Aujourd’hui, c’est en compagnie de Nicolas Hulot que je vous emmène vers des contrées lointaines et exotiques. Direction l’Afrique du sud, pour un dépaysement total avec « Sous le soleil de Kavongo » d’Anaïck de Launay.
Note: Ce vieux J'ai Lu de la collection "Escale Romance" fait ressortir chez moi un humour assez pourri, Opération Okavango est une série d'Ushuaïa, d'où la présence exceptionnelle de Nicolas.
Note: Ce vieux J'ai Lu de la collection "Escale Romance" fait ressortir chez moi un humour assez pourri, Opération Okavango est une série d'Ushuaïa, d'où la présence exceptionnelle de Nicolas.
Le voyage s’annonce particulièrement réussi. A bord du ballon qui nous emmène vers notre destination, je découvre nos compagnons de voyage, Marion Graq et Kevin Smiley. Kevin :o)
J’ai le droit de hurler de rire ou bien ?
Non, un peu de sérieux, vous comptez tous sur moi pour vous présenter ce bijou de littérature.
Reprenons, dans l’ordre…
Notre héros s’appelle Kevin… Smiley. Un Smiley à l’humeur de dogue nous précise la 4ème de couverture.
Tachons d’en apprendre un peu plus sur notre héros qui a sans doute des qualités cachées sous ce vernis "canin". Ouvrons l’ouvrage et lisons. Chapitre 1, page 6 « yankee par son père, frenchie par sa mère, mais 100% ours la plupart du temps ».
Kevin a la vie douce entouré de tous ses animaux lorsque George, son fidèle second 100% africain, lui rappelle qu’il doit aller chercher le nouveau stagiaire envoyé par le Fonds international de la nature (après recherche, ce doit être une traduction approximative de WWF). Kevin s’en trouve contrarié, il n’a pas que cela à faire aujourd’hui ! (le pauvre chéri, mon cœur se serre pour lui, ô grand spécimen masculin plein de testostérone…)
A l’aéroport, c’est Marion qui débarque, avec dans ses bagages, la panoplie complète de Barbie Safari… Ken… euh Kevin s’en trouve tout chamboulé à l’intérieur de lui, et décide de prendre sur lui de dégouter la jeune fille afin que cette dernière plie bagages au plus vite. Kevin, décidément, tu n’es pas un gentleman !
A ce stade de l’histoire, même Marion sait qu’elle n’est pas la bienvenue. Il faut dire que le comité d’accueil était plutôt frisquet…
La voilà donc arrivée sur la réserve, dans un campement qui sort tout droit d’un tournage de Daktari (sans le lion qui louche malheureusement). On rencontre enfin nos derniers compagnons de voyage : Joey, Matt qui s’occupent des animaux, et Amanda la jeune gouvernante enceinte.
Nous sommes péniblement arrivés au chapitre 3 et Marion découvre sa chambre. Pendant ce temps, mon cerveau commence à réfléchir à la situation. Parce qu’il est évident que notre couple phare est parti sur de très très très mauvaises bases. C’est à peine si Ken a adressé la parole à Barbie ! Quand à parler d’un début de relation, je m’interroge. (Nicolas me souffle que cette Afrique du sud fait très carton pâte... Chhhhuttt, ici, on observe les humains et leur relations, voyons Nicolas !)
L’auteur va-t-elle nous faire le coup de la passion irrépressible « je dis non, en fait je veux dire oui » ? Ou va-t-elle trouver une explication dans le passé (forcément lourd et noir) de l’un de nos héros ? Encore mieux, va-t-elle nous créer une situation de danger extrême qui va rapprocher nos deux héros ?
Je pense tenir ma réponse quand je découvre Marion en train de réprimer un hurlement devant une blatte... Barbie a une peur phobique des blattes. Mais non, Barbie prend sur elle, baptise la blatte Charlie et part se coucher… Mais. Bien. Sûr.
Nicolas et moi, on y croit à mort !
Jour 2, chapitre 3. Barbie et Ken prennent le petit déjeuner. Tous les autres autours ont compris que tant de tensions ne pouvaient cacher qu'une envie irrépressible de sauter l’un sur l’autre (tous les personnages de ce livre sont des futurs auteurs de mauvais Harlequins !). Moi, j’ai toujours mes doutes. Ils ne se parlent pas. Ken méprise Barbie, Barbie ignore Ken. On avance à pas de géants vers des horizons roses et des envolées de petits poneys.
Comme Kevin est un sale macho, il ne veut pas de Marion dans ses pattes pendant qu’il travaille. Il lui prête donc une jeep toute pourrie pour aller faire joujou avec les fleurs de la savane. Comme elle est blonde, il lui donne une carte colorée comme un plan de Disneyland avec des zones « éléphants », « hippopotames », « zèbres » coloriées avec application. Marion a beaucoup d’humour, elle prend sa carte de blonde, son carnet à dessin et s’en va comme ça, à l’aventure.
Pas de boussole, nooonnnn, vous pensez, dans la savane, il y a des panneaux et puis, elle est bardée de diplômes, elle a le GPS savane intégré ! « Au troisième baobab, tournez à gauche. A 400 mètres, faites demi-tour autour de la carcasse du buffle… »
Marion passe la journée à observer les animaux (Nicolas est ravi) et de leur côté, Georges, Matt et Joey passent leur journée à rire sous cape à chaque bulletin radio envoyé par Barbie stagiaire.
« ici, Donald Duck à bord de la batmobile, je me trouve à proximité de la grande parade de Mickey dans le secteur J-7. Prévenez le grand Schtroumpf que je vais rendre une petite visite à Dumbo en J-6. »
Que d’humour cette petite.
Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était l’arrivée des crocodiles… Dans son kit Barbie, elle n’a pas d’arme. C’est bête hein ? Il ne lui reste plus qu’à appeler au secours Smiley qui va arriver en pétard, sauver la donzelle et la cantonner au campement jusqu’à nouvel ordre (comprendre « pour toujours »).
Chapitre 5, Ken et Barbie ne se parlent toujours pas.
Mais le traitement du silence n’empêche pas Marion de passer un bon séjour. Elle s’est liée avec tous les autres, ils se font des petites soirées où ils boivent des bières, ils dansent, ils chahutent pendant que Kevin les observe de loin. Et comme nous sommes narrateurs omniscients, nous avons une vue imprenable sur les pensées noires du patron. Son amertume et cette phrase sibylline « il n’accepterait jamais sa mort »....
Et là, je me suis dit « Bingo ! Le lourd secret du héros », encore un mec avec un passif de folie et zéro envie de tourner la page ! Marion, ma chérie fuit pendant qu’il en est encore temps! (Nicolas trouve que je suis dure, qu'il faut laisser une chance à ce brave homme)
Chapitre 6, ou l’accident.
L’auteur fait preuve de beaucoup de ténacité pour réunir nos deux futurs tourtereaux. D’abord elle nous les a dépeint comme des gravures de mode, nous avons Barbie Safari, et la version littéraire de Robert Redford. Cela n’a pas suffit.
Elle a donc créé une phobie chez Mademoiselle. Mais après un début de relation assez catastrophique, Marion et Charlie la blatte s’entendent comme larrons en foire.
Puis il y a eu les crocodiles (j’y aurais presque cru) mais Kevin n’est pas un homme facile, il ne vend pas sa vertu pour si peu. Il a donc puni Marion de s’être mise en danger.
J’ai bien cru ne jamais pouvoir assister à la réunion de ce couple qui a vraiment tout pour s’entendre. C’est vrai, ce n’est pas comme si l’auteur ne nous racontait pas depuis le début à quel point ces deux là n’ont rien en commun.
Et donc, nous voilà le jour de l’accident. Alors que Kevin et son équipe réparent une clôture, Smiley et Matt sont chargés par un rhinocéros.
Rhino 2 – Homme blanc 0
Matt s’en sort avec une foulure au genou tandis que Smiley a la peau du dos arrachée par des barbelés (yummy !)
Bien entendu, Smiley est fort, il ne veut pas entendre parler de médecin. Mais Marion est là pour panser ses blessures, et découvrir l’homme sensible qui se cache derrière. Et c’est enfin le moment où la tension se transforme comme par magie en passion intense entre ces corps enfiévrés qui ne demandaient que cela… AH. AH. AH.
Nous voilà enfin arrivé au chapitre 7. Nicolas me souffle en coulisse que je ne parle pas des animaux, mais j’ai des priorités… Et c’est l’auteur qui décide de la suite de mon article. Elle a décidé que c’était quand même un peu simple. Six chapitres pour s’adresser la parole, et sauter à pieds joints dans un même lit n’était pas assez complexe pour l’histoire. Elle nous ressort donc le fameux passé de folie de notre héros.
Imaginez la scène, Amanda, la jeune gouvernante enceinte, a disparu. Elle est partie accoucher dans la tradition de son village et c’est la panique au domaine. Oui, parce que cela renvoie à ce cher Kevin des images de son passé.
Bon, là, je vais vous révéler le secret de polichinelle qui plane encore. Kevin était marié et sa femme est morte en couches. Wouahhh vous ne l’avez pas sentie venir celle-là hein ? (perso, j’ai flairé le truc dès le chapitre 5)
Chapitre 8, Kevin renvoie Marion. Parce que vous comprenez, elle est blonde, elle ne peut pas vraiment se rendre compte des vraies choses de la vie. Et puis, s'ils restaient ensemble, elle pourrait tomber enceinte, il risquerait de la perdre (logique implacable, puisque je risque de te perdre, je ne veux plus de toi). Et puis Marion, comme elle est un peu influençable et que c’est carrément une vrai lavette… Bah elle est d’accord.
Je vous passe le chapitre 9 qui ne sert pas à grand chose puisqu’il ne parle que d’animaux (Nicolas n’est pas content). J’en viens directement au chapitre 10.
Marion travaille pour un super zoo en Angleterre. Kevin, grand seigneur qu’il est, a téléphoné à son vieux pote pour « recommander » la candidature de la demoiselle (candidature qu’elle n’avait jamais posée hein, sinon, c’est pas macho !)
Mais depuis son arrivée, tout le personnel, les animaux, les brins d’herbes, les fleurs, les astres même, savent que Marion n’est pas heureuse. Elle regarde avec mélancolie l’horizon… (retenez vos nausées, on arrive au bout)
Elle vient de lire une lettre envoyée par ses amis restés en Afrique quand un collègue lui propose d’aller boire un café. J’ai presque eu de la peine pour ce pauvre Jonathan. Mon chéri, à côté de Kevin Smiley, ton mètre 65, ta calvitie naissante et tes épaules frêles ne font pas le poids.
Et puisqu’on parle de Kevin, le voilà qui remonte l’allée, son chapeau vissé sur la tête (le chapeau d’Indiana Jones, sinon ça fait fake). Marion court dans se jeter dans ses bras. Les oiseaux chantent leur bonheur d’être enfin réunis. L’Afrique l’attend, sa place est là-bas. Le soleil rougeoie, Nicolas rend l’antenne…
Générique de fin.
Je suis à court de mots, et c’est peut être mieux ainsi,
Bonne lecture (ou pas)
Tam-Tam