traduits, et que je sais que cela empêche certains d’entre vous de profiter de mes précieux conseils, mais cela faisait un moment.
 
Après une boulimie de contemporains cute et pas mal de relecture (je suis en train de me faire mentir, moi qui était une non-relectrice autoproclamée), il est temps.
 
Et il est temps de revenir à un classique de la littérature anglaise, A room with a vue de E. M. Forster, traduit en français par Avec vue sur l’Arno.
 
Mais je pense que la plupart d’entre vous auront, comme moi, découvert l’histoire avec l’adaptation en film de James Ivory en 1986, sous le titre Chambre avec vue.
 
C’est sur le roman de 1908 que votre attention doit se porter, l’adaptation sera pour après. Tandis que mon amie la météo continue de me martyriser, je rêve d’aller visiter l’Italie, comme Miss Lucy Honeychurch, notre héroïne.
 
Lucy qui joue les touristes à Florence, sous le chaperonnage attentif et sévère de sa cousine Miss Charlotte Bartlett. C’est le traditionnel « Grand Tour » que toute personne bien éduquée faisait à l’époque pour découvrir les civilisations classiques et parfaire son éducation. Hélas pour nos demoiselles, à leur arrivée à Florence, elles découvrent que les chambres avec vue sur l’Arno que l’on leur avait promises ne sont pas libres. Ce qui contrarie fort Miss Charlotte, qui ne manque pas de s’en plaindre lors du repas partagé avec les autres hôtes de la pension de famille où elles se trouvent.
 
Condamnées à passer leur séjour à admirer la cour intérieur du bâtiment et à subir les odeurs les plus désagréables, le séjour florentin s’annoncerait bien mal si M. Emerson, autre pensionnaire à la tendance chevaleresque, ne leur proposait pas un échange, son fils George et lui-même disposant justement de chambres avec vue. Proposition ô combien scandaleuse aux yeux de Miss Charlotte, outrée par tant d’audace et d’inconvenance de la part d’un illustre inconnu.
 
Cet épisode initial n’est qu’un prétexte pour faire se rencontrer les protagonistes de l’histoire qui suivra, Lucy et Miss Charlotte, M. Emerson et Georges mais aussi Révérend Beebe, Miss Eleanor Lavish, Miss Catherine et Miss Teresa Alan, et la Signora Bertolini, patronne des lieux… 
 
C’est le portrait d’une société en plein changement, d’une tension permanente entre la jeunesse, la beauté, et les convenances sociales que nous raconte réellement E. M. Forster.
 
Si Miss Charlotte est la garante d’une certaine rigueur morale, la personnification du sacrifice au service du devoir, Lucy de son coté, est la jeunesse, l’innocence, l’audace parfois aussi de braver les règles.
 
Entre Lucy et Georges s’esquisse les prémisses d’une idylle, et sous la plume de l’auteur, la campagne italienne se fait le miroir radieux des émotions qui s’emparent d’eux, pour un moment.
 
Car, vous vous en doutez, la confrontation entre cette tentative de liberté et les conventions écrasantes d’une Angleterre edwardienne, ne sauraient tolérer une résolution si simple des tourments qui agitent chaque personnage du roman. De l’Italie au Surrey, Lucy devient le point central d’une véritable étude de la société de son temps, de son snobisme, du système de classes qui évolue, le tout sous la plume ironique et amusée d’un auteur qui sait aussi bien parler de satyre que de beauté ou de philosophie.
 
Avec vue sur l’Arno est réellement un roman d’apprentissage, celui de Lucy, et tout le talent de Forster s’exprime dans la caractérisation de son personnage, la rendant vivante et réelle à nos yeux plus que n’importe quel autre personnage de l’histoire. C’est d’ailleurs un reproche que l’on pourrait faire à l’œuvre, de n’avoir pas donné autant de vie à Miss Bartlett, à Georges ou à M. Emerson… Mais un reproche bien mineur quand on considère l’œuvre dans son ensemble et la maitrise avec laquelle elle est menée.
 
Cette histoire s’achève sur un dernier chapitre qui à lui seul vaut la lecture de tout le roman, un discours sur l’amour et le romantisme, sur la capacité de chacun à discerner en lui sa vérité, sur la liberté qu’il faut savoir saisir, quitte à en assumer le prix.
 
Sans vous dire un mot de plus, je ne peux que vous encourager à découvrir, si ce n’est pas encore fait, le livre, qui ne peut que plaire aux amateurs de Jane Austen et des sœurs Brontë. Et quand cela sera fait, alors seulement, je vous recommande d’aller voir l’excellent film dont je parlais plus haut, avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith, Judi Dench, Daniel Day-Lewis pour ne citer qu’eux !
 
  
Bonne lecture et bon film,
Chi-Chi
 
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22 mai 2013

Moments d'absence

C'est un mercredi très paresseux... 

Voyez-vous mes amis, j'avais oublié notre rendez-vous du mercredi, je suis en retard, et tout est de la faute de T. 

(j'écris ces lignes, il est 3h du matin et hors de question que j'aille dormir avant d'avoir tenu ma dead-line) (vous ne pourrez pas dire que je ne me dévoue pas par conscience professionnelle)

Je disais donc, tout est de la faute de T. (comme d'hab quoi... toujours rejeter la faute sur les autres, règle de base de toute relation qui fonctionne bien je dirais), parce que je reviens tout juste de quelques jours dans son royaume fort fort lointain (tout aussi pluvieux que chez moi) (le prince pas si charmant se porte bien, pas de signe de retour à la civilisation imminent pour mon plus grand malheur), et que le programme fut chargé en activités hautement intellectuelles et toutes plus essentielles les unes que les autres : 
  • boire du Pulco (citron ou pamplemousse, on est pas sectaires chez les princesses),
  • regarder des chefs d'œuvre cinématographiques (j'ai tenté Populaire (super trop choupinou, à voir si ce n'est pas déjà fait) mais on a fini par faire un marathon Say yes to the dress - et si vous ne connaissez pas - comme moi il y a encore trois jours - vous ratez un monument de classe et de bon gout matrimonial),
  • chercher un peu de chaleur sous une couverture en panthère,
  • manger des chichis au nutella (je plaide coupable de cannibalisme) et des fraises tagada et une glace à la menthe,
  • prendre 7 douches par jour (et pas plus de deux volontaires)
  • saluer la mer et les embruns au son d'un Rafale qui avait décidé de se promener en même temps que nous,
  • et bien sûr, comme il se doit, travailler dur pour votre service avec des ébauches d'articles de science de la romance et un top 10 des scènes les plus sexy dans notre mémoire de vétéranes de la romance (article à venir)
Je vous laisse avec un petit conseil cinéma du moment, The Hit girls, une histoire d'amour dégoulinante de clichés à souhait, mais plutot punchy et avec une musique qui donne le sourire... 
  
