Tessa Dare et moi ne sommes pas de grandes copines. En des temps reculés, alors que j’étais malade, et clouée au fond de mon lit, on m’avait recommandé quelques
livres. Dont une trilogie de Tessa Dare. Encore jeune et pleine d’innocence,
j’avais acheté les 3 tomes d’un coup. Ces livres, c’était ceux dont Lady V. est venue vous parler. Erreur fatale qui m’a guérie de la lecture pour plusieurs
jours. Et croyez-moi quand je vous dis que la panne de lecture quand on est
immobilisée, ce n’est pas fun.
Mais pourtant, tout le monde chantait les louanges de l’auteur, à commencer
par ma chère Julia Quinn, et j’ai fini par me dire que, l’esprit embrumé par
des vapeurs d’anesthésie, j’avais peut-être été injuste avec Tessa…
C’est donc pleine d’enthousiasme que j’ai porté mon choix sur A week to be
wicked, sa dernière œuvre en date. Le livre avait tout pour me plaire : un road-trip dans l’Angleterre régence, sous couvert d’un faux projet de mariage,
une héroïne qui aime farfouiller la terre pour y trouver des cailloux, un héros qui s’appelle Colin…
Autant dire, le rêve pour moi !
Et d’ailleurs, dès les premières pages, j’ai été emballée !
Minerva aime les fossiles donc, ce qui inclus Colin (pensez, il a 5 ans de
plus qu’elle)… Mais là, tout de suite, sa préoccupation première, c’est qu’elle
a fait une grande découverte qui justifie qu’elle se rende en Ecosse, à un
colloque organisé avec d’éminents confrères, pour connaitre enfin la gloire et
la reconnaissance. Ou quelque chose s’en approchant, pour une femme, en 1815…
Bref !
Minerva s’emploie donc à convaincre Colin de l’accompagner en Ecosse plutôt
que d’épouser sa sœur (celle de Min hein, pas de Colin !). Logique ?
Il y a une logique, pas de panique, tout cela est très bien expliqué dans le
livre.
Le souci bien sur c’est que Colin, malgré son statut de rake et une mémoire
défaillante qui l’empêche de se souvenir du nom de Min (qu’il connait quand même
depuis un an quand notre histoire commence), a des principes. Oui Madame, un
rake aussi peut avoir des principes, en général, entre deux maitresses, mais
l’un n’empêche pas l’autre. Et un de ces principes lui dit qu’il ne devrait
vraiment vraiment pas partir en Ecosse avec Min.
Parce que, en tant que jeune fille de bonne famille, celle-ci est pourvu
d’un truc un peu désuet et souvent superflu, que l’on nomme réputation. Et,
étrangement, les réputations résistent assez mal aux escapades avec un rake à
travers l’Angleterre…
Mais Min a des arguments (non, pas ceux-là !) et Colin cède… Les voila
donc partis sur les routes d’Angleterre, direction Edimbourg, avec une semaine
pour arriver à bon port.
Et là, pauvres innocents, vous croyez que tout va bien se passer ? Ah
ah, malheureux que vous êtes ! Eh bien non !!!
Car, non contents de se lancer dans un voyage un peu fou, Colin juge utile
de raconter au monde entier les pires bobards concernant leur identité, ce qui
a pour effet de les mettre dans des situations pas possibles ! Entre les frère
et sœur missionnaires, le prince incognito, l’avaleuse de sabre et le plus
traditionnel noble et sa maitresse, sans oublier les amoureux en fuite de rigueur
(n’oublions pas qu’il s’agissait de la couverture originale), c’est un peu
l’histoire du berger qui crie au loup, plus personne ne finit par les croire, à
commencer par moi-même, pauvre lectrice un peu dépassée…
Depuis le vol de leurs bagages, l’attaque de brigands, l’enlèvement et
sauvetage qui s’ensuit, l’accident de calèche, le duel, la journée à la foire
et la nuit dans une hutte de berger, le passage par une maison de débauche, jusqu'à la tempête, sans oublier de trainer une malle pleine de cailloux (si vous êtes perdus, je vous
rappelle que Min veut aller à un colloque de géologues…), le tout en à peine
une petite semaine, nos héros trouvent le temps de partager leurs traumatismes
passés, de s’expliquer sur une année entière d’hostilités à peine voilée,
d’explorer leurs sentiments (et pas que ça), de guérir quelques angoisses
nocturnes et, comme il se doit dans toute romance qui se respecte, de tomber
amoureux !
