30 décembre 2010

De l'héroine pure et innocente

Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un cliché assez tenace de la romance : le statut « préservé » de l'héroïne. Cliché n°1 de la romance, notre héroïne doit être aussi pure que la neige fraiche, aussi blanche que la colombe innocente, aussi virginale qu'un vison d'hermine... Vous voyez le genre. Une héroïne de romance qui se respecte doit être vierge. Jusqu'au milieu des années 90, on compte sur les doigts d'une main les héroïnes qui ne remplissent pas ce critère. Même les veuves n'avaient pas consommé leur mariage, les hommes impuissants se comptant par semi-remorques entiers dans ces temps reculés... On trouvait des fausses veuves, mariées à un vieillard pour adoucir ses vieux jours, ou avec un malade à l’agonie, et même parfois un ami qui avait eu pitié d’elles lorsqu’elles attendaient l’enfant du héros qui pour une raison ou une autre les avaient quittées...

La question de la virginité a donné lieu à un échange avec Madame la Marquise, pilier du forum Les Romantiques, qui n'accepte de lire un livre qui si elle est sure que l'héroïne ne connaitra pas d'autre homme que le héros. Pour elle, la vierge garde un statut à part dans la romance, il n'y a qu'à voir la collection Azur de Harlequin, où la plupart des histoires ont des héroïnes vierges, ce qui à notre époque peut sembler bizarre. D'ailleurs, des auteurs connus et très appréciés, telles que Lynne Graham, Michelle Reid, Jacqueline Baird ou Lee Wilkinson s'en sont fait une spécialité (avec bien sûr quelques exceptions de rigueur pour confirmer la règle).

Selon Madame la Marquise, son addiction pour la romance remonte à son enfance, quand son grand-père lui racontait des contes de fées. Et, tradition allemande oblige, seulement les contes de Grimm. « Les sept chevreaux ne m’emballaient pas plus que ça, je trouvais le petit chaperon rouge très idiot, la belle au bois dormant était un peu trop vieille pour son prince, mais Cendrillon... Ah! Cendrillon, c'était la jeune fille maltraitée qui à la fin rencontre l’amour et fait un pied-de-nez à ses tourmenteurs. Dans toutes les autres histoires, parfois moins connues, la pauvre princesse devait souffrir avant qu’enfin ne s’ouvrent les bras de celui qu’elle attendait.
Et puis, le temps a passé, mon grand-père ne m'a plus raconté d’histoires, et c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon premier Harlequin. Je venais d’avoir vingt ans. Comme j’aimais ces héroïnes qui rencontraient non pas des princes, mais des hommes beaux, pleins de charme et virils, comme je n’en avais jamais rencontré dans la réalité. Et riches en plus... Même si ce n’est pas le critère le plus important, il est bon de savoir que l’on n’aura pas de fins de mois difficiles! »

Je suis complètement d'accord avec ce point de vue, si j'apprécie tant la romance moi aussi, c'est car elle me rappelle le monde enchanté des contes de fées de mon enfance... C'est par la suite, concernant la virginité de toutes ces héroïnes que nos opinions diffèrent. Pour notre Marquise, « ces jeunes filles qui ont appris de leurs mères, tantes, aïeules ou autres qu’elles ne devaient pas se donner avant le mariage avaient des principes. Elles résistent bravement aux assauts de la gent masculine, à part à ce héros, beau, viril et plein d’allant qui finit toujours par les épouser. Ces Harlequin m'ont fait rêver, même s’il faut avouer que les scènes « hot » se bornaient, après quelques baisers appuyés, à s'allonger sur le lit, canapé, divan ou autre surface... et hop, c’était le lendemain! Cela ne me gênait pas, j’ai beaucoup d’imagination. »

De mon coté, je n'ai pas d'objections à ce que l'héroïne ait connu d'autres hommes, chacune ayant sa propre histoire, il suffit qu'elle soit cohérente. Je suis bien plus perturbée par les retrouvailles ou, pire encore, par les ex « parfaits », ceux dont l'ombre plane sur le nouveau couple, quand il semble que le héros ne sera jamais à la hauteur de ce premier amour... Et surtout, il me paraît assez irréaliste de croire aujourd'hui que toutes les jeunes filles attendent le mariage. En tout cas, pas dans tous les livres, pas systématiquement! D'ailleurs, les auteurs se sont bien adaptés à l'air du temps, puisque la vierge se fait plus rare en romance.

C'est pourtant un critère qui garde ses fidèles. Même mariée, avec des enfants, même en ayant pris quelques années, et malgré le fait que, petit à petit, toutes les branches de la romance aient été envahies par de vraies veuves ou autres jeunes filles « ayant vu le loup », après plus de trente ans de lectures, Madame la Marquise reste une inconditionnelle de l'héroïne pure et innocente (avec tout de même l'exception des héroïnes ayant fauté avec le héros avant le mariage!). Elle a développé des techniques de sioux pour ne pas se tromper, dénicher des lectures répondant à ses critères, sonder les résumés, et surtout, surtout, demander l'assistance d'autres lectrices assidues! « En fin de compte, dans cette époque où la virginité n’a plus de valeur, je suis resté cette petite fille qui écoutait les histoires de son grand père... Ces derniers temps, je lis des romans en allemands, dans le genre des Série Royale, et je retrouve avec plaisir ces protagonistes qui se cherchent, se désirent et s'aiment, sans presque se toucher ni même s'embrasser ».