  
Bonne journée,
Chi-Chi
 
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20 mai 2013

Une ballade c'est une nouvelle?

Episode 4 de notre série de nouvelles, un poème. Logique non? 

Pire, un poème en anglais... Une ballade c'est un poème non? Je ne suis jamais sure... Et là, je vous présente mes plus plates excuses mais je ne traduirais pas. Je suis une horrible flemmarde et il faut se plaindre à l'auteur pour toute réclamation. (de toute façon je peux bien dire ce que je veux, elle est partie vivre à l'autre bout du monde pour éviter que je ne lui demande une suite) (vous parlez d'une mesure extrême...) (je ne me savais pas si effrayante, mais il faut croire que je cache bien mon jeu) (pardon pour l'anglais donc, j’espère que la majorité d'entre vous y comprendront quand même quelque chose...) (selon les propres dires de l'auteur, "mon prof m’ayant rappelé que j’avais « trouvé mon style » en anglais, je me devais de faire preuve de mes talents d’auteur. C’est pour ça que, bien qu’en décalage avec les quatre autres histoires, cette ballade a toute sa place dans l’ouvrage que nous te présentons (en vrai moi je kiffe les histoires un poco dramatiques donc je me voyais pas faire un truc tout rose bonbon – je cultive ma différence.)". Tout s'explique!)

Il s'agit donc d'une ballade country sur l'air de Lily, Rosemary and the Jack of Hearts  de Bob Dylan. 

Ballade nommée Cecelia and the shadow in the corner of her eyes, par Michaela Quinn, femme cowboy, vit dans un ranch au Texas entouré de ses poules et de ses vaches qui la comprennent mieux que personne. Elle a une  licence en « creative writing » à la University of Kentucky Fried Chicken. Elle écrit de nombreuses paroles de chansons pour des grands chanteurs country, comme Bob Dylan, Hannah Montana et Taylor Swift (plus d’un mètre 80). « Cecilia and the shadows in the corner of her eyes » est un premier galop d’essai parfaitement réussi.

She flipped the sign to “CLOSED”, dimmed the lights and beckoned the men to leave,
Macias the cow-boy was here again, that sturdy man no one could deceive
He stood beneath the doorway, with his all-to-weary smile
And no one could devise what brought him to tread those miles
Except maybe Cecelia, and that shadow in the corner of her eyes.

Macias pictured it so clear: Pilar coming home from his daily spree,
From dusk ’til dawn dead drunk, and always as violent as can be
Pilar was no one’s fool, a country-man who only guns could tame,
Who played a dangerous part in the county’s narcotic game -
And his wife Cecelia, bearing it all with that shadow in her eyes.

Rumour had it ‘round town that Macias here was one to take a stand
He could rise against the infamy of Pilar’s iron hand
The first was esteemed throughout the county, the latter only feared,
Despite Macias’ heroic count’nance, nothing to him appeared
More worthy, than gazing into the dark corners of the barmaid’s eyes.

She set off one Sunday with her rattling car and a heart loaded with grief.
To Mexico she drove, her cousin’d died – Cecelia was bereaved.
The burial had passed, but still no sign of her return.
The people of her town were all eager but to learn,
Why three days had gone by with still no sign of those dark saddened eyes.

Macias the hardy cow-boy was riding on his valiant horse that day
He ran upon Cecelia: drugged and dozing in her rattling car she lay.
The Narcos were behind this: hoards of mary-jane in the trunk he found…
And despite her tightly shut lids and dreary, absent mind
He still felt her staring back, from the shadows in the corner of her eyes.

No one knew the circumstances, no one even dared enquire:
The drug snuggling was all too common, the cost of being curious much too dire.
But our dear cow-boy, that one boy who could never be deceived
He knew this was by Pilar and his pernicious gang achieved;
And he saw that the shadows had now spread within Cecelia’s op’ning eyes.

He brought her back on horse to his wild and remote Arizonian ranch,
Once her senses came to life, with shame and awe and fright she came to blench.
“Your husband is a vile, vulgar, vicious fool, he said to her,
A princess the like of you should never such a life endure”.
In silence she sat, the shadows clouding the corners of her eyes.

He spilled his heavy-hearted soul; it had been too much for him to bear:
“We once were friends Pilar and I, one of those inseparable pairs
In his foul deeds and dirty acts I wrongfully took part, said he
And all the while, my carelessness was forbidding me to see
The shadows that were there all along in my poor wife’s drowning eyes.”

For Macias had been married to a county girl in those rash reckless times
Of this world she is no longer - victim of the Narcos’ hateful crimes.
He spoke no word ever since, and a righteous cow-boy he became.
But a promise to himself he made, that never again would he be to blame
For failing to see those shadowed eyes, women’s shadows of despair.”

« My love for you is real, and should not be inconsid’rately dismissed.
Were your fine hands ever tightly held, those soft lips ever kissed?”
Our cow-boy here was begging, he wished for Cecelia to stay
He wished to make her smile, yes he wished to make her gay
Most of all, he wished to see the colours hidden by the shadows in her eyes.

Cecelia was in awe: once a hardy gangster, now so tender.
One of the Narcos in his prime, now a cow-boy with such splendour.
But she could not give her heart to him, though she knew it to be right:
“You’re only shunning off your grief, she said, there’s no such bliss in sight”
But deep down, both had felt her shadowed eyes flicker at the thought of love.

