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26 août 2013

Lady Vixen

Cet article est né dans la douleur et la frustration, dans l'agacement et les grognements de princesses. Car le pirate du jour est un old school.

Dans la romance old school il y a des livres comme les premiers tomes de la série Malory ou le Balzac romantique de Chi-Chi, qui en plus d'être représentatifs d'une époque, sont des romances qu'une lectrice du 21ème siècle pourra apprécier à sa juste valeur - si tant est qu'elle garde en tête que ces histoires contiennent des éléments caractéristiques du old school - mais quelque peu destabilisant pour une princesse moderne. Et puis il y a des livres comme Passions Captives

Loin de moi l'idée de déprécier la valeur de ce dernier, mais je ne peux nier les évidentes différences dans le traitement de l'histoire, dans la psyché des personnages, dans la dynamique des histoires d'amour rendant Passions Captives "indigeste" et faisant du Woodiwiss un must read de Chi-Chi.

Si bien que je ne peux résister à l'invention d'une nouvelle échelle. Point de Hugh Jackman ici, mais juste l'échelle de Sirena (et pour comprendre la référence, il va falloir aller lire la chronique ici).

Lady Vixen de Shirlee Busbee, publié en 1980, se situe quelque part non loin de Passions Captives, tellement près que le relire pour vous présenter cette chronique aujourd'hui, et se dévouer pour la cause de la romance et ses pirates, m'a demandé beaucoup de courage.

Pourtant, le pitch de l'histoire fait vraiment envie, voyez donc:

"Orpheline, Nicole Ashford s'enfuit de chez elle: tout, plutôt que subir les humiliations infligées par ses tuteurs. Déguisée en garçon, elle se présente dans une auberge. Le capitaine y recrute son nouvel équipage. Il la toise: bien jeune, bien fragile, ce mousse. Pourtant, il l'engage.
A bord de la Belle-Garce, Nick sillonne les océans, aborde dans des iles lointaines, repaires de dangereux pirates. L'aventure l'enchante: elle a conquis sa libreté.
Libre, certes... si ce n'est qu'elle partage la cabine du capitaine Saber. Normal pour un mousse. Mais Saber n'est pas dupe: il la rudoie, la provoque, se dénude devant elle. Elle rougit? Il se moque! Elle se met en colère? Il éclate de rire! Jusqu'au jour où il arrache les vêtements de Nick, fait vibrer ce corps satiné qui n'a jamais appartenu à personne..."

Traduisons le résumé:
Nicole a été élevée par des opportunistes qui veulent la marier de force pour profiter ad vitam eternam se sa grande fortune.
Travestie, elle prend la mer (comme dans la chanson) à bord du navire du pirate Saber (le nom pourri, le retour de la vengeance). 
Ce dernier est un vieux singe a qui on ne la fait pas. Il la met dans sa cabine parce que vraiment, il "sait" et entend bien en profiter (comprendre Saber est un homme avec des "besoins").
Et puis un jour... BAM!!

L'histoire va plus loin, il est question de la guerre de 1812 dans les Caraïbes, de deux hommes qui jouent à chat. L'un se battant pour la gloire du Royaume-Uni, l'autre se battant pour sa liberté (et son égo). Il est question de pirates, d'aventure, de batailles... Mais arrrhhhhhh!!!! Que j'ai pu detester cette histoire!

Je n'ai rien contre un auteur qui fait passer ses héros par un peu de douleurs avant le feu d'articice du happy-end. Mais ici, Shirlee est une sadique, qui a joué avec mes nerfs!

Christopher Saxon, aka Capitaine Saber, est un mâle alpha et monstre de sexualité débordante. C'est le genre de héros décrit comme un homme qui pourrait faire soupirer tout élément portant en lui une part de féminité, qu'elle soit femme, enfant, ou pierre, les transformant en guimauves sirupeuses animées d'un feu intérieur dévorant... Et bien entendu, comme c'est un homme, un vrai. Il le sait, il en profite, il en abuse et s'enorgueillit de son petit effet.

Sauf quand soudainement, Nick apparait dans sa vie et sur un malentendu, à l'insu de son plein gré, le rend tout faible de désir... Saber n'aime pas perdre son sang froid, et comme c'est un butor macho dans l'âme, il le lui fait payer.

Et c'est là que commence le sadisme de l'auteur. Pourquoi tant de haine? Quel est l’intérêt de ce conflit qui dure sur toute la longueur du livre? Cette absence totale de communication entre les personnages, et j'irai même plus loin, cette absence totale de confiance entre les personnages est fatiguante et a complétement empêché la moindre empathie de ma part. D'autant qu'ils ne résoudront pas leur problèmes avant la toute fin du livre, soit pratiquement 600 pages à vouloir les étrangler!

Nick non plus n'est pas en reste. Je veux dire, cette histoire de femme déguisée en homme. Je peux à la grande limite comprendre que cela puisse marcher tout au début, mais (attention spoilers) elle passe 5 ANS dans la piraterie. Sans parler de cette insistance à revenir vers un homme violent qui l'a molestée dès leur rencontre.

