29 août 2011

Docteur Jayne and Mrs. Quick

La semaine dernière, il était question de ma révélation alors que je lisais un contemporain de Judith McNaught.

Historique et contemporain, une auteur peut-elle être aussi douée dans l’écriture de ces deux genres si diamétralement opposés ?

La semaine dernière, je vous dévoilais comment Teresa Medeiros, reine de l’historique de toute époque avait su se montrer à la hauteur du challenge et nous avait régalé de son récent "Goodnight Tweetheart".

Pour Teresa il s’agissait d’une digression de son talent premier, les historiques. Mais entre les deux "familles", certaines auteurs ne semblent avoir jamais réussi à se décider.

C’est le cas de Jayne Ann Krentz, qui sous le nom de plume d’Amanda Quick, nous offre des régences où bien souvent de mystérieuses forces sont à l’œuvre pour rendre la vie impossible à nos héros (et les rapprocher par la même occasion).

JAK, AQ… mais aussi Jayne Castle, lorsque tout à coup il prend l’envie à l’auteur de se plonger dans une romance futuriste. De quoi verser dans la schizophrénie…

L’auteur en a presque fait sa marque de fabrique. Depuis des décennies, elle sort environ un livre de chaque nom de plume par an (toutes ces heures de lectures en perspectives ^^).

Il semble donc que Jayne (qui parait être son réel prénom) soit habituée à la gymnastique de passage entre chaque période. Avec autant d’années d’expérience derrière elle, on peut imaginer qu’elle sait gérer les détails contemporains et  jongle parfaitement avec les idiomatismes du passé. Qui sait, peut-être maitrise-t-elle les codes de la mode du 19ème siècle tout en se maintenant à jour sur les derniers défilés pour les accessoires de ses héros contemporains ?

Rien de tel que des exemples pour déterminer si oui ou non notre auteur maitrise son art. Au hasard d’un bouquiniste britannique qui s’est trouvé fortuitement placé sur ma route en juillet (admettez que ça tombe plutôt pas mal ?), j’ai déniché des vieilleries à un prix imbattable, dont "Absolutely, Positively" (publié en français sous le titre de « Passionnément, à la folie » que j’ai dévoré en cette semaine de canicule.

Publié en 1997, il commence à dater - je n’en reviens pas d’en être arrivée à dire que les années 90 "datent", mais passons. L’histoire de Molly et Harry m’a pourtant bien plu, la rime mise à part bien sûr !

Depuis la mort de son père, inventeur de génie, Molly est en charge de la fondation scientifique que son père avait mise en place avant son décès. Cette dernière vise à aider les jeunes talents scientifiques en mal d’investissement financier. Mais comme toujours lorsqu’il est question de grosses sommes d’argent, les escroqueries sont légions. Elle décide donc de faire appel aux compétences de Harry Trevelyan.

Harry est le fruit de l’union maudite entre la famille des Trevelyans, forains, saltimbanques et diseurs de bonne aventure ; et celle des Strattons, businessmen de pères en fils. Jayne ne nous le décrit pas comme une gravure de mode, il est trop intense, trop grave par moment pour cela. Mais cette intensité ne le rend que plus captivant et mystérieux. Harry fait partie de ces hommes qui ne verbalisent pas leurs sentiments. Ils agissent.

Et les actions de Harry parlent pour lui. Protecteur de Molly dès que la première menace se fait sentir. Déterminé à trouver la source du danger, il a l’abnégation du soldat qui part sauver sa patrie. Il est de ces hommes qui pensent toujours au bien-être de l’autre. L’égoïsme lui est inconnu. *soupir*

On aurait pu tomber dans le « trop bon, trop c** », mais Jayne est plus fine. Elle en a fait un homme sans pitié pour ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Nous avons donc un protecteur sans pitié pour protéger Molly. Elle aurait pu en profiter, mais cette héroïne est à la hauteur du preux consultant.

Une belle histoire où il est question des valeurs de la famille, où la sensualité des personnages m’a fait monté le roses aux joues, et où l’héroïne, une femme qui a la tête sur les épaules  sait quand « trop, c’est trop! ».

Un 10/10 pour JAK sur ce contemporain. Voyons à présent si l’historique sera à la hauteur...

Là même année, Amanda Quick a sorti "Mischief" (en français « La dame de lumière »).

Dans cet opus, AQ (tout le monde suit entre les différents pseudonymes ?) raconte l’histoire de Matthias, Lord Colchester et de l’excentrique Imogen Waterstone (appelée Deborah dans la VF), le tout sur fond d’archéologie.

Car Matthias est un brillant archéologue qui vient de retrouver des ruines d’une civilisation dont seule l’auteur à le secret (j’ai vérifié, même wikipédia n’a jamais entendu parlé de la Zamarie). L'"imodeste Imogen", de son côté, est en pleine planification de sa vengeance à l’encontre du supposé assassin de sa meilleure amie (qui se trouve être le mari de la-dîte défunte). Et comme la jeune femme est 1) une spécialiste de la Zamarie et 2) une superbe créature, Matthias se laisse convaincre d’entrer dans la machination.

J’aime beaucoup certains historiques de l’auteur - Chi-Chi vous a déjà chroniqué son préféré - j’ai pour ma part une faiblesse pour "The paid companion" et la série "Arcane society". Amanda Quick a le talent nécessaire pour me faire passer une nuit blanche. Pour des raisons qu'il me serait bien difficiles de nommer avec acuité, sa "Dame de lumière" me laisse un sentiment d’inachevé. C'est donc avec regret que je ne donnerai que 6/10 à cet historique.

