Petite pause dans ma saga estivale sur les espions.
Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.
D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.
Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne.
Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de "The Ugly Duchess", je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.
Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher.
Leur histoire va se passer en deux temps.
Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.
Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l'insu de son plein gré, dépenser l'argent qui n'était pas le sien (oups).
James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse.
Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…
Sauf que dans l’histoire, Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.
Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir. Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…
Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait "précipitée".
Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.
Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.
Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…
Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.
Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.
Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c'est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
Bonne lecture,
Tam-Tam
Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.
D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.
Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne.
Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de "The Ugly Duchess", je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.
Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher.
Leur histoire va se passer en deux temps.
Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.
Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l'insu de son plein gré, dépenser l'argent qui n'était pas le sien (oups).
James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse.
Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…
Sauf que dans l’histoire, Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.
Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir. Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…
Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait "précipitée".
Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.
Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.
Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…
Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.
Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.
Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c'est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
Bonne lecture,
Tam-Tam
Très bonne chronique. Tu dis très bien ce que j'ai ressenti en lisant le roman!!
RépondreSupprimerLa première partie ressemble à un roman très classique, avec une héroine qui ne se trouve pas belle puis se voit enfin par les yeux de son amoureux et se reconcilie momentanément avec son physique. J'aurais même aimé que cela dure plus de deux jours, parce que c'est super mimi.
Ensuite Eloisa James a voulu faire quelque chose de plus profond, une réflexion plus poussée sur la apparence, la mode et les critères changeantes de beauté. On se rend bien compte que l'apparence de Theo, tout en minceur et en angles, avec des pommettes hautes, correspond plus à notre idée de beauté qu'à celle du ton de l'époque, alors que James, qui est d'une beauté classique (ATTENTION: SPOILER!!!) revient avec un look viril et sauvage qui plairait aux femmes du 21è siècle plus que celles du 19è...
Tu as bien analysé la séparation très longue, qui a déplu à beaucoup de lectrices, dont moi. Eloisa a écrit qu'elle l'a mise pour pouvoir ajouter la scène dans le tribunal et parce qu'elle avait choisi à l'origine de dépeindre des héros très jeunes, et qu'elle souhaitait que leur deuxième chance soit un choix d'adultes qui avaient muri et qui connaissaient la vie.
Comme toi, j'ai regretté que la fin ne soit pas plus longue, mais comme toi, j'ai trouvé le tout très bien écrit, avec le style délicieux d'Eloisa.
C'est un livre qui a connu une réception très mitigée parmi les fans, et il y a une discussion cet après-midi avec Eloisa James sur Goodreads à son sujet!
Alors cette discussion? intéressante? J'ai compté sur toi pour y participer, j'étais "autrement occupée" ^^
SupprimerMoi aussi j'aurais voulu que ca dure plus de deux jours, surtout que ca partait vraiment bien, ca faisait comme ses couples "frome friends to lovers"qui sont pourtant très dur à maitriser!
mais non, elle en a fait des retrouvailles, et tu sais que Chi-Chi a fini par me faire voir la lumière en ce qui concerne les retrouvailles ^^
Je n'ai pas lu alors je survole ta chronique d'un oeil, elle fait écho à ce que j'ai pu en lire sur d'autres sites... Je me ferai un avis sur la question bientot!
RépondreSupprimerBeware, retrouvailles à l'interieur!!
SupprimerHi hi, I never would have guessed that!! ;o)
SupprimerJe préfère te prévenir, ce serai bete que tu y aille en aveugle :-p
SupprimerIl ne faut pas lire les avis avant de lire le livre, Chi-Chi!
RépondreSupprimerA moins de vivre dans une cave, j'aurais eu du mal à éviter le nouvel Eloisa! ;o)
Supprimerhihi!!
Supprimervivre dans une cave, s'il y a des bouteilles, why not? ^^
Tu m'as donné envie de découvrir ces réécritures ! Merci pour cette chronique très complète, as always :)
RépondreSupprimerKatia (qui a changé d'hébergeur mais qui est toujours la même fan de vos billets!)
alors mon préféré c'est vraiment la réécriture de la belle et la bete...et cerise sur le gateau avec cette série, il n'y a pas d'ordre puisque ce sont a chaque fois des one shot!! donc fait toi plaisir et choisi ton conte préféré!
SupprimerJe file lire ton billet alors ! Et je pense que je profiterai de ma prochaine commande pour me lancer ! Merci :)
SupprimerJ'ai du mal avec les histoires d'aristocrates qui deviennent pirates, mais je n'ai pas accroché au style d'Eloisa James quand je l'ai essayée il y a un an donc pas sûre que je me précipite sur celui-ci... :)
RépondreSupprimerah oui? tu avais essayé avec quoi? Parce que clairement, les dernière séries sont clairement meilleures que les anciennes (il n'y a qu'à voir, Pirouette, lectrice de contemporain devant l'eternel, les lis! héhé)
Supprimerje vais finir par le lire, of course. Je veux lire toute cette série.
RépondreSupprimeroui, oui, oui!!!
Supprimerdu conte de fées dans ta PAL!!!!
Un bon programme pour enchainer après le mois quebec non? ^^
Toupareil! J'aurais bien profité de quelques chapitres de plus en deuxième partie. Mais j'ai bien aimé le personnage de James, plus que celui de Theo, d'ailleurs.
RépondreSupprimerOui, j'ai toujours un petit faible pour les héros pirates (j'aime l'odeur des embrun et du vent du large, les longues entendues de sables et les jetées aux vagues en colère...)
Supprimerétrange comme finalement, je peux supporter une histoire ou l'héroine est moyen moins, mais jamais si c'est le héros....