C'est pourtant un élément caractéristique du old school, issu d'une forme (perverse selon moi) de pudeur dans l'envie charnelle de cette époque. Vouloir, désirer et accueillir avec plaisir l'acte sexuel était "trop osé", à la limite de l'intolérable. Les auteurs contournaient alors cette pudibonderie par le viol (oui, la logique du siècle), car le "non" de la femme rendait alors l'acte acceptable. Le désir incommensurable qui les "embrase" rend leur résistance inutile à la passion. Mais mon cerveau est trop rationnel pour réussir à avaler la naissance d'un amour.

Ainsi, pour moi qui suis pourtant une lectrice aguerrie qui s’était préparée à la lecture d'un old school, j'ai souffert.
Et même si je sais que ce livre constitue pour certaines amatrices de romance un monument de la romance pirate, je ne peux pas, en mon âme et conscience, vous la recommander. La virilité de Saber ne rachètera rien, l'histoire de trame ne sera pas suffisante, et l’héroïne ne vous fera pas rire! Trop de old school, tue le old school!

 
Bon lundi,
Tam-Tam

PS: 1980, c'est pile dans le créneau imposé par Karine. Je peux donc faire de la lecture douloureuse de ce livre une participation aux Harlequinades Vintage!

PS2: je mérite une médaille pour ne pas avoir mentionné ce titre horrible (évocateur de trucs hyper scandaleux) qui fait pouffer le prince pas si charmant à chaque fois qu'il aperçoit le livre. Vraiment, une médaille!

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19 août 2013

Un cadeau empoisonné

Lundi est de retour, j'ai jeté l'encre et pris mon clavier et j'ai un thème à aborder (petit jeu de mot au passage, attention, je suis en forme!).

Les pirates, aujourd'hui, c'est en compagnie de Sara Winchester et Nathan Saint James que nous allons les étudier.

Dans "Un cadeau empoisonné" de Julie Garwood, nos héros se voient mariés par injonction du roi à l'âge canonique de 4 et 13 ans.
Pourquoi?

Parce que les Winchester et les Saint James nous la font un peu à la Montague et Capulet et que ça agace prodigieusement son Altesse Royale qui voudrait bien profiter de son royaume sans avoir à départager des querelles qui prennent du temps sur son cours de bilboquet et ses soirées de rami (oui, quelques jours avec les munchkins, ça vous change un vocabulaire) (pour celles qui se demanderaient, je suis nulle en bilboquet, mon pouce s'en souvient encore, et j'ai explosé le score de rami, oh yeah!)

Mais revenons en à Sara et Nathan qui grandissent dans leurs familles respectives et vaquent à leur occupations dans l'attente du jour où ils seront réunis... ou pas en fait.

Sara attend, parce que Sara est pure, naïve et pleine d'optimisme sur le monde. Mais sa famille n'est pas vraiment décidée à la laisser partir, et avec elle, à céder des terres fertiles qui valent une fortune aux mains d'un Saint James...

Nathan, de son côté, a essayé d'être réglo, mais les Winchester ne souhaitant pas jouer le jeu, il a été poussé dans ses retranchements et a donc décidé d'enlever la donzelle au giron protecteur (et quelque peu malsain) de sa douce (et cruelle) famille (de barrés).

Les voilà donc tout deux en mer, à bord d'un navire, essayant tant bien que mal de "communiquer". Car soyons clair, la communication n'est jamais un point fort chez le héros (fille ou garçon) de romance. Vous pensez bien, ce serait trop simple, et l'histoire se finirait en une conversation!

Mais Sara et Nathan essayent. Ce qui est tout à leur honneur. Mais c'était sans compter sur la gourditude et la quichauderie de Sara. Car quand je parlais plus haut de naïveté et d'optimisme, ce que je voulais dire en fait, c'est que la jeune fille a été élevée dans une bulle arc-en-ciel de petits poneys à paillettes, le tout baignant dans une mer de moelleux petits cœurs roses irisés... Autant dire que la "vraie vie des gens normaux", Sara ne connait pas. Et son voyage sur le navire de Nathan, c'est un peu comme si elle se retrouvait projetée dans l'émission "Seul face à la nature" (Man vs. Wild) et où Nathan serait Bear Grylls qui lui expliquerait ce qu'elle doit faire pour survivre (ce que je ne préciserai pas ici, parce que la maîtresse de l'étiquette me sauterait dessus sans préavis, et je finirais privée de romance) (oui, ici, on ne prive pas de dessert, on fait PIRE!)

En résumé, Sara n'est pas vraiment taillée pour la mer : elle est maladroite, gauche, gourde et quiche à ses heures, manque de jugeote, peut se montrer un tantinet agaçante et par dessus tout TSTL (je vous renvoie à l'explication de Chi-Chi sur le sujet). J'en veux pour preuve les diverses catastrophes qui surviennent sur son passage. "Là où l'ombrelle passe, le marin trépasse", cette phrase, somme toute obscure dans sa signification, devrait prendre tout son sens une fois la lecture du livre faite!

Alors comment se fait-il que je n'ai pas jeté violemment mon livre contre le mur en poussant un grognement (très digne et plein d'élégance) et que j'en suis au stade où je vous recommande le-dit livre?

Parce que Sara arrive à supplanter son statut de TSTL (elle a frôlé la frontière de l’agacement ultime pendant ma lecture) et se rendre finalement hilarante au yeux de la lectrice avertie. 