Cecilia left the ranch, she waved goodbye on board her rattling car
Back to her town she drove; the state police was waiting at the bar:
Pilar’d been arrested for six charges of gravity supreme.
Our town girl was now free to mend the pieces of her broken dreams
Free to love, free to dispel those shadows in the corners of her eyes.

She runned back to Macias, our lonely cowboy of the High Plains
“You and me, we’re meant to be” she uttered in the pouring rain.
His stout shoulders, wavy hair and dimples on his smiling face
Seemed perfect to Cecilia as their bodies locked in an embrace.
There was no shadow in the corner of her eyes, no - only light.

Macias the cow-boy lui apprend à monter à cheval
ça s’est passé dans les halles
elle est tombé, ça lui a fait super mal
Mais finalement elle a remis pieds dans l’étrier
Et la vie elle a kiffé.


Comme quoi, dans la vie, même quand tout est dramatique, ça finit bien. La romance, c'est le bien, CQFD. Est-il encore besoin d'en dire plus? 

Bon lundi, 
Chi-Chi
 
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17 mai 2013

Love irresistibly

Au programme de la journée, Love irresistibly, le nouveau tome de la série FBI de Julie James.

Vous vous souvenez de ma petite déception avec le tome précédent ? Julie s’est remise de son petit passage à vide et c’est en pleine forme qu’elle nous raconte l’histoire de Brooke et Cade.

Mais si, vous savez, Cade. Le collègue de Rylann, héroïne du tome 3, travaillant tous les deux sous les ordres de Cameron, héroïne du tome 1. Cade qui, dans le tome 1, a envoyé Kyle (héros du tome 3 et depuis fiancé à Rylann – je suis horrible je viens de vous spoiler la fin) en prison. Kyle qui est le frère de Jordan, laquelle a rendu des services à la patrie pour le faire libérer dans le tome 2. Vous voyez que tout ce petit monde se retrouve très bien et que le groupe se développe ! Point d’inquiétude, ces histoires s’entremêlent mais vous pouvez les lire indépendamment sans aucun souci (et c’est là que je vous avoue d’ailleurs que je n’ai jamais lu ledit tome 1) (je précise également que les tomes 1, 2 et 3 sont déjà traduits et que le 4 ne devrait pas tarder bien que je ne sache pas la date précise – vous pouvez donc le noter pour plus tard sans inquiétude).

Revenons à l’histoire qui nous intéresse. Cade a besoin de Brooke (comme Nick a eu besoin de Jordan en fait) pour accéder à un restaurant super huppé de Chicago, y placer quelques micros discrets, et permettre, une fois de plus l’arrestation d’un politicien véreux. La mise sous verrous de politiciens véreux est la marque de fabrique de notre héros, nettement plus classe sur le CV que le Twitter terroriste qu’était Kyle. Mais peut-être pas aussi classe que la légende de star du football universitaire qui entoure également notre héros.

Car dans le monde de Julie James, être un jeune et brillant avocat au physique de rêve travaillant pour le bien de la communauté ne suffisait pas, il fallait en plus que ce soit un mythe ambulant à qui tout le monde demande encore son autographe 10 ans après son dernier grand exploit sportif ! Julie affirme avoir imaginé Cade sous les traits de Matt Bomer... Moi, j’achète tout de suite et peu importe qu’il soit trop beau (le premier qui dit gay s’expose à des représailles terribles – je ne veux pas le savoir) pour être honnête !

Cade est donc beau comme un dieu grec et il est en route vers une carrière fabuleuse. Un beau parti s'il en est.

Brooke de son côté est juriste pour une compagnie en plein essor, qui multiplie les restaurants prestigieux et les contrats juteux. Elle travaille comme une dingue au rythme de 16h par jour, 6 jours par semaine, et a pris 3 jours de congé depuis deux ans. Elle travaille parce qu’elle le veut bien, parce qu’elle s’est toujours donné les moyens de réussir et qu’elle a beaucoup de choses à prouver (à se prouver à elle-même en tout cas). C’est une femme forte, décidée, une avocate très compétente et qui ne se laisse pas intimider.

Ce type d’héroïnes semble être une spécialité de Julie James et j’ai trouvé que cette fois, l’équilibre était particulièrement réussi. En tant qu’ancienne avocate, Julie parle bien de ce qu’elle connait et cela se voit.  

Brooke, perchée sur ses talons de 10 cm, domine toutes les situations. Elle n’est jamais prise au dépourvu à grands coups de préparations intensives et de vie sociale sacrifiée, et possède un sens de la répartie qui en déconcerte plus d’un.

Ce qui fait que, quand Cade débarque dans son bureau un vendredi à 17h, tentant une méthode d’intimidation vieille comme Hérode à grands renforts de menaces d’entrave à la justice, notre héroïne du jour n’apprécie pas du tout et s’empresse de le remettre à sa place avant de lui extorquer, en échange de sa coopération, une faveur « à venir ». Faveur dont elle pourrait bien avoir besoin bien plus tôt qu’elle ne l’avait imaginé. Voilà à quoi sert d’être une bonne négociatrice de nos jours…

J’en vois qui commencent déjà à hausser les sourcils. Pas de panique car, en dépit de débuts un peu chaotiques, ce n’est pas une énième histoire de « je te hais-je t’aime ». Juste une histoire de deux caractères forts qui se défient et s’affrontent, tout en ayant l’un pour l’autre une bonne dose de respect et, élément hautement choquant il faut croire, d’humour !
 
Si Cade et Brooke se chamaillent, s’ils se moquent parfois un peu, s’ils font des sous-entendus, c’est pour mieux chercher leurs limites et prétendre se protéger derrière une façade d’humour et de sarcasme.
 
Évidemment, comme toute bonne romance qui se respecte, les choses devront changer, et de fil en aiguille, vous obtenez une romance pétillante et légère, parfaite pour une lecture de week-end !
  
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
 
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15 mai 2013

Clin d'œil à Vera Cruz

Je relis Romancing Mister Bridgerton (Colin chéri) de Julia Quinn, en ce moment. Oui, je sais que je ne relis jamais rien d'habitude, affaire de principe (et de mémoire un peu trop longue). Mais là il y a prescription, cela devait faire bien 5 ans! Assez pour avoir oublié à quel point je l'aimais (enfin oublié, vaguement...). 

