Pendant les vacances d’hiver, j’ai été fouler la terre de Phoebe, Dan, Molly &co (voir la Série des Chicago Stars), comme Tam-Tam l’été dernier ! Et oui, ce fut un véritable pèlerinage pour moi et c’est la valise pleine de romances, aux titres prometteurs (ou du moins aguicheurs) et aux résumés sulfureux, que je suis rentrée au bercail ! Malheureusement, j’essuie ma première déception. Aujourd’hui, pour la première fois en ce qui me concerne, je vais vous faire la chronique d’un livre que je n’ai pas apprécié et pour être entièrement honnête, que je n’ai même pas terminé.
Il s’agit de Destiny de Carly Phillips. Ce livre n’est pas mal écrit. Non. Le problème n’est pas là. Cependant il y a un quelque chose qui demeure gênant. J’ai essayé de mettre le doigt sur ce quelque chose et ce n’était pas évident !
Je l’ai dit, répété, re-répété, je suis très friande de héros beaux, ténébreux, mystérieux, au passé lourd. On rêve toutes d’arriver ainsi dans la vie d’un homme, telle une sauveuse, et le sortir de sa spirale infernale, de lui faire croire en l’amour (oui, on en rêve toutes n’est-ce pas ? (ou suis-je en train de vous faire douter de ma santé spirituelle?))...
En fait, le cliché est d’une certaine façon incontournable dans la romance. Cependant, ce qui fait la différence c’est lorsqu’il est bien ou mal utilisé. Ici, il sonne creux, faux. Comment des auteures arrivent-elles à rendre le cliché, sinon réaliste, un tant soit peu crédible ? Dans ce cas, l’auteur se contente d’écrire ce que nous avons envie de lire. Rien n’est amené de manière subtile afin que nous, lectrices fières et critiques, nous ne nous rendions même pas compte que l’histoire rentre en collision faciale avec les clichés suprêmes de la romance.
Afin de mieux expliquer ce qui m’a tant déplu, je vais procéder à un rapide résumé de la trame :
Il s’agit d’une série se déroulant à Serendipity.
Parenthèse : C’est agaçant comme dans les romances il n’est jamais indiqué si le livre est tiré ou non d’une série. Ce n’est qu’en rentrant chez soi et en entamant le bouquin qu’on réalise qu’il doit probablement manquer un morceau ! Cela n’a pas manqué ici, j’ai donc en ma possession le tome 2, le premier relatant de l’histoire du frère aîné de Nash, Ethan. Fin de la parenthèse.
Nash Barron, avocat de profession, est le deuxième d’une fratrie de trois. Au mariage de son frère aîné il fait la connaissance de Kelly Moss. Kelly Moss est la demi-sœur de Tess qui est également sa demi-sœur à lui. Aucun lien de parenté, je vous rassure. Il a le même père que Tess, et Kelly la même mère. Une incontrôlable attirance plus tard, il s’entiche de cette Kelly au risque de mettre en péril la fragile relation qu’il a avec sa demi-sœur qui traverse quant à elle la dure période de l’adolescence et qui a de multiples raisons de détester la vie (comme une mère absente, au hasard). Bref, vous visualisez le schéma. A cela s’ajoute bien entendu, des histoires de familles très compliquées, un passé qu’on croyait enterré qui resurgit, des ex qui ne se font pas oublier, blablabla.
Le pitch m’avait intrigué, mais c’en est resté là. En vrac, voici quelques éléments qui m’ont passablement irritée et qui m’ont poussée à abandonner la lecture :
-Une entrée en matière beaucoup trop rapide.
1er page : il ne peut détacher son regard d’elle pendant la cérémonie (nous sommes au mariage du frère aîné).
2ème page : ne tenant plus (rapport très conflictuel avec le dit frère), il décide de quitter la cérémonie.
3ème page : elle l’en dissuade (premier échange de paroles donc).
4ème page : elle l’entraine dans un coin pour danser et ils s’embrassent !
Youpi ! Le baiser a beau «éveiller» notre héro, l’enrober de « chaleur » et de « désir » (ce qui n’était pas arrivé depuis son divorce, attention !), je dis non, non et non. Trop facile !
-Madame est bien sûr aux antipodes de Madame Ex et Monsieur n’avait JAMAIS été attiré par une femme pareille auparavant. Vu, revu, et re-revu ! Si au moins l’auteure ne se contentait pas de le dire mais nous expliquait un peu pourquoi….