Et puis toutes ces tentatives pour se racheter aux yeux de l'équipage, ces efforts qu'elle fait pour s'adapter à l’environnement, et enfin, son infaillible optimisme la rendent hyper attachante et font d'elle un personnage très positif dans son évolution et finalement parfait pour Nathan.

Nathan qui est un héros magnifique, régalien, macho, tout puissant.... patient! Et qui avait finalement besoin du grain de sable Sara pour retrouver le goût des choses et comprendre le sens général de la vie (envolées lyriques Tam-Tam? Oui, j'aime bien Nathan, et il a beaucoup de mérite).

Et les pirates dans tout ça?
Ce serait spoiler... Mais disons qu'il est question d'un certain Pagan le pirate, mais que l'histoire de ce dernier passe au second plan dans l'histoire. Sachez seulement que vous aimerez beaucoup Pagan. Voilà... Faudra vous débrouiller avec cela!

Avant de vous laisser, j'ai une dernière chose à partager. Je vous ai beaucoup parlé de Sara, de son côté TSTL irritant, et j'ai passé sous silence le côté overmacho tout aussi pénible du héros.

Parce que soyons honnête, un héros qui pense avoir tout le temps raison, c'est contrariant et cela peut faire naître des pulsions violente chez la plus douce des lectrices.
D’où cette interrogation: pourquoi ai-je été beaucoup plus facilement agacée par les travers de l’héroïne, alors que j'ai pardonné en un clin d’œil au héros d'être un tantinet butor par moment?

Après étude approfondie, je me demande même ce qui dans l'écriture de l'auteur, a permis la transformation logique et cohérente de Sara? Comment l'auteur a-t-elle réussi à me vendre le passage du TSTL à la Sara de la fin (je ne donnerai pas de détails, spoilers!)?

Aurais-je branché mon cerveau sur le mode "old school" qui me  permet d'encaisser certaines tendances caractéristiques de cette époque sans avoir les cheveux qui se dressent sur la tête (quand bien même, Garwood ne soit pas vraiment une old school)? Certains disent que la lecture d'un Garwood ne peut engendrer que 2 sortes de réactions: soit on adore le côté "over the top"/excessifs des héros, soit on déteste. C'est un peu comme la Marmite...

Il ne me reste plus qu'à m'en remettre à votre bon jugement...

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

PS: la première parution datant de 1991, et la couverture suintant le kitch à plein nez, ce livre fera aussi partie des Harlequinades Vintage de Karine...
 
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12 août 2013

Lady Pirate

Il n’y a pas que L’île au trésor qui est classée en littérature générale.

Lady Pirate n’est pas classée en romance et c’est une histoire divisée en 2 tomes, Les valets du roi et La parade des ombres. De quoi donc vous occuper au moins le temps d’un weekend à l’ombre d’un parasol en compagnie de votre poison préféré - café/thé/rosé, rayer la mention inutile.

Mireille Calmel nous raconte ici la destinée de Mary.

A l’aube de notre histoire, Mary se voit contrainte par sa mère Cecily à se faire passer pour un garçon. Alors âgée de 7 ans, elle ne comprend pas vraiment la raison de ce choix maternel, mais cela semble faire plaisir à sa chère maman qui a bien du tourment depuis qu’elle est seule.

D’abord mariée au fils d’un riche armateur Londonien, John Reed, puis éprise d’un marin… Cecily se retrouve désertée et sans ressource et a alors l’idée de faire passer Mary pour le défunt fils de son défunt mari.

C’est ainsi que Mary Jane devient Mary Oliver et grandit dans la supercherie. Mais si au départ cette mascarade l’a intriguée, elle s’est vite prêté au jeu en découvrant la liberté et la quantité de choses qu’elle pouvait faire sous les traits d’un garçon !


Education littéraire et maîtres d’escrimes, leçons d’étiquette. La jeune Mary est éduquée pour devenir un gentilhomme sous la houlette de la riche et puissante grand-mère (qui ne veut cependant pas entendre parler de Cecily, qu’elle tient pour responsable de la mort de son fils).

Mais une série d’évènements (parmi lesquelles on trouve la mort de sa mère, la puberté et une chasse au trésor) la poussent à tout quitter.

Après une rencontre avec la sulfureuse Emma de Mortefontaine, elle reprend la fuite, « s’engage à bord d’un vaisseau » (pour reprendre les paroles de la désormais célèbre chanson) et quitte les îles britanniques.

Les aventures de Mary Read vont la pousser loin. Elle va faire de nombreuses rencontres : le Capitaine Forbin, Corneille, son fidèle lieutenant, et Niklaus Olgersen, le fringant Maréchal des Logis.

Et elle va connaitre son lot d’aventures, de joies et de peines.


Car sous les traits d’un garçon, et profitant de la crédulité de la quasi-totalité de la population, elle va partir à la guerre, naviguer sur les océans, tuer, se battre mais aussi aimer, haïr et jurer vengeance.

Je n’ai pas envie de vous dévoiler qui sera le grand amour de Mary, même si vous imaginez bien qu’il se trouve dans les 3 hommes cités un peu plus haut. A leur manière, ils font écho à un aspect de la personnalité aux mille facettes de notre héroïne et, si j’ai bien mon chouchou (pour des raisons qui me sont complètement personnelles), vous douterez, vous fondrez, vous frémirez et vous enragerez.

