Tam-Tam parlait lundi du triangle amoureux, et pour rebondir sur le sujet, j'ai décidé de faire une pause dans la série des frères Turner (enfin dans la publication, la série étant hélas terminée pour moi depuis longtemps), et de vous parler d'un autre triangle amoureux.
J'avais déjà lu de cette auteur, Marie Force, un autre livre, Love at first flight. Avec The fall, elle confirme sa prédilection pour les histoires de couple difficiles.
Ted est médecin, il travaille comme un fou, et semble résigné à n’être marié qu’à sa carrière. Caroline est la nouvelle petite amie de son meilleur ami, Smitty. Pas besoin de vous faire un dessin, c’est un triangle amoureux.
Pourtant, contrairement à la définition que nous en avons eu lundi, le lecteur n'a pas trop de doute sur l'issue de l'histoire. Il n’y a aucun doute dans l’esprit de ces deux-là qu’ils doivent se retrouver et Caroline n’hésite pas longtemps, elle sait qu’elle doit quitter Smitty. Mais c'est un triangle amoureux parce que trois personnes sont impliquées...
Quand Caroline et Ted se rencontrent, c’est le coup de foudre immédiat, dévastant tout sur son passage. Que faire, comment peuvent-ils être ensembles, comment ne pas blesser horriblement Smitty, le meilleur ami ? Impossible.
La bienséance voudrait que, si Caroline quitte Smitty, Ted attende un certain temps avant qu’il ne se passe quelque chose. Et encore, la bienséance voudrait surtout que l’on n’approche jamais des exs de ses amis. Chasse gardée, ce n’est pas tolérable. Or, l’amour plus fort que tout, l’amour instinctif et passionnel qui les unit ne saurait supporter la patience. Et c’est un véritable tourbillon…
La finesse de l’auteur réside dans sa capacité à nous rendre sympathiques des personnages qui seraient facilement insupportables. Je n'aime pas, je ne supporte pas, ceux qui croient que l’amour justifie toutes les négligences, toutes les blessures. Ceux qui pensent que, au nom de l'amour, tout est permis. Et c’est exactement ce que font nos héros. Ma morale tend donc à me faire condamner des histoires pareilles, par principe. Mais si... si le coup de foudre existait vraiment ? Si ces personnes existaient vraiment ?
Le temps d'un livre, Marie Force parvient à me faire comprendre ce qui peut pousser ses personnages à agir ainsi. Le temps d'un livre, j'ai compris. Pas forcément approuvé, mais compris, ce qui pouvait les motiver, quels étaient leurs peurs, leurs espoirs, leurs hésitations. Et en comprenant, j'ai éprouvé de la sympathie pour le dilemme qu’ils affrontent et les décisions qu'ils doivent prendre.
Pour Caroline, il s’agit de quitter une relation certes prometteuse, mais toute neuve. Finalement peu de conséquences, si l'objet de son amour n'était pas Ted.
Pour Ted, il s'agit d'agir en sachant qu'il va abîmer une amitié vieille de 20 ans, non seulement avec Smitty, mais avec tous les autres membres de leur groupe d'ami, pris en étau entre eux. Il va risquer de perdre la considération d’une famille dont il a toujours suivi les règles à la lettre, pour une femme rencontrée quelques jours plus tôt.
Ni l'un ni l'autre ne sont particulièrement impulsifs, et pourtant la force qui les poussent l'un vers l'autre dépasse tout ce qu'ils auraient pu imaginer. Comment pourraient-ils y tourner le dos ? Ce n'est pas de cela dont il s'agit, ce n'est pas de l’infidélité, ou de l'indécision de la part des protagonistes. C’est au comment, à l’après que s’intéresse l’auteur.
Comment vivre avec le poids de la culpabilité, quelle genre de personne est-on lorsque l'on fait une chose pareille ? Comment supporter le regard, le jugement des proches ? Comment un couple peut-il résister à une telle tempête, surtout un couple aussi neuf ?
Voilà une histoire d’amour qui n’est pas facile, mais qui est touchante, les émotions y sont fortes, à la hauteur du drame que vivent les personnages.
Et même si ce drame, Ted et Caroline se le sont imposé, l'idée qu'ils défendent n'en est pas moins valide. Si ce livre n'aura pas su me réconcilier avec le principe du triangle amoureux, il aura au moins su me montrer que celui-ci peut fonctionner, quand il est traité avec intelligence et finesse.
Bonne lecture,
Chi-Chi
Aie, ça semble très émotif! Je pense que j'aimerais bien, tout en souffrant pour les personnages. Ca se termine bien, au moins? Sniff...
RépondreSupprimerAvons-nous jamais parlé d'un livre qui se finirait mal ici? ;-)
SupprimerTu sais bien que c'est contraire a notre religion!
Intéressant, indeed. C'est un roman récent?
RépondreSupprimerLa je ne me souviens plus de l'année exacte mais qq chose comme 2008 je crois? Récent donc! ;-)
SupprimerNope...Pas pour moi celui là. Blame Ali McNamara, mais elle m'a vacciné des triangles pour un bon moment!!!
RépondreSupprimerD'après nos conversations ce n'est pas du tout le meme genre de triangles, mais comme tu n'étais deja pas fan du genre avant, je comprends...
SupprimerAaah, tu l'as lu alors ;)))
RépondreSupprimerMmmmh, je me souviens avoir été énervée d'abord contre l'héroïne puis contre le héros. Je pense que le fond de l'histoire avait une trame et un scénario qui auraient pu, auraient dû se tenir mais il y a eu quelques "faux-pas" rédhibitoires à mes yeux. Autrement dit, oui je pense qu'on peut avoir un coup de foudre, résister, résister, puis devant l'évidence se désengager pour vivre une autre "véritable" (?) histoire, mais il a manqué de la dignité dans ce récit-ci. Beaucoup de souffrances qui auraient peut-être pu être évitées...?
Je suis d'accord que bien des souffrances auraient ou etre évitées avec un peu de patience. C'est un aspect qui a ete d'autant plus difficile a comprendre pour moi que je ne crois pas vraiment au coup de foudre! Ceci dit, le traitement etait intéressant (a par le cote un peu trop grandiloquent de la derniere scène avec Smitty, la je n'y croyais plus).
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