22 août 2011

Passé ou Présent ?

En romance, les sous-genres sont légions. C’est bien simple on retrouve tous les sous-genres de la littérature classique, l’unique différence se trouve bien souvent dans le nombre de scène sexy.

Néanmoins, il existe deux catégories « ancestrales » qui selon moi, existent en romance depuis l’aube du genre. Chacune de son côté ont leurs adeptes, leurs auteurs et leurs codes.

Historique vs. Contemporain. Hier, aujourd’hui. Passé, présent.

Si je lis fort volontiers des deux, je ne les aborde pas de la même manière.

Il sera par exemple très difficile pour moi de supporter une jeune fille naïvement ignorante des choses de la vie dans un contemporain, quand bien même cette dernière aurait été élevée au couvent par des Ursulines ne parlant que latin. Il y va de la cohérence de l’auteur avec le contexte actuel, et de ma propre crédulité.

De la même façon, une héroïne ayant connu pléthore d’hommes avant de tomber sur Lord Perfect, c’est suspect. Qu’elle ait été enlevée à 4 ans par des boucaniers et vendue au sultan de Constantinople, passe encore, mais qu’elle se soit enfuit armée seulement d’une lime à ongle…il ne faut pas abuser des courgettes quand même ! (Les courgettes sont de saison, surtout si elles sont hallucinogènes !)

Vous l’avez compris, il est des clichés qui ne fonctionnent que dans les historiques et d’autres qui ne passent que dans un contemporain.

Cela va même un peu plus loin, puisque personnellement, je fonctionne par période. Je pourrais lire 10 romances historiques et les adorer en juillet, mais si je m’aventure à en lire une en août, je vais gémir d’exaspération devant l’héroïne et son chevalier.

Les auteurs l’ont bien compris, puisque bien souvent, elles se spécialisent dans un genre particulier, et apprennent à y exceller. Elles formeraient presque deux bandes ennemies si le monde de la romance n’était pas un pays sucré et acidulé où le happy-end et les sourires sont de rigueur.

C’est toutefois sans compter sur les petites malines qui publient tour à tour des romances contemporaines et historiques, en changeant juste de pseudonyme…

C’est d’ailleurs de cela que je veux parler aujourd’hui. En effet, alors que je relisais avec plaisir « Until you » de Judith MacNaught, je me suis interrogée sur ces auteurs qui manient leurs plumes aussi bien en historique qu’en contemporain, et après une longue réflexion, un Mr. Freeze pour rafraichir mes neurones et un tour d’horizon de mes étagères, voici celles que j’ai trouvé :

- Jayne Ann Krentz qui devient Amanda Quick lorsqu’elle écrit des historiques
- Lisa Kleypas, grande prêtresse de l’historique, qui ces derniers temps s’essaye au contemporain (avec plus ou moins de réussite selon mes sources…)
- Judith McNaught, que j’ai personnellement découverte chez les contemporains, mais dont la renommée vient essentiellement de ses romances historiques pleines de combats contre les conventions et de personnages qui se découvrent dans les bras l’un de l’autre.
- Connie Brockway
- Susan Elisabeth Philips
- Jude Deveraux
- Teresa Medeiros, prêtresse de la jeune fille en détresse et du rake reformé, qui nous a dernièrement régalé de son « Goodnight Tweethart »

Et j’ajouterais une mention séciale pour Sherrilyn Kenyon, qui certes n’écrit pas du contemporain, mais de l’urban fantasy à la sauce Dark Hunter, et qui sévit aussi avec talent dans la catégorie historique sous le nom de Kinley McGregor.

Passer d’un genre à l’autre m’apparaît comme un exercice assez compliqué. Chaque auteur a son talent particulier pour rendre ses histoires inoubliables. Je ne peux donc m’empêcher de penser qu’une auteur qui navigue entre le monde du passé et du présent garde une prédisposition naturelle pour l’un des deux genres. Qu’elle se montre plus inventive, plus cohérente, meilleure même apparaît comme inéluctable. Entre les « tics » littéraires, les personnages fétiches des unes et des autres, les codes changent, et l’auteur doit s’adapter… Un véritable challenge littéraire en soi !