C’est donc à croire que l’on peut être bon dans les deux genres, mais il est dur d’être bon sur toute la ligne et en permanence. Je n'écarte pas la possibilité d'une année faste pour cette auteur, mais en 1997, Jayne a été meilleure qu’Amanda.

Je m’en remets à présent à votre jugement.
 
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
 
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10 commentaires:

  1. Bonjour, c'est marant parce que je n'ai découvert qu'hier sur ce site qu'elle écrivait sous différents pseudonymes. J'ai lu il y a bien longtemps "Passionément, à la folie" et j'en garde un très bon souvenir. Mais, mon préféré reste "La maison de verres" de JAK. Et puis, "Comme une eau dormante" a aussi une grande place dans mon coeur de lectrice. Pour l'instant, maman m'a passé un JAK emprunté à la bibli "La couleur du mensonge" dont le thème est paranormal, mais tellement bien écrit. D'ailleurs, on y parle de la société Arcane. Peut-être est-ce le même livre qu'"Arcane Society" ?

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  2. Hey M'dame^^
    J'avoue j'ai eu un peu peur quand j'ai lu sur FB que tu "t'attaquais" à mon auteur préféré cette semaine.
    Et encore plus quand tu as pris pour exemple mon contemporain préféré de cette auteur ^^ mais l'histoire finit bien puisqu'on est d'accord ;)
    Pour l'historique aussi d'ailleurs. "La dame de lumière" est l'un de ses rares historiques que j'oublie presque complètement entre 2 lectures. Alors que comme toi j'aime beaucoup sa série Zamarienne.
    Cependant, je vais pas non plus passer mon temps à être d'accord avec toi ^^, j'aime aussi beaucoup la série de Lavinia et Tobias ... Et pratiquement tous les romans de JAK/AQ que je conserve quasi religieusement.

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  3. @ Cynthia : Oui, la série Arcane fait référence à la Arcane society, mais Tam-Tam l'expert saura t'en dire plus, là elle est dans les limbes pour quelques jours...

    @ Yayane : J'avais tous les AQ à une époque, je les conservais soigneusement, et un paquet de JAK... J'ai du me limiter avec le temps mais elle reste tout de même une référence!

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  4. Je crois bien être l'une des rares à vraiment avoir aimé La dame de lumière loll, j'ai trouvé que c'était l'un de ses romans les plus sympathiques !
    A ce jour mon préféré reste quand même Fiançailles pour rire (Mystique en vo), son seul moyenâgeux il me semble :p
    J'ai lu pas mal de ses bouquins sous JAK aussi mais je les trouve moins bon que ses histo, sauf sa trilogie Des femmes et des légendes qui est super <3

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  5. @Chocolaa : en moyenâgeux il y a aussi "L'île aux parfums" ( Desire en VO ), qui est pas mal aussi

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  6. J'ai lu seulement "Light in Shadow" de JAK, un bon roman, mais qui ne m'a pas non plus laissé un souvenir impérissable... Il m'a quand même assez plu pour que j'ajoute quelques autres bouquins de l'auteure à ma PAL.

    Amanda Quick, en revanche, jamais essayé. J'ai l'impression d'avoir déjà suffisamment d'auteures historiques incontournables, LOL. Mais comme je suis moi aussi curieuse de ces auteures qui valsent entre les genres, je m'y mettrai sûrement un jour. ;)

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  7. @ Chocolaa : je confirme, deux romans Moyen-age pour AQ! ^_^

    @ Asia : Je n'ai pas lu Light in shadow, mais comme Tam-Tam, Absolutely positively est un de mes préférés, à tenter je pense, mais tu risques d'être un peu surprise, c'est une vraie romance 90's! Et pour AQ, il faut lire Ravished ou The paid companion, c'est à découvrir un jour!

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  8. Pff Ravished j'en entends parler dès qu'il s'agit d'AQ mais il est pas traduit Grrr

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  9. Ooooooooooooh, ben ça, pour une coïncidence!! Le seul JAK que j'ai lu, voilà quelques années, c'était... Passionnément, à la folie! Et j'avais bien aimé, même si c'était ma première rencontre avec le "surnaturel" avec les dons télépathiques de l'héroïne... Je ne l'ai pas relu depuis, tiens, il est resté chez mes parents!! Souvenirs, souvenirs!

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  10. Foule en délire, me voila de retour!! merci pour votre patience...j'ai pour ma part trépigné de ne pouvoir vous répondre tout de suite!!!!!

    @Cynthia: c'est exactement cela…c'est d'ailleurs à ce jour mon préféré des contemporains de la série Arcane.
    J'en ferai la chronique….un jour…..quand je les aurais tous lu!

    @Yayane: il faut pas avoir pas avoir peur! On s'attaque jamais vraiment aux livre tu sais…c'est plus qui aime bien chatie bien!
    J'aime bien Lavinia et Tobias, même si je n'arrive pas à les lire de la même manière qu'un AQ normal.

    @Chocolaa: Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, mais il manque un truc pour que ce soit vraiment inoubliable!
    cela ne m'a jamais dérangé que AQ invente des société secrète, des civilisations disparues ou des fleurs bizarre. c'est plus le traitement qu'elle en fait ici.

    @Asia: écoute tâta Chi-Chi et tâta Tam-Tam, si tu dois essayer AQ, commence par The paid companion et Ravished ^^ !

    @Pimpi: le surnaturel et l'auteur, c'est une belle histoire d'amour. Elle l'utilise avec plus ou moins de talent… selon moi.
    Mais pour quelqu'un qui n'est pas friand de ce genre de détail pourra fort aisément se laisser happer par l'histoire et mettre de coté ce "détail" dans bien de ses romans (tel que celui là d'ailleurs)
    PS: Chi-Chi confirme, elle n'aime pas le paranormal, mais elle aime JAK.

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