Ce livre n’est pas une romance conventionnelle. La trame se concentre trop sur Mary et sa quête (là encore je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler) pour que la romance soit la focalisation première de notre lecture. Mais amour il y aura. Et pirate aussi !

Oui, parce que c’est quand même le thème. Et donc, dans un souci de transparence, je vous annonce quelques spoilers à suivre dans l’étude approfondie du pirate sexy.

Enfin, quand je dis pirate, je parle de marin au sens plus large. Parce qu’en l’an de grâce 1696, existaient une « race particulière » de pourfendeurs des mers : les corsaires !

Et parce que la chaleur m’a rendue un peu feignasse sur les bords, j’ai décidé que tout le monde serait un pirate, et que je traiterai les marins sexy de ce livre comme des pirates. En plus, le livre d’appelle quand même « Lady Pirate », donc ce n’est pas comme si une partie de l’histoire n'était pas fondée sur le concept de la piraterie.

Donc après étude, le pirate est :

Beau :

Globalement, les trois hommes de Mary sont beaux à leur manière.
Forbin est magnifique et régalien. Le macho dans l’âme, le charmeur et séducteur au sourire irrésistible
Corneille est d’une beauté discrète. Il a perdu un bras, donc il doit savoir qu’il ne peut rivaliser avec le charme brut. Il fait dans la subtilité, l’écoute, la patience…
Niklaus est courageux et loyal (un peu comme Lassie, oui). Géant blond, il est de ces hommes que l’on suit avec confiance dans les pires situations, il commande les hommes, il inspire la confiance et le respect.

Séducteur et charmeur :
Oui, parce que faire fondre la jeune Mary Read, qui n’a d’yeux que pour la quête de son trésor, cela demande du talent, de la persistance et de la volonté.

Sexy :
Oui, même Corneille. Il m’a fait fondre. Ce qui était moins gagné qu’avec les deux autres.

Et la piraterie dans l’histoire ?
Nous avons un trésor, deux parties qui se le disputent, une course autour du monde pour le récupérer, des combats… Je ne sais pas ce qu’il vous faut d’autre ?
En savoir un peu plus sur l’héroïne sans doute…

Mary Read est une héroïne de littérature qui emprunte beaucoup de choses aux clichés de la romance :
Elle est une femme habillée en homme.
Elle est dotée d’un caractère qui en fait de ces héroïnes de la trempe d’Angélique. Elle fait « face à son destin ».
Elle est envoutante pour les hommes (et les femmes) qui croisent sa route
Elle se fait des ennemis puissants mais trouve toujours sa force dans l’adversité de la situation.
Elle est guerrière et maitresse, mère et amante, amie et furie.

Même lorsque vous aurez envie de la secouer, vous ne pourrez qu’apprécier sa force et sa volonté. Et puis sinon, le roman ne manque pas de héros yummy !
 

  
Bonne lecture,
Tam-Tam
 
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5 août 2013

Ahoy captain !


Troisième année consécutive que je vous dévoile en cours d’été ma saga, aucune surprise donc. D’autant que certain(e)s d’entre vous auront retenu mes allusions plus, et surtout moins subtiles au thème qui va nous occuper ces prochaines semaines :

Le pirate de la romance

Ce thème est venu à moi, à l’insu de mon plein gré, alors que j’écoutais une chanson. J’ai alors réalisé que le pirate en romance est un thème vendeur. Le côté bad boy, l’élément liquide, le teint buriné par le vent, les cheveux aux pointes blondies par le soleil, vous ajoutez à cela l’aventure, le coté voyageur… le capital sexytude est bien là.

Il n'y a qu'à voir les trois pirates ci-dessus... Le premier est tiré du film "L'île aux pirates", et cette mèche blonde et ce sourire canaille ne sont pas sans un certain charme! Je ne devrais même pas à avoir à présenter le second, qui n'est autre que le formidablement romantique "Dread Pirate Roberts" du film "Princess Bride". Quant au troisième, il s'agit de Hook, dans sa version "Once Upon A Time" - et pas Dustin Hoffman, qui bien que formidable dans le film éponyme, irradie moins de virilité que celui-là!

Cela n’a rien de grave, mais nos cerveaux rationnels de princesses ne peuvent que réaliser que "pirate" est de ces occupations que seule la romance peut nous vendre. Au même titre que voleur.

En effet, prenons le portrait robot d’un pirate (j’ai pour cela eu recours à un procédé honteux qui s’appelle le chantage, et j’ai échangé une séance de "plouf" avec les mini-princesses contre un portrait détaillé du pirate tel qu’ils (son altesse le dauphin était là lui aussi) le voient :

Sale, avec une jambe de bois, des dents noires et jaunes et des trous (l’hygiène buco-dentaires des munchkins est parfaite), un crochet à la place de la main (monsieur le dauphin aurait-il regardé Peter Pan ?), un perroquet sur l’épaule, un œil en moins et un bandeau avec une tête de mort sur le trou (dit avec l’œil frétillant de l’enfant qui trouve ça cool… J’adore!), des puces (décidément, le pirate ne se lave pas)… Ont aussi été mentionné des verrues, des "coutures" (comprendre des cicatrices), des chaussettes à rayures, une barbe ou des moustaches (tout dépend du munchkin interrogé), et du poil dans les oreilles (oui, je flaire un traumatisme là).