Je lance donc une nouvelle série d’articles. Dans chacun d’entre eux, je tacherais de me pencher sur un opus contemporain et un opus historique d’une seule et même auteur pour savoir si elle a su éviter les pièges d’un tel défi.

Et pour ouvrir le bal, je vous invite à vous pencher avec moi sur le cas Teresa Medeiros. Chi-Chi ne pourra que me seconder dans ce que je vais dire : Teresa est de ces auteurs qu’il est fort aisé d’adorer.
Elle nous a longtemps habitué à des romances historiques où les héros aiment se voler dans les plumes. Elle est passée maitresse dans le maniement de l’humour dans l’historique. De retournements de situations impossibles en éclats de rire en tout genre à la découverte de situations « compromettante » pour le héros fort, viril et macho. Teresa aime les chevaliers, les demoiselles dégourdies et les fins heureuses (ça tombe bien, nous aussi).

Un recette parfaitement au point… Jusqu’à ce moment fatidique où, prise d’une envie subite, elle nous annonçait il y a plus d’un an qu’elle travaillait sur un contemporain.

Et là, dans mon fort intérieur, des ongles ont grincé sur un tableau noir (oui, dans mon fort intérieur, il y a un tableau noir…).

Pas que je ne lui fasse pas confiance, non. Mais imaginez donc Lord Bannor The Bold, dans le monde actuel ! En guise de héros, ce n’est pas tout a fait crédible (si tu ne sais pas à quoi je fais référence cher lecteur, va donc lire la chronique de Chi-Chi sur le sujet). Teresa à beau avoir de l’humour, ses héros sont fait de cette étoffe particulière qui sied si bien aux chevaliers.

Les mois ont passé, et Goodnight Tweetheart est arrivé. Pas du tout membre de la frénésie tweeter, la lecture du synopsis ne m’a pas rassurée…

Et Chi-Chi (bless her little heart) l’a chroniqué… Et je l’ai lu…Et j’ai adoré !

Tous les éléments qui faisaient de Teresa une si bonne auteur d’historique se retrouvaient dans son contemporain. Mais son talent avait su épurer les traits des personnages. Je me suis imaginé dans la peau d’Abby. J’ai rêvé de Mark.

Je m’en suis presque voulue après coup d’avoir douté du talent de l’auteur. A tel point que je n’ai plus qu’une chose à dire : Teresa, si tu lis ces lignes, à quand un nouveau contemporain ?

En attendant ce jour béni, je m’en vais mettre ma tête dans le freezer, avant de fondre de chaleur.


Bonne lecture,
Tam-Tam
 
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16 commentaires:

  1. Merci pour tout ces noms que je ne connaissais pas, je sens que je vais me régaler :)

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  2. J'ai beaucoup aimé la série la ronde de saison de Lisa Kleypas =)

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  3. J'ai hâte de lire ces articles !

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  4. J'ai entendu beaucoup beaucoup de bien de Teresa Meideros, quand j'aurais le temps, c'est sûr que je vais la lire!!!
    Par contre, je ne savais pas que JAK et Amanda Quick étaient une seule et même personne!! Tu m'en apprends de belles!!!

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  5. *Medeiros*, of course.... :S

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  6. @Estellecalim: quels sont tes auteurs fétiches?

    @bea: La ronde des saisons...ahhh...que de beaux souvenirs de lecture! c'était du super kleypas d'ailleurs!!
    As tu lu les Hattaway, qui viennent ensuite? On y découvre l'histoire du mystérieux Cam!

    Yayane: quelle pression tout à coup! Il va me falloir etre à la hauteur! Mais au dépoté, tu es plus contemporain ou historique?

    Pimpi: Longtemps moi aussi, je n'ai pas fait le rapprochement! JAK et AQ...Les malines, elles cachent bien leur jeu nos auteurs! Savais tu que JAK se fait aussi appeler Jayne Castle lorsqu'elle écrit de la romance paranormale?