Surtout assez pour ne pas m'être souvenue de ces petits clins d’œil que JQ a glissé, à l'attention de ses auteurs préférés! Saurez-vous les retrouver? 



Et dans un autre genre, vous en avez à me recommander, des petites private jokes du même style? 

 
Bon mercredi, 
Chi-Chi
 
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13 mai 2013

Et ça continue, encore et encore

Continuons notre série de nouvelles (oui, on avait fait une petite pause, mais ne croyez pas que nous vous avions oublié!).

Avec aujourd'hui, Surrender of the moon and stars de Nora Little Roberts qui est, dans son temps libre, directrice de la Julliard School à New York et chante dans un groupe de Hard Rock Metal Punk pour les enfants, appelé « Snow White and the white powder ». Ancienne chanteuse lyrique, elle a décidé de se consacrer à l’écriture afin d’être plus proche de ses deux jumeaux Nora Junior et Norbert Junior qui ont « entre deux et quatre ans ». Avant « Surrender of the Moon and the stars », elle avait déjà publié “Surrender of the heart and the tears” ainsi que “Surrender of the gentleman and the lady” et a donc changé de registre avec ce nouveau roman.

L’heure était venue pour Cecily de La Grange d’affronter la vérité et de révéler la vérité à l’homme qu’elle aimait. L’homme en question se tenait en face d’elle, sa haute taille majestueuse et ses yeux noirs et brillants étaient fixés sur elle. Ranulf Jackman, comte de Sussex, avait une réputation de séducteur et ne semblait vivre que pour son domaine familial qu‘il entretenait avec passion, la séduction et Carotte, son poney et meilleur ami qu’il avait reçu pour ses dix ans et à qui il aimait se confier; jusqu’à présent, ses confidences se portaient surtout sur ses conquêtes féminines, ses angoisses concernant le domaine et la politique du pays.

Mais depuis quelques jours, Carotte n’entendait plus parler que d’une seule chose: une magnifique femme brune aux yeux noirs, nommée Cecily. Il ne l’avait rencontrée il y a seulement 5 jours, mais il savait déjà qu’il la devait la connaître. Il ne savait ni sa date de naissance, ni même qui était son père, mais sa beauté était telle qu’il n’avait pas eu besoin de réfléchir plus longtemps avant de décider qu’il l’aimait. Depuis ce jour, Ranulf apparaissait dans chaque endroit que Cecily fréquentait, il avait repoussé chaque homme essayant de se rapprocher d’elle ou seulement de lui adresser la parole, et, bien qu’il n’osait l’avouer à Carotte qu’à demi-mot, il ne pouvait s’empêcher de l’observer à la dérobée à l’autre bout d’une salle de bal, d’un jardin ou même d’une table. Mais elle semblait déterminée à ne jamais croiser son regard, ou à se trouver à proximité de lui. Quand il l’avait vu quitter la salle de bal et se diriger vers le large balcon, il avait décidé de la confronter. Pourquoi l’évitait-elle? Ne comprenait-elle pas l’affection, chaque jour grandissante, qu’il lui portait?

Cecily sortit sur le balcon prendre l’air, tant l’atmosphère de la salle de bal lui devenait irrespirable. Elle s’appuya sur la balustrade de pierre et poussa un long soupir: elle qui aimait tant danser, aurait dû être aux anges lors de ce bal. Après tout, elle portait une nouvelle robe de satin bleue qui soulignait ses belles formes, ses magnifiques yeux de braise et sa chevelure de jais. Elle était toujours très sollicitée lors de ce genre de soirées, et son carnet de bal inlassablement rempli.
 
Sa mère, Lady B., la couvait d’un œil attendri pendant qu’elle virevoltait avec l’un de ses nombreux prétendants et ses frères, William, Francis, Christopher et compagnie, lorsqu’ils ne faisaient pas la cour à quelque jeune fille, vantaient ses mérites auprès de leurs amis, fiers qu’ils étaient d’avoir une sœur aussi belle et attentionnée, et qui plus est avec de la personnalité. Quand à sa petite sœur, dont elle était si proche, elle était admirative et, dès qu’elles ne dansaient pas, elle la rejoignait pour lui raconter quelque histoire croustillante sur l’une des débutantes ayant été surprise trop proche d’un gentilhomme, ou tel couple sur le point d’annoncer des fiançailles, parfois beaucoup trop rapides et précipitées pour être un simple coup de foudre…

Oui, cette soirée aurait dû être ordinaire, parfaite, presque répétitive. Mais voilà, Cecily ne comprenait pas: tout d’abord elle avait été moins sollicitée que d’habitude, ensuite elle s’était sentie observée, épiée même, toute la nuit. Et enfin, il était là. Malgré les nombreuses personnes, les jeunes filles, les chaperons, les bons partis, les nombreux membres de sa famille, y compris cinq de ses très bruyantes et peu discrètes cousines De Saint-Machin et Des Marais de Quelque-chose, oui malgré même la présence de ses amies à quelques mètres d’elle, elle ne voyait que lui. Discrètement bien sûr, elle lui jetait, quand elle était certaine de ne pas être vue, des regards furtifs qu’elle voulait les plus discrets possible. 

Cependant il semblait aussi distant, inaccessible et sublime que d’habitude. Elle qui était toujours  maîtresse d’elle-même, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait donc ressenti le besoin de s’isoler et de prendre un peu d’air frais, en dehors de cette salle de bal où la fumée des cigarettes, les couples en train de danser, la musique si forte et les rires aiguës des jeunes filles lui donnaient l’impression de suffoquer. Elle essayait encore de se calmer  un peu, tout en maudissant intérieurement ces satanés corsets qui empêchaient de respirer, quand elle sentit une présence derrière elle. Elle s’immobilisa. Le bruit des pas, qui s’efforçaient visiblement d’être discrets, se rapprochait d’elle.