J’ai ensuite cherché à savoir quelles étaient, selon le trio munchkinien, les activités principales du pirate :

Il vole les gens. Il brule les bâteaux des gens, il fait du canon (j’imagine sur les gens), il se bat avec une épée et il boit de l’alcool qui pue.

J’aime l’esprit synthétique du munchkin. 

A présent passons au portrait-robot du pirate de romance:

Il est grand, il est beau, et pour une fois, il sent vraiment bon le sable chaud! (étant donné le temps qu’il passe au soleil des tropiques et sur les îles aux trésors paradisiaques, ce n’est pas trop dur). 
Il est charmeur, il est viril et un leader né. Il peut avoir des marques sur le corps, mention de sa bravoure au combat, mais rien d’aussi drastique qu’un crochet (qui pour les caresses n’est pas très pratique vous admettrez). Il est un peu canaille, profondément aventurier et il est mystérieux.
Le pirate glamour, c’est un peu le mec bien qui a viré bad boy et a tout quitté pour l’aventure. Quand il vous sourit, il vous promet des voyages jusqu’au bout du soleil couchant, et des nuits d’amour au bord de la lagune…

On est d’accord. Ce mec est un fantasme sur pattes. Et force est de constater qu’une fois encore la romance s’est un tantinet éloigné d’une réalité qui devait clairement être plus proche de la description munchkinienne, même si cette dernière n’inclus pas les carnages, agressions et autres actes de cruauté dont étaient plus que capable ces vils baroudeurs des mers (mais en un sens, ça m’arrange que leur innocence ait passé sous silence ce versant du portrait).

Quoiqu’il en soit, le pirate de romance a beau être sexy a souhait, vous vous demandez sans doute comment j’en suis arrivé à me dire :
Tiens, si je passais des semaines à me renseigner sur les pirates en tout genre dans la romance ?

Et bien, tout a commencé par une chanson. Oui, une chanson que je vous invite à écouter et qui en plus de vous dévoiler un détail de mon casier judiciaire de princesse, raconte une bien jolie histoire.



Pour résumer (pour les sales feignasses qui n’auraient pas tout écouté, niark niark). Une jeune fille se voit promise à 15 ans et plutôt que obtempérer elle décide de "se laisser prendre par la mer" (comme dirait un certain poète français) et sous les trait d’un garçon se fait enrôler en tant que mousse sur un bâteau. C’était sans savoir que le capitaine du-dit navire n’était autre que son fiancé… Pendant 7 ans ils voyagent sans se reconnaître et au retour, se tombent dans les bras l’un de l’autre. Happy end, envolée de poissons volant, et arc-en-ciel made in le roi Triton.

Alors que j’écoutais la chanson pour la 14ème fois, et alors que je réalisais que l’histoire était un parfait synopsis de romance pirate, je me suis interrogée sur les éléments qui font que soudainement la romance pirate est formidable et inoubliable.

Comme à mon habitude, j’ai cherché dans tous les genres et toutes les époques, mais hormis notre amie Julie James qui nous a régalé d’un pirate informatique, je n’ai pu que constater que le pirate est un héros typique de la romance historique.

Très à la mode il y a une quinzaine d’années, il est quelque peu tombé dans l’oubli (tout relatif) et peuple moins les étagères que les highlanders. Mais comptez sur moi cet été pour vous faire découvrir du pirate à la pelle. Et histoire de bien vous appâter, sachez que le programme comprend, des auteurs telles que Johanna Lindsey, Mireille, Calmel, Julie Garwood, Teresa Medeiros ou encore Shirlee Busbee!

 
Bon lundi,
Tam-Tam
 
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10 septembre 2012

Vilain petit canard deviendra cygne

Petite pause dans ma saga estivale sur les espions

Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.

D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.

Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne. 

Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de "The Ugly Duchess", je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.

Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher. 


Leur histoire va se passer en deux temps.

Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.

Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l'insu de son plein gré, dépenser l'argent qui n'était pas le sien (oups).

James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse. 


Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…

Sauf que dans l’histoire,
Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.

Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir.
Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…

Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait "précipitée".

Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.

Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que
Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.

Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que
Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…

Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.

Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.


Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c'est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
 

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

  
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15 juin 2012

Captive passions - Passions captives

Pour l’article d’aujourd’hui (le premier article du vendredi, je suis toute émue…), j’ai décidé de vous parler de la maaagnifique lecture commune que nous devions faire avec Fashion et Karine. Et du magnifique fail que cela a été, puisque le livre était tellement merveilleux que Fashion a arrêté après quoi… 60 pages ? Et Karine a abandonné page 171 très précisément. Mais vous me connaissez, je suis prête à risquer beaucoup pour la gloire, à commencer par ma santé mentale, et j’avais décidé que ce livre n’aurait pas raison de moi !

Avant d’en dire plus, je vous laisse lire l’article de Karine sur le sujet, puisqu’elle a tout dit bien mieux que je ne pourrais le faire (si vous ne le faites pas, vous allez vraiment vraiment avoir du mal à suivre, après moi, ce que j'en dis...) et de mon coté, je reprends l’analyse là où elle s’en est arrêtée puisque oui, victoire, je suis venue à bout de Captive Passions de Fern Michaels. Et en français en plus !!!

