Voici encore un livre repéré sur Goodreads, ce temple de la tentation et le pire ennemi de mon budget.
Le titre à lui tout seul m’a intriguée : The duke’s tattoo, Four horseman of the apocalypse 1
Le tatouage du Duc, Les quatre cavaliers de l’apocalypse 1
Le tatouage du Duc, Les quatre cavaliers de l’apocalypse 1
Jusque-là, rien que de très classique.
Mais le sous-titre promettait quelque chose de plus drôle :
A regency novel of love and revenge, though not in that order, by Miranda Davis.
Une régence à propos d’amour et de vengeance, mais pas dans cet ordre-là.
Mais le sous-titre promettait quelque chose de plus drôle :
A regency novel of love and revenge, though not in that order, by Miranda Davis.
Une régence à propos d’amour et de vengeance, mais pas dans cet ordre-là.
Nettement plus intriguant ! (pas tellement la promesse de vengeance, mais l'humour qui pointe sur la formulation et qui change agréablement des promesses de drames, mélo et autres sentiments intenses et passionnés qui me fatiguent plus qu'autre chose - ce n'est jamais aussi bon que ce que l'on nous promet - autant ne pas faire de publicité mensongère et les hippopotames seront bien gardés !!!)
Pitchons donc :
Miss Prudence Haversham est pharmacienne à Bath. Depuis 10 ans, elle rumine sa vengeance contre le Duc d’Ainsworth, qui l’a compromise alors qu’elle avait à peine 16 ans, la condamnant à une vie en marge de la bonne société où elle est née. Et quand je dis rumine, je veux dire que Prudence a prévu un plan diabolique impliquant un enlèvement, une drogue puissante, un artiste tatoueur chinois et un dessin grivois. Un plan tout ce qu’il y a de plus simple, mais qu’elle ne comptait jamais mettre en œuvre. Jusqu’au soir fatidique où, en visite à Londres, son personnel de maison un peu trop zélé débarque dans son salon avec un Duc drogué sur l’épaule. Emportée (pas par la foule mais par l’émotion), le plan est rondement mené. Sauf que…
Miss Prudence Haversham est pharmacienne à Bath. Depuis 10 ans, elle rumine sa vengeance contre le Duc d’Ainsworth, qui l’a compromise alors qu’elle avait à peine 16 ans, la condamnant à une vie en marge de la bonne société où elle est née. Et quand je dis rumine, je veux dire que Prudence a prévu un plan diabolique impliquant un enlèvement, une drogue puissante, un artiste tatoueur chinois et un dessin grivois. Un plan tout ce qu’il y a de plus simple, mais qu’elle ne comptait jamais mettre en œuvre. Jusqu’au soir fatidique où, en visite à Londres, son personnel de maison un peu trop zélé débarque dans son salon avec un Duc drogué sur l’épaule. Emportée (pas par la foule mais par l’émotion), le plan est rondement mené. Sauf que…
Sauf qu’il y a eu erreur sur l’identité et que le Duc en question, qui répond pourtant bien au nom d’Ainsworth, n’est pas l’homme dont Prudence se souvient !
Fort embarrassée de s'en rendre compte seulement après avoir mené à bien sa vengeance, celle-ci abandonne donc notre homme sur un banc et s’en retourne à ses petites affaires, à Bath. Puis, elle croise très fort les doigts pour que le Duc ne découvre jamais qui est responsable pour le tatouage qui décore désormais une partie fort délicate de son anatomie. Oui oui, vous avez bien compris, non contente de tatouer des hommes inconscients, Miss Prudence Haversham choisit ses emplacements avec un aplomb que n'aurait pas désavoué le plus hard-core de nos bad-boys tatoués, pour les décorer de dessins colorés à des endroits forts improbables. Souffrir par là où on a pêché, tout ça tout ça…
Je vous laisse imagine le bonheur du Duc quand il se réveille avec une sacré gueule de bois le lendemain matin, rasé de près là où il n’est pas supposé l’être et avec cette nouvelle décoration… pour le moins embarrassante !
Maintenant que Prudence a eu sa vengeance, c'est donc au tour du Duc. Et dans tout cela, pour l'amour, on verra plus tard !
Maintenant que Prudence a eu sa vengeance, c'est donc au tour du Duc. Et dans tout cela, pour l'amour, on verra plus tard !
Cette histoire m’a fait rire. Mais vraiment rire. Tout est à l’avenant. Du tatouage du Duc jusqu’à la manière dont il va (bien évidemment) retrouver la responsable, de la manière dont Prudence accueille les projets de vengeance de notre Duc, de la façon dont les fameux cavaliers de l’apocalypse sont persuadés de devoir voler à la rescousse même quand on ne leur a rien demandé, des employés qui ne sont jamais zélés quand il le faudrait, aux chiens qui n’impressionnent personne, tout est fait pour amuser la galerie… pardon, le lecteur.
Et ça marche ! Prudence est un personnage original, complètement anachronique, mais divertissante. On n’y croit pas une seconde, à cette pseudo-vieille fille à moitié pudique, comme une jeune fille de son temps mais capable d’imaginer une vengeance pareille, exerçant un métier d’homme et ayant des méthodes digne d’un médecin de notre siècle (vous ne trouvez pas cela merveilleux vous comme dans les romances, les héros sont toujours les seuls personnages de toute la société à avoir des idées très avancées sur la médecine, idées qui ne feront pourtant leur chemin que près d’un siècle plus tard, comme l’existence des microbes et leur mode de propagation ou les effets négatifs de la saignée ?) (j’ai toujours pensé que les personnages de romance étaient plus intelligents que le reste de la société dans laquelle ils évoluent).
On n’y croit pas une seconde, à ce Duc qui, de retour de Waterloo à deux doigts de l’amputation du bras, se réveille un matin avec un drôle de tatouage et reste étonnement calme, qui finit par guérir en à peine quelques semaines sous les doigts experts de notre pharmacienne (je vous l’ai dit, méthodes médicales révolutionnaires), qui planifie sa vengeance pour ne jamais la mettre en œuvre (elle n’implique pas de tatouage mais des méthodes bien plus traditionnelles), et qui est pathologiquement incapable de dire ce qu’il pense de façon claire, donnant lieu à une série de quiproquos tous plus sots les uns que les autres.
On ne croit pas non plus une seconde au style de l’auteur, ampoulé jusqu’à devenir illisible par moments, utilisant un vocabulaire passé et complexe, qui m’a obligé à aller chercher des informations dans le dictionnaire (la honte, cela ne m’était pas arrivé depuis des années) (mais autant vous dire tout de suite que si vous n’êtes pas très bons en anglais vous allez souffrir).
On n’y croit pas une seconde mais on s’amuse.
A ce point d’ailleurs que je ne pense pas que l’auteur se soit prise au sérieux en écrivant son histoire. Elle semble avoir voulu au contraire écrire une parodie de la romance régence par excellence, empilant les clichés les uns sur les autres pour mieux nous amuser et noyant le lecteur dans une prose fleurie old-school comme on n’en trouve plus beaucoup de nos jours !
Alors, sans vraiment pouvoir dire que j’ai adoré ce livre, je vous propose d’y jeter un œil, vous pourriez vous aussi vous surprendre à aimer et à rire de cette romance improbable et décalée, qui vous fera passer un bon moment !
Bonne lecture,
Chi-Chi
Chi-Chi