Ranulf s’approcha silencieusement d’elle et se plaça à côté d’elle, sans la regarder.
« Quel belle lune nous avons ce soir », dit-il.
Cecily sursauta. Elle ne  l’avait pas entendu arriver.
« Heu, oui, je suppose. Le ciel est fort dégagé, on peut donc bien la voir. » 
Elle fit une pause et demanda « Je ne savais pas, comte, que vous aimiez l’astronomie. moi-même, je serais bien incapable de distinguer une constellation d’une autre. »
Ranulf répondit avec bien plus d’assurance qu’il n’en avait en vérité, car il était autant expert en planètes et astres qu’en jonglage et en funambulisme : « Voyez- vous ces cinq étoiles rapprochées les unes des autres sur votre droite? Il s’agit de la petite ourse. Et plus loin, vous pouvez apercevoir la Grande Ourse. »
« Je ne vois pas, désolée ». Il s’approcha encore plus d’elle, prit sa main dans la sienne et la pointa en direction de la constellation.

Elle frissonna quand il toucha sa main, bien qu’elle essaya de le cacher. Elle ne pouvait lui montrer l’émotion qu’elle éprouvait à se tenir si près de lui, comme dans ses rêves qu’elle ne voulait même pas confier à sa sœur ou à une de ses amies. Cecily se concentra sur le ciel et soudain, juste au dessus de son doigt pointé, de leurs mains presque enlacées, elle l’aperçut. Ses yeux s’agrandirent de joie et elle dit, tout en souriant d’excitation : « ça y est je la voie! Oh comme c’est beau! Si seulement j’avais mes pinceaux et mes couleurs, cela ferait une si belle peinture… ». Elle tourna son regard vers le sien.

Et tout se dit sans qu’ils ne parlent. Nul besoin, car les yeux disaient tout pour eux. L’amour, le désir, la passion, l’appréhension, et même un peu de peur se mêlaient à l’impatience dans leurs regards, et sans même qu’ils ne s’en rendent compte, les lèvres de Ranulf se rapprochaient des siennes.

Scène explicite...

Puis, lentement, leurs lèvres se séparèrent, mais ils continuèrent à s’enlacer. Quelle folie! Cecily ne comprenait pas ce qui lui arrivait; n’importe qui aurait pu les voir. Sa réputation, celle de sa famille, ruinée par un moment de faiblesse pendant un bal, un bal fréquenté par la plus haute société londonienne, de surcroit! Son nom serait pour toujours entaché comme étant été séduite par Ranulf Trescott, comte de Sussex, un des plus grands séducteurs de Londres. Et aussi accessoirement l’objet de son cœur. 

Car elle le savait maintenant : par ce baiser, elle avait ouvert les yeux et s’était rendue à l’évidence: elle l’aimait. Comme elle n’avait jamais aimé personne. Mais cet amour n’était pas possible: qu’était elle pour lui? Une simple conquête parmi les autres. Chacun savait que depuis qu’il était revenu blessé de la guerre, depuis qu’il avait combattu ces brutes de français, avides de sang et de pouvoir, et leur cruel Empereur Napoléon, que son brave père Lord Emmanuel avait aussi affronté au péril de sa vie, oui depuis cette tragique aventure, Ranulf ne s’était pas engagé ni n’avait montré d’attachement particulier envers une femme.

Ranulf allait parler quand soudain il entendit comme un horrible bruit et avant qu’il ne puisse faire un geste, le balcon de pierre sur lequel ils se tenaient se cassa, et la rambarde tomba dans le vide, et eux avec. Instinctivement, il la serra encore plus fort contre lui, la protégeant de son corps autant que possible. Il tomba sur le sol avec force et ressenti une forte douleur à la jambe mais cela ne l’importait guère: il voulait à tout prix savoir si elle allait bien.
« Milady, allez vous? Ressentez vous une douleur quelque part? Je… », demanda-t-il, tout en grimaçant de douleur.
« Non, tout va bien. C’est vous avez pris le choc à ma place. Vous avez sauvé ma vie. », répondit-elle, encore sous le choc. Elle entendait le bruit des gens qui se dépêchaient de sortir pour voir ce qui s’était passé. « Mais vous êtes blessé! Seigneur! Je suis désolée! », cria-t-elle en voyant le rictus de douleur de Ranulf.
« Ce n’est rien, Lady Cecily. Pour vous, pour que vous soyez saine et sauve, je le referais mille fois. », avoua-t-il.
« Oh Comte, ainsi vous m’aimez donc un peu? », demanda-t-elle sous le choc.
« Je vous aime plus que ma propre vie. Vous êtes dans  toutes mes pensées, dans tous mes rêves. Épousez moi, et ils deviendront réalité. Épousez moi, je passerai ma vie à accomplir chacun de vos désirs, chacun de vos rêves. »
Alors Cecily, sans même prendre le temps d’y réfléchir à deux fois, répondit : « OUIIIIIII!!!!!! Oui, je vous épouserais! »

Et ils s’embrassèrent de nouveau, tout en pensant au futur si plaisant qui les attendait. « Mais rassurez moi, Comte, vous n’aimez pas le football? », demanda quand même Cecily, en interrompant le baiser pour une seconde...

  
J'espère que cette petite incursion sous la plume de nos guests vous a plu! 
Bonne semaine, 
Chi-Chi
 
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10 mai 2013

Rule

Aujourd'hui, je vous parle de Rule, de Jay Crownover. Encore une nouvelle pas traduite et seulement en format ebook… Vous allez finir par croire que je vous en veux mais ce n’est pas de ma faute, cette fois, c’est celle de Cess ! Elle m’a promis des papillons dans l’estomac, et la denrée se fait rare ces jours-ci, du coup j’écoute n’importe quoi (enfin n’importe quoi… je me comprends ! Si vous voulez me recommander quelque chose n’hésitez pas surtout, de toute façon je n’en fais qu’à ma tête – celles qui essayent de me faire lire J.R. Ward depuis des années peuvent en témoigner) !

Je disais donc, c’est de la faute de Cess, elle n’avait qu’à pas me donner envie de lire une romance Young adult avec un héros percé et  tatoué (et tatoueur d’ailleurs – à la description de ses tatouages et autres piercings, je ne suis pas sure que j’aimerai tout, mais le point de vue réellement artistique sur la transformation du corps est intéressante à lire, et dépasse les clichés que l’on trouve souvent en la matière, surtout pour nous français qui voyons encore trop souvent le tatouage comme quelque chose de négatif – ici c’est vraiment un art mis en valeur et décrit par une auteur qui sait de quoi elle parle !).
 