Les lectrices assidues de romance, les anciennes, celles qui fréquentent le milieu des grandes initiées sont déjà parties en courant là, normalement. A commencer par Tam-Tam ! Ben oui, Fern Michaels, non mais quelle idée ??! Une auteur connue pour écrire de la romance old-school dans tout ce qu’elle a de plus hard-core, à base de clichés d’hommes machos dominateurs et violents et d’héroïnes TSTL

Hélas, nul n’est à l’abri d’un moment d’égarement…

Enfin, reprenons avec Sirena, femme pirate pleine d’entrain, devenue la Sirène des mers pour venger la mort de sa sœur et son déshonneur (son viol donc). Parce que, quand on se fait capturer par des pirates, les choses se passent généralement moins bien que dans Pirates des Caraïbes... 

Petit rappel hyper super rapide, Sirena est espagnole, super douée en bateaux, et a juré de venger sa sœur et son oncle assassinés par des pirates alors qu'ils étaient en route pour Java où ladite sœur devait épouser l'administrateur hollandais local. Sirena étant over intelligente, est persuadée que c'est le hollandais (Regan, son futur mari) qui a orchestré l'attaque, parce que bien qu'anglais, les pirates avaient une navire hollandais. No comment sur la logique imparable... Sirena a donc épousé Regan pour mieux se venger de lui et le ruiner en attaquant tous les vaisseaux passant dans le coin, sous le nom poétique de la Sirène des mers (mais si elle ne vient pas de la mer, je me demande d'où peut venir cette sirène moi...). En plus, les similitudes entre les deux noms sont absolument stupéfiantes, à croire que l’auteur voudrait nous faire comprendre que son héroïne était prédestinée à devenir une grande pirate et un génie de la navigation. Ceci dit, dans ce livre, ils sont tous parfaitement stupides, et étrangement, personne, absolument personne ne fait le lien entre les deux ? Vraiment ?

Peut-être parce que Sirena est très bonne maîtresse de maison (même si elle n’a jamais rien commandé d’autre qu’une cuisine de bateau, moi je parie que c’est son maître d’armes qui lui a appris à faire la cuisine). D’ailleurs, c’est bien simple, à Java au 17ème siècle, elle commande un repas fait de poisson au beurre et citron, petits pois marinés avec des oignons, et un dessert d’abricots avec de la crème fouettée qui me rappelle étrangement celui de Carissa… (mais si voyons, Carissa… pfff, personne ne m’écoute quand je parle…) Un repas à haute probabilité historique donc.

Mais Sirena n’est pas si parfaite car en dépit de ses efforts, elle ne s’entend pas du tout avec la gouvernante, qui ne veut jamais rien servir d’autre que du chou bouilli, la vilaine ! C’est bien connu, la cuisine allemande se résume à ça. Et ne me demandez pas pourquoi un hollandais ne mange que de la cuisine allemande, la compréhension d’un pareil phénomène est au dessus de mes pauvres moyens, mais c’est pour cela que je ne suis pas auteur de romance !

Heureusement que la cuisinière, elle, est bien plus heureuse depuis qu’elle peut faire des dessert à la crème, elle en avait marre d’avoir les cheveux qui sentaient la choucroute… Le bonheur tient parfois à si peu de choses, je pense qu’il y a là une grande leçon de vie à retenir.

Oh et tiens, Karine, Fashion, dommage que vous n’ayez pas continué, l’un des personnages du livre a un goût très prononcé pour la domination, le maniement du fouet et les bottines pointues…

L’intégration à la vie familiale de Caleb se déroule comme sur des roulettes, d’autant plus qu’il sait instinctivement où Regan range ses cigares… Sur fond de petite musique mystérieuse, demandons-nous un instant si il s’agit vraiment d’un hasard ou si… Mais je m’avance trop, il ne faudrait pas que je spoile la suite des événements !

Invités à un mariage traditionnel javanais, nos héros (qui sont alors mariés depuis un moment mais n'ont rien consommé du tout parce que Sirena porte le deuil et qu'elle prétend passer ses nuits en prière pour l’âme de sa sœur, ce que Regan ne trouve pas spécialement sexy) découvrent que la tradition locale implique pour la fiancée une épilation intégrale à la pince à épiler, (c’est quoi le trip de Fern sur ce coup-là ? Plus ça fait mal, meilleur c’est ? Chacun son truc hein, mais j’aurais bien aimé être prévenue à l’avance, ça peut surprendre au début… voir, ça fait mal…) sachant que le fait d'émettre le moindre son durant l’épreuve voudrait dire qu’elle n’est plus vierge ? Et sachant qu’il est évident aux yeux de Sirena que la fiancée brûle de désir pour Regan ? Euuuhhh ???! WTF ? (oui, pardon, je m’égare) Mais je vous rassure, Regan est un type bien, il ne pouvait quand même pas laisser cette malheureuse (fiancée qui restera anonyme car pourvue d'un nom débile dont l'auteur avait du se dire que cela ferait bien assez exotique) souffrir ainsi… Il va donc se faire un devoir de la déflorer… la nuit avant son mariage. Dans la hutte voisine de celle du fiancé. Et de sa femme. Je répète, pour être sure que vous ayez tout bien compris, Regan et la fiancée, pendant que le fiancé cuve son enterrement de vie de garçon à coté et que sa femme (Sirena donc), dort dans la hutte d’à coté. Où elle entend tout... Mais ce n’est pas de sa faute à lui quand même, pauvre Regan, s’il est trop désirable ? -  un peu comme Lord Bannor le Hardi mais en drôlement moins sympathique et drôle en fait... -  En plus, Sirena refuse de coucher avec lui pour cause de deuil, il faut le comprendre ! (bref, un héros de romance tout ce qu’il y a de plus dreamy) (limite je voudrais le même...) (mais limite hein)