-Avez-vous aussi remarqué comment dans les romances, les protagonistes arrivaient drôlement bien à décrypter les regards/ comportements/ attitudes, à saisir le mal être des autres rien qu’en les observant ? Ils sont étonnamment perceptifs et ont une maîtrise de la psychologie humaine comme cela se voit rarement ! Pour illustrer mon propos, permettez que je cite un extrait.
« In his eyes, she saw a pain that touched her deeply ». Kelly put voir dans ses yeux une douleur qui la toucha profondément… WHAT ? Il s’agit donc de leur deuxième entrevue : rencontre parent-prof, en l’occurrence frère/sœur-prof. C’est que Kelly n’a pas les yeux dans sa poche, elle est tout yeux tout oreille et après tout, ça saute aux yeux.
-J’en ai aussi plus qu’assez de ces « je ne sais quoi qui fait que » revisités à toutes les sauces. Il ne sait pourquoi mais elle l’attire. Il ne sait pourquoi mais il veut se confier en elle. Il ne sait pourquoi mais elle le comprend mieux que son ex-femme en 10 ans de vie commune. Pourquoi chercher à creuser un peu les personnages quand un léger flou artistique et une pincée de sentiments obscurs font parfaitement l’affaire. Un « pressentiment» d’un côté, une «intuition» de l’autre, et le tour est joué ! Grrr ! [Frustration]
-Surtout, ce qui m’agace par-dessus tout c’est le coup du « jamais cela n’avait été aussi bien » après la première nuit passée ensemble. J’en peux plus de cette déclaration là. Les deux héros qui se rendent compte que jusqu’à maintenant ils étaient passés à côté de beaucoup de choses dans la vie, presque tout en fait, et qui la redécouvre ensemble, la vie, la vraie, j’en ai ma claque !
Finalement, j’espère ne pas avoir choqué la sensibilité de nos lecteurs/lectrices en étant un peu virulente. Je pense d’ailleurs que Destiny n’arrive pas à la cheville de SFALO en matière d’irritation et d’exaspération! Néanmoins, il comporte selon moi les nombreux défauts que les non-connaisseurs de la vraie et bonne romance reprochent souvent à genre là. Il remplit son quota de facteurs pas crédibles du tout, et le dépasse largement même, me fatiguant avant la fin.
La prochaine fois sera meilleure !
Romantiquement vôtre,
Lady D.
Il s’agit de Destiny de Carly Phillips. Ce livre n’est pas mal écrit. Non. Le problème n’est pas là. Cependant il y a un quelque chose qui demeure gênant. J’ai essayé de mettre le doigt sur ce quelque chose et ce n’était pas évident !
Je l’ai dit, répété, re-répété, je suis très friande de héros beaux, ténébreux, mystérieux, au passé lourd. On rêve toutes d’arriver ainsi dans la vie d’un homme, telle une sauveuse, et le sortir de sa spirale infernale, de lui faire croire en l’amour (oui, on en rêve toutes n’est-ce pas ? (ou suis-je en train de vous faire douter de ma santé spirituelle?))...
En fait, le cliché est d’une certaine façon incontournable dans la romance. Cependant, ce qui fait la différence c’est lorsqu’il est bien ou mal utilisé. Ici, il sonne creux, faux. Comment des auteures arrivent-elles à rendre le cliché, sinon réaliste, un tant soit peu crédible ? Dans ce cas, l’auteur se contente d’écrire ce que nous avons envie de lire. Rien n’est amené de manière subtile afin que nous, lectrices fières et critiques, nous ne nous rendions même pas compte que l’histoire rentre en collision faciale avec les clichés suprêmes de la romance.
Afin de mieux expliquer ce qui m’a tant déplu, je vais procéder à un rapide résumé de la trame :
Il s’agit d’une série se déroulant à Serendipity.
Parenthèse : C’est agaçant comme dans les romances il n’est jamais indiqué si le livre est tiré ou non d’une série. Ce n’est qu’en rentrant chez soi et en entamant le bouquin qu’on réalise qu’il doit probablement manquer un morceau ! Cela n’a pas manqué ici, j’ai donc en ma possession le tome 2, le premier relatant de l’histoire du frère aîné de Nash, Ethan. Fin de la parenthèse.