Ouf !
Je ne sais pas pour vous mais cette histoire m’a épuisée !
J’étais totalement enthousiasmée par le début de cette histoire, j’étais
intriguée par Colin, je trouvais Min originale… Mais j’ai eu l’impression
terrible que l’auteur voulait caser 5 histoires différentes en une seule, et
qu’elle ne savait plus où donner de la tête à force de nous balader de
rebondissement en rebondissement, et que tant d’actions ne laissait pas assez
de place au développement des personnages !
Alors voila, j’ai donné une nouvelle chance à Tessa Dare… Je ne l’ai pas
regretté, j’ai passé un bon moment et lu un livre qui est presque plus drôle
encore à raconter qu’à lire. J’ai aimé A week to be wicked mais je ne l’ai pas
adoré, et je conclurais en vous disant que, si le livre vous passe entre les mains,
vous pouvez le lire sans trop d'inquiétudes, mais je ne vous dirais pas de vous
précipiter chez votre libraire non plus...
Quand à moi, pas certain que je me rue sur les autres livres de l'auteur, mais je reconnais que Tessa et moi, nous sommes à présent nettement plus copines qu'avant !
Bonne lecture,
Chi-Chi
un jour peut être Tessa et moi ferons connaissance ... mais ton billet m'y engage timidement !
RépondreSupprimerJe comprends ton hésitation, c'est vraiment un auteur qu'il faut tester soi-même je dirais, et je reconnais elle ne manque pas de qualités même si ce ne sont pas celles que je recherche dans mes romances! ;-)
SupprimerAlors moi, les histoires où ils se passent mille et un rebondissements, histoire d'être BIEN sûre que la lectrice ne s'ennuie pas, j'ai du mal ! Donc je passe mon tour !
RépondreSupprimerAu passage, je suis au milieu de Les hauts de Hurlevent et je comprends mieux ce que tu me disais sur ce roman... J'aime la lecture pour le style, l'époque etc... mais les personnages... ouch !! c'est du costaud !!
Pareil sur les rebondissements...
SupprimerPour Les Hauts de Hurlevent, tu me diras ton avis quand tu auras terminé, cela peut encore changer... C'est vrai que le style est réussi, mais je fais partie de ces gens qui n'arrivent pas à passer au-delà d'un personnage qu'ils n'aiment pas. Exemple type (et je vais me faire lyncher), Scarlett...
HaHahaaaa !!!!!! Bon d'accord, elle est super énervante mais quand même !!!
SupprimerMais en fait, au risque de me faire lyncher aussi, j'ai presque préféré la suite écrite par Alexandra Ripley qui s'intitule... Scarlett !! hé oui, trop dur !! (qu'en fait j'avais lu avant d'ailleurs !)
J'ai lu Scarlett, mais ça n'a pas suffit à rattraper l'oeuvre de Margaret Mitchell! ;-)
SupprimerTu as bien du courage ! Quand je n'ai pas livre d'un auteur, on a du mal à me convaincre d'en tester un autre, et aucune chance pour un troisième !
RépondreSupprimerJ'avoue que c'est la 1ère fois que j'insiste autant, et je ne pense pas devenir coutumière du fait!
SupprimerBon, alors je suis embêtée. Tu n'es pas assez enthousiaste pour que je tente le coup. Surtout que j'ai un roman d'elle dans ma PAL que je ferai mieux de lire avant.
RépondreSupprimerMais en même temps, tout cela m'intrigue, surtout la valise de cailloux. Et la maison close. Of course.
Que faire!?! Quel terrible dilemme qui se pose là à la lectrice lamdba qui, comme moi, aimerait bien, mais ne peut point, faute de temps, de finances, bla bla bla, lire TOUTE la romance!
Alors... tu recommandes, ou pas? Non?
Franchement, je recommande mais sans plus... si on te l'offre, tu peux le lire, mais ne vas pas dépenser ton argent! ;-)
Supprimerbon...Tessa est une auteur compliquée en fait. ON est pas à l'abri d'un ratage...
RépondreSupprimerj'aime moins ces auteurs là, on est pas garantie d'avoir son quotas de papillons ^^
Pareil, je me méfie un peu de ces auteurs... Les pires, ce sont ceux en qui on avait confiance et qui changent au point de nous décevoir irrémédiablement!
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