Sans tomber dans le cliché facile de l'héroïne de Barbara Cartland, grande prêtresse de la jeune vierge effarouchée, il y a un certain charme suranné dans une histoire où les héros exercent une certaine retenue l'un envers l'autre! Et même s'il paraît normal que les auteurs s'adaptent à l'air du temps, il est heureux de voir qu'il y en a encore pour tous les gouts, vierges ou non... Et vous, est-ce un critère qui a de l'importance à vos yeux?

Tiens, tant qu'on est sur le sujet, ma résolution pour 2011 sera de vous préparer un article sur les héros vierges, la prochaine fois...


On se retrouve l'année prochaine pour de nouvelles aventures,

Chi-Chi
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27 décembre 2010

La trêve de Noël

La période des fêtes est souvent très intense, entre les fêtes de familles, la célébration du réveillon et les divers trajets que cela implique.

Mon record en la matière fut 2500 km entre le 24 et la nouvelle année il y a deux ans. De quoi laisser rêveur…

Cette année ne fait pas défaut à la règle. Mon carrosse, mes cadeaux et moi-même traversons la France de part en part sur deux semaines, de quoi me laisser fort peu de temps pour lire et donc écrire… J’aurai bien eu recours à l’audiobook, mais ces derniers sont d’une part beaucoup plus long à « lire », et un veto a été posé par les autres voyageurs contre toute forme d'audiobook anglophone… Ce qui réduit mon champs d’action considérablement.

Mais n’ayez crainte, j’ai su trouver cette semaine les précieuses minutes nécessaires à la rédaction d’un article sur un livre qui fut, en un sens, un cadeau de noël.

Chez les Tam-Tam, l’échange des cadeaux se fait au déjeuner du 25, ou du 18, 23 ou 27, selon les agendas respectifs de chacun. Ce qui me fait d’ailleurs penser que ma crédulité d’enfant n’avait pas de bornes, si l’on considère que j’étais prête à croire que le planning de ce cher Santa Claus pouvait s’adapter à celui de ma famille, mais passons et admettons que nous soyons le 25…

Le chapon fume sur la table, le bouchon du champagne a cette fois encore évité de peu le lustre de la salle à manger, les plus jeunes se sont amusés à changer les couverts de place et ricanent alors que nous nous approchons de la table joliment décorée de clémentines, de papillotes et de bougies. Dans nos assiettes, sont posés deux paquets. Cette année, les miens sont rouges. L’année dernière, j’ai eu le droit au papier cadeau Polly Pocket, ce qui m’a valu de porter, pour un après midi, le délicieux sobriquet de Polly - je vous épargne les multiples jeux de mots, mon frère les a tous trouvé en quelques heures. Je saisis le paquet, tout comme mon frère à mes côtés (cette année, le sien est couvert de Dora l’exploratrice… Vengeance, comme tu es douce parfois). Dans ce beau paquet brillant, il y a, comme tous les ans, un pyjama et un livre.

Je le sais, car chez les Tam-Tam, en plus de la tradition du paquet cadeau ridicule et du bouchon de champagne traitre, nous avons la tradition du livre de Noël. 

Je ne peux malheureusement pas vous envoyer à tous un livre emballé dans un papier cadeau ridicule, non pas que je ne le souhaite pas, mais j’ai des égards pour la planète, tout ce papier... J’ai néanmoins décidé de vous faire un cadeau avec « Practice makes it perfect » de Julie James.