Enfin passons, finalement, c’est sous les traits de la Sirène des mers que Sirena va conclure avec son mari, après des mois et des mois à le tenir à distance. Non sans avoir auparavant tué le capitaine pirate anglais (ceci dit, elle pense toujours bien que Regan est le responsable, mais c’est un début, un de mort, plus que 12 ou 15…) et été battue en duel par Regan ! Oui oui, vous avez bien lu, la génialissime Sirena est battue. Mais attention seulement par son mari, ce qui montre bien qu’ils sont faits l’un pour l’autre, puisque seul l’homme auquel elle donne son cœur (un cœur ? où ça ? lequel ? son corps plutôt non ?) peut être plus fort qu’elle. Sans cela, Sirena est invincible et indestructible. Enfin, à ce stade, elle a couché (et j’emploie ce terme de façon très libérale, puisque Regan juge quand même nécessaire de l’attacher avant, il trouvait qu’elle protestait un peu trop !!!), sous un faux nom, avec son mari, qu’elle déteste encore cordialement. Ou le déteste-t-elle vraiment ? Après tout, ce n’est qu’une faible femme, elle ne doit pas bien savoir ce qu’elle a réellement dans la tête !

Car dès le lendemain de leur première nuit d’amour, notre chère héroïne se réveille avec des étoiles dans les yeux et des mots d’amour au bord des lèvres. Dilemme cruel, comment accomplir sa vengeance contre l’homme qu’elle aime maintenant ? Eh bien tout simplement en découvrant (enfin !!!!) que le responsable n’était pas Regan. Il était temps. Chose qu’elle découvre en passant tous ses après-midis chez Chaezar, l’administrateur espagnol du coin, vil personnage qui trouve Sirena très charmante et ne manque pas de le lui faire savoir à grands coups de robes déchirées et tout ce qui s’ensuit, et je laisse votre imagination faire le reste.

Aussi détestable que soit Sirena, je n’ai jamais vu une auteur maltraiter son héroïne à ce point… Alors parlons peu mais parlons bien. C'est du Fern Michaels, je le sais. Des blessures, du sang, des larmes, des séductions forcées et même des viols, des meurtres, des membres coupés (à un moment, Sirena coupe un bras à un pirate et lui crie « Ramasse ton bras, sale chien », mais je m'égare), j'étais préparée. Franchement, je m'attendais à une tournante, il y en a toujours chez cette auteur (en tout cas dans ceux que je connais), mais là, pour cette malheureuse Sirena, c'est carrément un viol collectif qui dure tout le livre... Tam-Tam qui a compris ma douleur m'a dit que c'était une nouvelle échelle à ajouter à nos références... L’échelle de Fern Michaels : de la tournante à l'épanouissement de la femme.

Enfin, plus ou moins au même moment et grâce à ces visites chez Chaezar, elle apprend également que Gretchen la traînée (et maîtresse de Regan, celle qui dès la page 1 avait dévoilé son âme noire et perverse, pensez-vous, elle osait coucher sans être mariée, si ce n’est pas le plus sûr des signes de perversion, je ne sais pas ce qu’il vous faut… et en plus elle espérait que Regan l'épouserait, c'est vous dire si elle se berçait d'illusions !), a conspiré avec lui pour faire assassiner la 1ère femme de Regan, et disparaître son fils. Et paf, c’est mauvais les préjugés, Sirena ! On croit que les hollandais sont méchants et les espagnols gentils et c’est exactement le contraire. Magnifique morale non ?

A partir de là, les choses s’enchaînent dans la plus grande fluidité : Regan échappe à une tentative d’assassinat de la part de prostituées javanaises payées par le grand méchant de l’histoire (il ne comprend pas comment elle peuvent lui vouloir du mal, lui qui les a honorées de ses avances – quand on vous disait que c’était un type bien ce Regan !), part en chasse de pirates, capture sa femme, se bat en duel avec elle (again) et manque de mourir d’une blessure qu’elle lui inflige, il lui livre alors le pirate au crochet qui a tué sa sœur, et sa vengeance accomplie, la Sirène des mers prend sa retraite. Mais Regan doit partir enquêter sur la mort de sa femme et la disparition de son fils, il emmène Caleb avec lui, lequel, une fois sur le bateau, lui révèle toute la vérité sur Sirena, son identité secret et son plan, et Regan découvre que Caleb est son fils. 