    Quant à l'orthographe du nom de Teresa, tu auras remarquer que je l'appelle beaucoup par son prénom, c'est parce qu'une fois sur deux, je place le "i" à la mauvaise place ^^

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  7. Mmmmm, non, je ne connaissais pas cette troisième personnalité de JAN/AQ... Diantre, ça ne doit pas être facile à gérer, tout ça! J'espère qu'elles savent qui elles sont, au final! :)

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  8. Ahhh je suis très honorée d'être citée de si nombreuses fois dans tes articles! Je me souviens d'Eloisa James qui nous avait expliqué qu'elle ne pensait pas pouvoir écrire un comtemporain un jour car les voix dans sa tete etaient trop "old-fashion"...

    Comme quoi, cela confirme ta théorie! ;o)

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  9. Je ne trouve pas cela contradictoire d'écrire dans les deux registres... Peut-être parce que moi-même je suis attirée par les deux quand j'écris; je ne vois pas l'adaptation au contexte comme problématique, pourtant je suis tout à fait d'accord au sujet des trucs qui passent ou non dans les historiques vs contemporains.

    Je n'ai lu que 2 bouquins de Medeiros, et j'avoue n'avoir vraiment pas accroché à son médiéval (Shadows and Lace). Quant à l'autre (Breath of Magic), c'était un... time travel paranormal! L'héroïne, une sorcière d'il y a quelques siècles, atterrissait par mégarde sur le building d'un geek devenu milliardaire, LOL. Celui-là n'était pas trop mal, quoique pas inoubliable non plus. En tout cas, ça m'a laissée beaucoup plus prête à relire du Medeiros contemporain qu'historique...

    Quant à McNaught, pareil, ses historiques ne m'ont pas enchantée. Ses contemporains, si.

    Mary Jo Putney s'est aussi essayée au contemporain, et j'ai plutôt apprécié (c'est même par là que je l'ai découverte), mais apparemment elle a préféré retourner vers ses premières amours, soit l'historique...

    Autres auteures qui écrivent dans les deux genres: Julia London, Karen Hawkins, Suzanne Enoch...

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  10. @Chi-Chi: ce qui est éffarant, c'est qu'un auteur aussi connoté "historique" que Teresa réussisse à faire un petit bijou comme Goodnight Tweetheart...Certaines tentative ne sont pas aussi réussies!

    @Asia: Certaines auteurs sont spécialisées dans la double écriture...chez ces dernières, il y a du bon et du mauvais dans les deux registres.
    Mais parfois, il y a des "essai" peu fructueux!
    C'est d'ailleurs le but de ma série d'articles. Une série sur du long terme... Je n'ai pas lu de Suzanne Enoch (Chi-Chi? confirmation?), je n'ai jamais lu les historique de Connie Borckway. J'ai du pain sur la planche. Je ne promets pas de faire parfois une petite digression, mais je vais tacher de traiter les "classiques"!

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  11. Plutôt historique même si, comme pour le contemporain, je m'écarte rarement d'une liste d'auteurs.
    Lol, pas de pression ^^

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  12. Historique j'aime mieux généralement... mais c'est variable encore une fois :)

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  13. @Yayane: ouf, m'en voilà rassurée!

    @herisson: qui peut résister à un excellent contemporain ^^

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  14. Vive les contemporains ! (même si je n'ai rien contre les historiques, rien de plus sexy qu'un whraïke^^) Je sens que cette série de chroniques va être super chouette à lire. Bonne idée Tam-Tam ;)!

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  15. Comme Asia je ne trouve pas contradictoire d'écrire dans les deux genres, et ce pour la même raison qu'elle, j'aime autant écrire en contemporain qu'en histo. Bon ok, j'avoue quand même avoir un faible pour l'historique ^^
    Medeiros j'ai lu tout ses bouquins traduits en français, il y a longtemps, et j'ai à chaque fois été déçue... Elle ne fait donc pas partie de mes auteurs phares.

    Par contre dans votre liste, et qui s'en sort pas trop mal, vous avez oublié Julie Garwood mes p'tites princesses :p

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  16. @chocolaa: il va nous falloir te trouver un bon contemporain pour te convertir ^^

    pour garwood, je n'en avais aucune idée. ma liste n'avait aucune prétention d'etre complete...plus à titre d'exemple.

    meme histoire avec les time travel, que je place dans aucune de ces deux sous catégories!

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