15 mars 2012

My darling Caroline


Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n'hésitez pas à aller y faire un tour ! 

Après cette page d'informations, parlons aujourd'hui d'un livre que je l'ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d'ailleurs, mais parce que j'avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d'Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous ! 

La dénommée Caroline n'a qu'une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d'un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d'un grand professeur. Le souci, évidemment, c'est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle ! 

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d'arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n'est pas ravi de l'arrangement en question mais n'a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage. 

La trame de l'histoire est donc très classique, il s'agit d'un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s'aimer. 

Cela tombe bien, j'aime les mariages arrangés. J'aime que les personnages soient obligés d'apprendre à se connaître, qu'ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça ! 

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m'est revenu à la mémoire, j'aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs ! 

Tous les détails me sont revenus : l'obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l'obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j'avais trouvé profondément agaçante de penser que l'attirance qu'il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu'il sait que l'on se trouve dans une romance ! 

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu'au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même. 

J'ai un doute sur la cohérence historique de ce projet... 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises… 

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n'avait aucun contrôle. 

Il n'y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n'ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m'a gêné exactement, mais il est certain que si j'ai effacé l'histoire de ma mémoire, ce n'est pas sans raison... 

J'avais pourtant, avant d'acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques... Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s'est d'ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c'était un ouvrage rare et demandé... 

Je note tout de même, qu'Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d'essai, je suis curieuse de savoir ce qu'elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance ! 


Bonne lecture, 
Chi-Chi

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12 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé My Darling Caroline, que j'avais lu il me semble à la meme époque que le Susan Wiggs historique que tu m'avais prété et dont le second tome avait été SIIIIIiiii décevant...

    Mais peut être est la géologue frustrée de ma jeunesse qui a su se reconnaitre dans l'héroine?

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    1. Tu parles de Halfway to heaven non? En matière de savant fou, je prefere Harriet dans Ravished... Et je ne comprends pas que la géologue en toi ne soit pas d'accord! ;)

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    2. alors forcément, si tu le met en compétition avec Ravished, on est plus au même niveau!!! C'est Gideon non en plus?

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    3. Ahhh Gidéon... Je l'aime d'amour lui aussi!

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  2. Aaaaaaaaaah, merci, enfin un livre que je n'ai pas envie de lire! Chouette!!!! :)

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    1. I aim to please my dear! ;)
      Je ne serais pas aussi sympa la semaine prochaine...

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  3. Moi non plus, pas envie. Les boutures... non, pas pour moi!

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    1. Tes 450 livres te remercient! Et puis les boutures ça ne sert à rien au pays de la neige non? ;)

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  4. Je l'ai lu il n'y a pas longtemps, et j'ai beaucoup apprécié ce livre, car en effet si Brent n'est pas un héros sur lequel s'attarder et particulièrement son background d'espion, j'avais beaucoup apprécié ce livre pour son héroïne et le sujet, des femmes surdouées et la difficulté à se faire une place dans la société. Bon j'avoue, j'aime les plantes, ça doit aider.

    Je ne suis pas étonnée d'apprendre que c'était un 1er essai, car en effet le gros reproche qu'on pouvait lui faire c'est d'avoir voulu mettre beaucoup trop de choses.

    Dans un style tout à fait différent mais toujours sur la difficulté des femmes à se faire une place dans la société scientifique, j'ai ensuite lu "Prodigieuses créatures" de Tracy Chevalier que j'avais beaucoup aimé.

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    1. C'est vrai que je ne suis pas très sensible aux plantes... Cf la trilogie des fleurs de Nora Roberts qui m'était passée au dessus de la tête ou le tome 2 des Bride Quartet... Nora de nouveau! ;)

      Ce livre fait parti de ceux auxquels je reconnais des qualités, sans pour autant avoir réussi à me séduire... mais la problématique de la place de la femme était intéressante!

      J'ai bcp entendu parler du livre de Tracy Chevalier, je n'ai pas eu l'occasion de le lire mais je note!

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  5. Les premières femmes étaient acceptées à Cambridge vers 1870 - 80, en effet, donc tu as raison de dire que c'était un peu plus tard, je pense.

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    1. Dans le livre, il est mentionné que les Amériques sont en avance par rapport au vieux continent... Mais quand même, cela parait encore très tôt!

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