Rule (non mais sérieux, c’est quoi ce prénom ??!) est donc notre héros. C’est un écorché vif, il a 23 ans, et ne se remet pas du tout de la mort de son frère jumeau trois ans plus tôt. Il se noie dans l’alcool, le sexe et les tatouages, cliché over-usé du bad boy de série B. Sauf le dimanche. Le dimanche, Shaw (euh, là aussi, le prénom ?? On pourrait avoir une Marie-Caroline un de ces jours, ce serait presque plus original finalement…), la meilleure amie de son frère se pointe. Celle que sa famille a quasiment adopté et dont elle pense secrètement que c’était plus que la meilleure amie mais chut, on n’en parle pas. Le dimanche donc, Shaw vient le trainer par sa crête iroquoise pour l’obliger à aller bruncher avec ses parents.
 
Je vous laisse imaginer le tableau d’une Shaw de très bonne famille, blonde, riche et bien propre sur elle, avec notre bad boy de service. Qui a dit cliché déjà ? Certainement pas moi…
Shaw est un peu plus jeune, elle est encore étudiante, veut devenir médecin, se plie en 27 pour obtenir l’approbation de ses propres parents et compense avec la relation adoptive qu’elle a aux parents de Rule.
 
Voilà pour les personnages.
 
L’histoire maintenant ? On ne peut plus classique… 

Shaw est en fait amoureuse de Rule depuis la première seconde où elle l’a vu, elle n’avait que 14 ans. Remy, le frère jumeau décédé, était réellement son meilleur ami, son protecteur. Mais Shaw est aussi une fille intelligente. Lucide. Elle sait très bien que Rule ne regarderai même pas dans sa direction, qu’il croit qu’elle était la copine de son frère. Et surtout, qu’elle est plus jeune, qu’elle est trop riche, trop proprette, trop parfaite, et peu importe finalement ce qu’elle pense réellement derrière cette apparence de perfection du moment que cela colle bien avec l’image que le monde attend d’elle. Parce que Shaw est persuadée que, malgré les années, Rule ne lui adresse la parole et ne continue à rester poli que par fidélité à son frère et non pas par affection envers elle. Les brunchs du dimanche sont donc un grand moment familial, entre la relation de ces deux-là et l’ambiance plus que tendue entre Rule et ses parents qui n’approuvent ni son look, ni sa carrière, ni son style de vie, ni le fait qu’il ne soit pas mort à la place de son frère…
 
Jusqu’au dimanche de trop… Jusqu’à la dispute de trop qui fait voler en éclat le status quo et remet en question l’équilibre fragile entre nos héros…
 
Comme vous pouvez le constater, aucun cliché à l’horizon, vraiment ! Mais ne vous laissez pas intimider par ces stéréotypes à répétition. Rule et Shaw ensemble, c’était improbable à première vue, sauf dans cette jolie petite romance qui a décidé de prendre absolument tous les clichés de la jeune fille riche et du bad boy (ok, il n’est pas pauvre) et de bien secouer tout ça pour donner une histoire que je n’ai pas réussi à lâcher. Le terme jolie petite romance est donc totalement inapproprié, ce n’est pas joli. C’est intense. Rule ne fait pas semblant d’être torturé ou sacrément abimé, c’est une cocotte-minute en permanence sur le point d’exploser et il a en face de lui une gentille petite fille qui n’est finalement pas si gentille que ce qu’elle veut bien laisser croire, et qui n’a aucune intention de se laisser marcher sur les pieds sous prétexte qu’elle est amoureuse !
 
Je ne vous ne dit pas plus, il y a bien une petite intrigue autour de l’ex de Shaw, l’amorce de la suite (annoncée pour fin mai et j’attends ça avec impatience) avec la coloc’, mais vraiment, ce qui nous intéresse ici, c’est de voir ces deux-là apprendre à se parler, et à assumer qui ils sont, à laisser tomber les masques et à s’accepter.
 
Petite précision que j’ai particulièrement apprécié : le livre est construit avec une alternance de chapitres du point de vue de Rule et du point de vue de Shaw, je ne sais pas pour vous mais plus ça va, plus j’aime avoir un regard sur ce qui se passe dans la tête du héros autant que de l’héroïne !
 
Je vous laisse donc avec les instructions pour la prochaine fois : super livre, vous pouvez aller le lire ! (Si vous cherchez des infos en plus, vous verrez de très nombreuses critiques par rapport aux coquilles dont le livre est semé – juste pour signaler que la version en vente actuellement a été éditée et corrigée depuis et que si il reste quelques coquilles, c’est sans commune mesure avec le bazar antérieur !)
 
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
 
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8 mai 2013

Le chef d’œuvre absolu

 Aujourd'hui est un jour un peu particulier à Vera Cruz...

Et aujourd'hui je dois relever un défi... 

On vous l'a dit et répété, je suis ici la maitresse de l'étiquette. Or, une maitresse de l'étiquette se doit d'être irréprochable en toutes circonstances! Ce qui signifie, un langage châtié, une maitrise parfaite de la bienséance, et, dans les cas les plus extrêmes, une retenue discrète dans les choix esthétiques du blog. 
 
Comme par exemple hier quand, en plein casting avec Lady D., j'ai arbitrairement décidé que non, il n'était pas correct de présenter une photo de Gérard Bulter torse nu. Des Princesses et leurs Ladys se doivent de rester au-dessus de ces considérations bassement matérielles, et ne pas de transformer ces charmants jeunes hommes en simples objets de désir pour notre regard lubrique. Tout le speech sur "ce n'est pas ce qui est à l'intérieur mais ce qui est à l'extérieur qui compte" y est passé! 

De fil en aiguille, nous nous sommes retrouvées à parler de cette vidéo, avec T. (allez voir la vidéo avant de descendre en bas de l'article, sinon vous vous spoilez la surprise!)

Résultat, je me suis emmêlé les pinceaux toute seule et ai fini par me mettre au défi de vous mettre une photo de cet Apollon sur le blog. 