Nooonnnn, mais quelle révélation fracassante, vraiment, personne ne l’avait vu venir, celle-là (et surtout pas Karine qui ne devine jamais le nom du meurtrier avant la dernière page…), c’est stupéfiant, où Fern va-t-elle chercher tout cela, je vous le demande !!! 

Pendant ce temps, à Java, le volcan du coin se réveille et tue Gretchen qui ne voulait pas partir sans ses robes. (enfin je crois qu’il tue un certain nombre d’autres personnes aussi, mais pour une raison qui m’échappe il était important de s’attarder sur le sort de cette chère Gretchen qui meurt en proie aux flammes et dont les derniers mots sont « Sans mes robes, je ne serai plus jamais belle ».) Stupéfiée par la qualité de cette traduction, je suis… à moins que ce ne soit la qualité de l'écriture, j'hésite !


Sirena, qui est enceinte mais pense que Regan ne l’aimera jamais, maintenant qu’elle a pris sa retraite de pirate, prévoyait de partir avec son bateau pour retourner en Espagne, attention, TOUTE SEULE ! Bah oui, cette fois, elle s’est dit que ça avait été trop facile à deux la dernière fois avec Caleb, alors du coup, une femme enceinte seule, mais qui est tellement super trop méga top, peut bien naviguer toute seule pendant des semaines à travers les mers pour relier Java à l’Espagne !

Manque de chance, l’éruption volcanique imminente retarde ses projets et elle est faite prisonnière par Chaezar (le grand méchant donc), qui a un peu perdu la tête puisqu’il a prévu de devenir roi d’une petite île du coin et voudrait bien faire de Sirena sa reine. Ce qui tombe d’autant mieux que Sirena est enceinte, et Chaezar pense que l’enfant est de lui. De son coté, Regan se lance à la recherche de Sirena. Des mois se passent, Sirena accouche, toujours prisonnière, et je vous laisse deviner le plaisir de Chaezar quand il naît avec les cheveux blonds – comme Regan of course ! Chaezar n’est pas content et il veut tendre un piège à Regan en l’attirant sur place, appâté par sa nouvelle progéniture. Regan débarque ENFIN !!! Mais croyez-vous que ce serait pour sauver sa femme ? Non bien sur, c’est pour récupérer son fils et voir sa femme régler son compte au vilain méchant dans un duel de 12 secondes. D’ailleurs, il prévoit de le séparer de sa mère, qui n’est qu’une traînée puisqu’elle a couché avec Chaezar. Et Sirena étant une idiote d’orgueilleuse, juge qu’il est inutile d’essayer d’expliquer que ce n’était pas vraiment volontaire. Mais puisqu’elle a un nouveau né sur les bras et que Regan veut le lui prendre par la force, il faut bien qu’elle suive, qui va nourrir le bébé sinon hein, je vous le demande ?

Voila enfin Sirena de retour à Batavia (le port où vivait tout ce petit monde... ce nom, décidément, je ne m’en remet pas, quelle horreur... à la 74ème mention, l’image de la laitue s’impose toujours autant à mon esprit !) avec toute sa petite famille… Et lors d’une énième dispute, Regan, grand prince devant l’éternel, trouve le moyen de se surpasser, en frappant Sirena. Pas comme un duel comme avec la Sirène des mers où tous les coups sont permis et que chacun est à armes égales, non non, une belle gifle bien dans les règles de l’art qui l’envoie valser à l’autre bout de la pièce et l’assomme.

Lecteurs, nous sommes à 10 pages de la fin, rassurez-vous, votre supplice est bientôt fini ! Enfin presque car de longs mois doivent encore s’écouler, histoire de permettre à nos chers héros d’oublier tout ça. Regan, sur un coup de tête, décide d’aller faire un petit tour en Hollande respirer l’air du pays et pendant ce temps, Sirena, toute seule avec l’aide de la gouvernante (deux femmes seules donc), plante un champ entier de muscadier qui va ressusciter la fortune de Regan (et assurer l’avenir de leur fils). Au retour de Regan pourtant, Sirena plie armes et bagages, abandonne son fils et prend la route de l’Espagne. Il faudra l’action combinée de la gouvernante et de Caleb pour que ce fichu Regan prenne son bateau et se lance à la poursuite de sa femme, et qu’il lui avoue son amour. Oh, c’est beau, en plus il va pardonner à sa femme d’avoir couché avec d’autres hommes, parce que pendant ce temps, elle pensait à lui. Oui.

Bon, je suis atterrée. Que l’on ait pu écrire un truc pareil me dépasse. Que l’on ait pu le publier, plus encore. Franchement, Sirena et Regan se méritent l’un l’autre à ce stade, et moi, je pense qu’il est bon de laisser la seule chose qu’il est possible après une œuvre pareille, le silence…

(j’hésite à signer, c’est la honte quand même, d’avouer que j’ai lu un truc pareil)
(bon allez je me lance)



Chi-Chi

PS : Je crois pouvoir affirmer que ce livre est absolument, sans conteste possible, sans l'ombre d'un doute, le PIRE livre que j'ai lu de ma vie, et que quelqu'un ait OSE appeler cette chose une romance me dépasse ! Si vous voyez passer ce livre ou un autre de Fern Michaels, surtout, fuyez... 

PPS : La couverture est absolument fidèle au livre, vous le croyez ça franchement??! 

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