Nash Barron, avocat de profession, est le deuxième d’une fratrie de trois. Au mariage de son frère aîné il fait la connaissance de Kelly Moss. Kelly Moss est la demi-sœur de Tess qui est également sa demi-sœur à lui. Aucun lien de parenté, je vous rassure. Il a le même père que Tess, et Kelly la même mère. Une incontrôlable attirance plus tard, il s’entiche de cette Kelly au risque de mettre en péril la fragile relation qu’il a avec sa demi-sœur qui traverse quant à elle la dure période de l’adolescence et qui a de multiples raisons de détester la vie (comme une mère absente, au hasard). Bref, vous visualisez le schéma. A cela s’ajoute bien entendu, des histoires de familles très compliquées, un passé qu’on croyait enterré qui resurgit, des ex qui ne se font pas oublier, blablabla.
Le pitch m’avait intrigué, mais c’en est resté là. En vrac, voici quelques éléments qui m’ont passablement irritée et qui m’ont poussée à abandonner la lecture :
-Une entrée en matière beaucoup trop rapide.
1er page : il ne peut détacher son regard d’elle pendant la cérémonie (nous sommes au mariage du frère aîné).
2ème page : ne tenant plus (rapport très conflictuel avec le dit frère), il décide de quitter la cérémonie.
3ème page : elle l’en dissuade (premier échange de paroles donc).
4ème page : elle l’entraine dans un coin pour danser et ils s’embrassent !
Youpi ! Le baiser a beau «éveiller» notre héro, l’enrober de « chaleur » et de « désir » (ce qui n’était pas arrivé depuis son divorce, attention !), je dis non, non et non. Trop facile !
-Madame est bien sûr aux antipodes de Madame Ex et Monsieur n’avait JAMAIS été attiré par une femme pareille auparavant. Vu, revu, et re-revu ! Si au moins l’auteure ne se contentait pas de le dire mais nous expliquait un peu pourquoi….
-Avez-vous aussi remarqué comment dans les romances, les protagonistes arrivaient drôlement bien à décrypter les regards/ comportements/ attitudes, à saisir le mal être des autres rien qu’en les observant ? Ils sont étonnamment perceptifs et ont une maîtrise de la psychologie humaine comme cela se voit rarement ! Pour illustrer mon propos, permettez que je cite un extrait.
« In his eyes, she saw a pain that touched her deeply ». Kelly put voir dans ses yeux une douleur qui la toucha profondément… WHAT ? Il s’agit donc de leur deuxième entrevue : rencontre parent-prof, en l’occurrence frère/sœur-prof. C’est que Kelly n’a pas les yeux dans sa poche, elle est tout yeux tout oreille et après tout, ça saute aux yeux.
-J’en ai aussi plus qu’assez de ces « je ne sais quoi qui fait que » revisités à toutes les sauces. Il ne sait pourquoi mais elle l’attire. Il ne sait pourquoi mais il veut se confier en elle. Il ne sait pourquoi mais elle le comprend mieux que son ex-femme en 10 ans de vie commune. Pourquoi chercher à creuser un peu les personnages quand un léger flou artistique et une pincée de sentiments obscurs font parfaitement l’affaire. Un « pressentiment» d’un côté, une «intuition» de l’autre, et le tour est joué ! Grrr ! [Frustration]
-Surtout, ce qui m’agace par-dessus tout c’est le coup du « jamais cela n’avait été aussi bien » après la première nuit passée ensemble. J’en peux plus de cette déclaration là. Les deux héros qui se rendent compte que jusqu’à maintenant ils étaient passés à côté de beaucoup de choses dans la vie, presque tout en fait, et qui la redécouvre ensemble, la vie, la vraie, j’en ai ma claque !
Finalement, j’espère ne pas avoir choqué la sensibilité de nos lecteurs/lectrices en étant un peu virulente. Je pense d’ailleurs que Destiny n’arrive pas à la cheville de SFALO en matière d’irritation et d’exaspération! Néanmoins, il comporte selon moi les nombreux défauts que les non-connaisseurs de la vraie et bonne romance reprochent souvent à genre là. Il remplit son quota de facteurs pas crédibles du tout, et le dépasse largement même, me fatiguant avant la fin.
La prochaine fois sera meilleure !
Romantiquement vôtre,
Lady D.