Sauf que...

Maitresse de l'étiquette et tout ça, vous voyez... Il n'avait pas la tenue règlementaire. J'ai bien cherché, et je crois avoir trouvé la parade idéale pour relever le défi sans renier mes convictions! 

Chers lecteurs, je vous présente l'Absolut Hunk, version Chi-Chi! 


(...)


(je ménage mon suspens...)
















 

T., dear, je sais que ce n'est pas grand chose, mais j’espère que cela t'aura au moins fait sourire (je t'ai mis quelques gifs de cœurs roses et à paillettes en bonus au cas où) (tout dans la classe et la discrétion, tu pourras le constater)! ^_^
(et même un smiley, attention, je deviens incontrôlable...)
Bon mercredi à tous,
Chi-Chi
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6 mai 2013

Lord of Darkness

Stoppez les presses, le nouveau Hoyt est sorti!!! Et que ceux qui veulent crier au scandale parce que j'ai genre 1 mois et demi de retard sur la sortie freinent des 4 pieds. D'ailleurs pourquoi 4 pieds, pensez-vous que cette expression nous vienne du temps où l'homme marchait à 4 pattes? Ou alors c'est une personnification de l'homme via sa monture... Un peu comme certains hommes s'identifient maintenant à leur automobile... 

Mais je m'égare, comme toujours, revenons donc au dernier Hoyt, qui est sorti il y a de nombreuses semaines mais que j'ai lu quasi immédiatement. Il sort en français en septembre (soit presque demain en fait), je vais donc revêtir mon costume de vile tentatrice et vous présenter cet opus de la série "Maiden Lane" intitulé avec classe et distinction "Lord of Darkness".

Le maitre de l'ombre en question n'est autre que Godric St. John, un autre fantôme (en fait il y en a trois, mais chuuuttt SPOILERS) marié à Lady Margaret Reading. Même s'ils habitent séparés depuis l'aube de leur mariage et que l'on pourrait arguer que celui-ci n'a donc de mariage que le nom. Mais que voulez-vous, un accord est un accord, et ce dernier a été passé entre Griffin (le grand frère de Margaret) et Godric, sur la base d'un chantage dans la veine de :  "je connais ton identité secrète, j'ai une sœur en mal de mari, faisons un pacte et serrons-nous la main autour d'un verre de cognac".

Mais voilà que Margaret est de retour en ville pour venger celui qui était son amant (d'où la nécessité d'un mari à l'époque) et qui aurait été tué par.......... le fantôme!!! tan tan tan!!
Mystère et boule de pétanque, l'intrigue se corse.

Sauf que non, bien sûr, le fantome n'a pas tué, mais il va néanmoins falloir que :
1) Godric galère pour garder son secret (quel prénom, je ne résiste pas au gloussement)
2) résiste à sa femme (résultat d'une promesse à lui-même impliquant le souvenir de feue Carla, son amour perdu) (promis, je spoile pas, c'est révélé dès le début)
3) ne se fasse pas arrêter par un Dragon de la garde un tantinet zélé (pour ceux qui connaitraient, il n'est pas sans me rappeler l'inspecteur Quentin Chapuis dans Cat's Eyes) (on a les références qu'on mérite)

Et ces trois points, le tout orchestré par Madame Hoyt, donne un très bon opus de cette série. Il y aura :
  • de l'action à Saint Giles et sous les couvertures - oui, parce qu'il a beau vouloir résister, notre ami Godric ne fait pas le poids face à une Margaret qui a entendu l'appel de la forêt, comprendre, son Big Ben interne s'est gentiment rappelé à elle, et elle bave devant les bébés animaux et poussant des cris qui n'ont rien de distingués (à moins que ce soit moi... je m'égare)
  • des secrets révélés - Carla, Roger, fantômes, vous allez tous avoir droit à votre heure de gloire
  • la naissance de bébés chiens (véridique)
  • une scène de bal - avec des tourbillons de jupons
  • une sortie au théâtre - avec des alcôves et des zones d'ombres
  • une course poursuite finale - et un dragon qui sait courir
Non content de me faire dire que j'ai préféré ce tome au précédent, "Lord of Darkness" crée chez moi une frustration intense. Car l'auteur dillue quelques informations sur le dernier héros, et je n'ai que trop hâte d'en savoir plus.

En attendant, lisez celui-ci. Je me charge de vous tester le suivant quand il sortira!

  
Bonne lecture,
Tam-Tam
 
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3 mai 2013

Critique à l'eau de rose

Eau de rose? Voila une expression que vous n'avez pas l'habitude de voir ici. Cela ressemblerait trop à une forme de critique, un truc péjoratif et un peu dédaigneux que l'on n'utilise pas quand on parle de romance. Et critiquer la romance, moi? Inconcevable... On ne passe pas sa vie à défendre un sujet pour se tirer une balle dans le pied, normalement.

Pourtant, comment mieux répondre aux critiques qu'en en faisant la critique soi-même (cela devient compliqué, attention). Et cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas fait un petit article de Science de la romance. Alors, en écho à l’article de Perséphone (récemment convertie à la romance et revenant, pour mon plus grand bonheur, sur certains des préjugés qui accompagnent le genre), j’avais envie de parler un peu des critiques faites à la romance.
 
Notre blog fêtera bientôt ses trois ans, c’est peu mais nous en avons dit des choses, depuis. J’ai donc choisi de croire que tout le monde n’était pas allé éplucher l’intégralité des archives, pour retrouver, disséminé un peu partout, tous ce que nous avons pu dire sur le sujet ! (et je ne vous blâme pas, c’est un boulot de dingue, on s’éparpille un peu parfois, dans notre enthousiasme)
 
Parce que, vous avez du vous en rendre compte, la romance est à la fois le genre littéraire le plus populaire et le moins respecté qui soit. Oui, le plus populaire, pas en France spécifiquement mais dans le monde (je n’ai pas peur des mots – je devrais faire comme Barney et inventer des statistiques mais je n’ose pas – vous devrez donc me croire sur parole). En France, notre « exception culturelle » et un certain snobisme freinent l’essor de la romance, mais, si nous revenons à l’exemple classique de l’Amérique du nord, cela représente plus de 50 % des livres vendus chaque année, toutes catégories confondues, Harlequin vendant plus de 4 livres par secondes, 2 d’entre eux à l’international. Autant dire, une supériorité écrasante qui se répercute dans de nombreux autres pays…
 
Alors comment se fait-il qu’un genre aussi populaire soit aussi mal vu ? La critique littéraire, supposée se baser sur des arguments objectifs, ignore ce pan entier de la littérature. Au motif que c’est un genre féminin, écrit par les femmes, pour les femmes, à propos de problèmes considérés comme féminins, tandis que l’édition, la critique littéraire, le journalisme sont, aujourd’hui encore, largement dominé par les hommes ? Qui sait… Je n’ai pas la prétention de faire une analyse de société ici mais c’est incontestablement un élément que l’on retrouve souvent.
 
Mais surtout, le problème autour de la romance vient d’une incompréhension fondamentale autour du genre : les extérieurs, les non-lecteurs, se focalisent sur la fin de l’histoire, au lieu de regarder le fil narratif. Le lecteur chevronné, lui, sait bien que ce qui importe, ce n’est pas le happy-end de rigueur, mais la manière d’y arriver. Et aussi longtemps que cette incompréhension ne sera pas dépassée, la romance continuera à être vue comme un genre caricatural, où la femme est emprisonnée dans les clichés, asservie même si l’on en croit les mouvements féministes, qui voient dans la romance une tentative de rétablir un modèle de société patriarcal et une idéologie sexiste rétrograde où la femme tient un rôle traditionnel.
 
Ces critiques, que la romance traine comme un boulet derrière elle depuis plus de 50 ans (depuis la première fois que la critique s’y est intéressé en fait, après avoir cessé de dédaigner le roman en général pour se concentrer sur la littérature de genre comme le policier et la science-fiction…), sont fondées sur une généralisation grossière et hâtive, notamment parce trop souvent, elles se basent sur des références ciblées dans le temps et sur un seul sous-genre étendu à tous les types. 
 
Comprenez, il ne faut pas limiter la romance à la old-school des 70's (genre Passions captives), aux Harlequin que l'on pouvait trouver dans les 80's (genre SFALO) et même hélas encore aujourd'hui... Ce sont des exemples très spécifiques d'un genre bien plus vaste et, comme partout, il y a toujours eu et il y aura toujours de mauvais livres, mal écrits ou pleins de clichés mal traités. Opération au Kavongo et Satisfaction sont des exemples bien plus récents (allez voir, c'est drôle), cela ne les empêche pas d'avoir été écrits plus de 10 ans après Ain't she sweet (les 90's quand même) et au même moment que When beauty tamed the beast.
    
C’est le problème le plus récurrent dans l’étude de la romance aujourd’hui, on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette, on lit un livre, parfois deux ou trois, et on considère à partir de là que l’on peut appréhender le genre entier, et même le critiquer. 

C’est de cette mauvaise connaissance que viennent la plupart des critiques. Les « experts » se trompent sur les effets que la romance peut avoir sur ses lecteurs, car la définition même d’une romance n’est pas claire pour eux, et confondent trop souvent les clichés inhérents au genre avec une formule qui expliquerait tout.
 
Même pour les auteurs, lecteurs, et autres habitués de la romance, c’est un genre ancien (on peut remonter jusqu’aux grecs, 3 ou 4 siècles avant Jésus-Christ, si l’on s’en tient au travail d’éminents universitaires comme Pamela Regis sur le sujet), flexible, mal défini. Définir la romance est un exercice auquel je me suis essayé il y a déjà un certain temps, mais ce n’est finalement qu’une proposition, que l’on pourrait résumer ainsi : la narration d’un amour, des obstacles qu’il rencontre et de son triomphe final, avec un focus sur l’émotion entre les personnages. Au fil du temps, cette forme a finalement très peu évolué, seules les manières de la présenter ont changé. Ce qui veut aussi dire qu'il n'y a pas de "fausse" romance, malgré la distinction que nous faisons ici parfois, par facilité éditoriale !
 
Alors, antiféministe, la romance ?
 
Au contraire…
 
Si la critique pense que l’héroïne cherche son identité dans la romance, et que le happy-end, le lien qu’elle tisse avec le héros, est une entrave à l’aboutissement de cette quête de liberté, c’est oublier que toute romance est un schéma narratif, et que tout schéma doit avoir une fin. Le lien est l’aboutissement, et non pas un obstacle à l’indépendance. On pourrait dire que la romance influence les femmes en les poussant à considérer le mariage (ou le lien amoureux en général) comme l’accomplissement de leur vie… Mais si ce lien est l’élément final du schéma narratif, ce n’est certainement par l’élément principal ! On ne lit pas une romance pour découvrir le happy-end, puisque l’on sait déjà qu’il sera présent. On lit une romance pour découvrir le chemin qui y mène, et c’est souvent le fait de s’être libérée, d’avoir gagné son indépendance et trouvé son identité qui permet à l’héroïne justement d’accepter le lien avec le héros.
 
Sous ses couches de bons sentiments  dégoulinants de clichés parfois faciles, la romance, bien loin de vouloir perpétuer des schémas archaïques d’organisation sociale, encourage le féminisme et fait mentir ses détracteurs, arrêtés à une simple généralisation. Au lieu de forcer une image datée des femmes, la romance aujourd’hui la pousse au contraire à se détacher des influences et prenant le contrôle de leur vie et à s’affirmer, à travers le seul genre littéraire où elles sont représentées comme égales à leur partenaire. De grandes ambitions emballées dans du papier rose à paillettes, faites passer le mot à toutes les féministes !
 
Revenons au début. Pourquoi avoir choisi de parler du genre le plus populaire et le plus déconsidéré ? Pour ça. Pour partager mais aussi pour expliquer, répondre aux critiques. Pour essayer de convertir les foules et apporter une petite pierre à l’édifice, pour réhabiliter la romance. Pour faire gagner le coté rose de la force en fait, selon l'expression chère à T. !

 
Bonne journée,
Chi-Chi
 
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