C’est juste le livre qu’il vous faut pour les fêtes : 
  • Léger : pour changer de l’overdose de foie gras/saumon fumé/huitres/champagnes/buche réglementaire à laquelle nous aurons droit pendant ces deux semaines. Ce livre se lit d’une traite, sans indigestion. Ce qui n’est pas peu dire pour l’histoire de deux brillants avocats, Payton Kendall et J. D. Jameson. C’est bien simple, après lecture de ce livre, je veux devenir avocate, juste pour pouvoir moi aussi enregistrer une déposition, utiliser des blocs notes jaunes avec un naturel déconcertant, et avoir une bombe de sexytude juridique dans le bureau en face de moi (même si cette dernière est ma Némésis depuis mon arrivée au cabinet, j’ai des yeux pour voir, merci!).
  • Drôle : Payton est un concentré de répliques cultes telles que je ne peux résister à l’envie de vous faire part de certaines d’entres elles :
    • Définition du business entre hommes “Let’s play some golf, smoke some cigars. Here’s my penis, there’s yours - yep, they appear to be about the same size- okay, let’s do some deals”.
    • Description du héros au début de notre histoire “In that upper-crusty, Ralph Lauren-y, sweater-thrown-over-the-shoulder, have-you met-my-polo-pony kind of way, J.D. was pretty damn good looking”.
J’ai gloussé comme une dinde (ou une bécasse, tout dépend de ce que vous avez prévu pour le menu des fêtes), je l’admets sans honte, mais lorsque mon cousin arrivera au déjeuner de Noël en arborant fièrement sa nouvelle chemise rose Ralph Lauren, j’aurais le droit de rire une nouvelle fois.
  • Crédible : dans la limite du raisonnable. Un juriste pourra sans doute trouver le fait que nos deux héros n’aient jamais perdu un seul procès peu probable, mais nous sommes en pleine période de l’avent, et si je ne crois pas au Père Noël en décembre, quand vais-je y croire ? L’auteur réussi à nous embarquer avec naturel dans l’histoire de ces deux avocats d’une prestigieuse firme de Chicago. Aux yeux du monde, Payton et JD sont on ne peut plus polis l’un envers l’autre, mais sous le couvert des apparences, ces deux-là mènent une bataille rangée pour la première place depuis 8 ans. Elle est brillante, féministe et sarcastique. Il est talentueux, arrogant et un brin snob. Contraints par la force des choses de travailler sur le même dossier, ils vont réaliser que le chemin pour atteindre le sommet peut parfois réserver des surprises.
  • Référencé : Pride and Prejudice. La référence par excellence. L’un des personnages secondaires et meilleur ami du héros trace un parallèle entre le couple phare du roman de Jane Austen et nos deux protagonistes. De quoi me faire soupirer un peu plus. J.D. Darcy… Mmmmm…
Offrez-vous une orgie littéraire de fin d’année, vous verrez, entre deux chocolats, elle se déguste sans modération.


Bonne lecture,
Tam-Tam

P.S. : Et pour ceux qui s’interrogent, cette année, dans mon assiette, il y avait « Le métronome » de Lorant Deutch, emballé dans du papier Disney. Tradition, quand tu nous tiens…

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23 décembre 2010

Here comes the bride

Noël est presque là, et j'ai décidé de changer d'ambiance avant l'overdose (comme si il était possible de faire une overdose d'esprit de Noël...) pour parler mariage! Spécifiquement, de la nouvelle série de Nora Roberts, The Bride Quartet ou Quatre saisons de fiançailles. Les 4 tomes sont parus en anglais, les 2 premiers ont été traduits et le 3 est attendu pour mai prochain...

Mon avis sur la série est mitigé. Je suis plutôt une adepte de Nora Roberts, mais en toute franchise, voilà longtemps qu'elle n'a pas écrit une vraie bonne série, où j'ai apprécié tous les personnages du début à la fin. L'île des trois sœurs peut-être? Et encore, il y avait une affaire de retrouvailles et vous savez ce que je pense des retrouvailles... Mais après avoir lu les 4 tomes de cette dernière série, je me devais de vous faire un rapport!

Mac, Emma, Laurel et Parker sont comme les 4 doigts de la main (oui, 4, parfaitement). Elles se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Devenues adultes, Mac est photographe, Emma fleuriste, Laurel pâtissière, et Parker... Eh bien Parker avait de l'argent, elle aurait pu ne pas travailler mais finalement, elle a préféré proposer à ses amies d'ouvrir avec elle une entreprise de Wedding Planner, « Vœux de bonheur ». Entreprise qu'elle dirige d'une main redoutablement efficace, et qui est évidemment spécialisée dans le mariage de grand luxe...

Ne vous attendez pas à de grandes histoires d'amour romanesque ici. Si, dans Magie irlandaise le vrai point central était l'Irlande, ici, c'est le mariage. Et plus précisément la cérémonie du mariage... Sous toutes ses formes possibles et imaginables, et avec tout le raffinement et la sobriété que l'on peut imaginer dans un cliché de mariage de riche  fiancée américaine hystérique (oui, l'homme n'a qu'un seul but ici, signer les chèques, et surement pas avoir une opinion sur la couleur des serviettes de table)... Que l'auteur se fait un plaisir de nous raconter jusque dans les moindres détails.

Elle ne nous épargne rien de ces préparatifs, depuis le premier rendez-vous des fiancés avec nos amies, jusqu'au ménage post-cérémonie... En passant par toutes les discussions minutieuses sur les mérites des roses oranges versus les dahlias blancs, et tous les problèmes que peuvent poser l'odeur trop forte des lys, il vaudrait donc mieux opter pour du lilas, et puis c'est bien lourd à porter tous ces pots de fleurs, et la mère de la mariée est une alcoolique notoire, comment gérer la situation en toute discrétion, et que faire lorsqu'un couple débarque avec ses enfants non prévus dans le plan de table, et comment remettre à sa place l'oncle libidineux aux mains baladeuses, et où placer dans la cérémonie la nouvelle bimbo du père du marié, et un gâteau génoise citron avec une crème au chocolat et glaçage à la framboise peut-il être teint aux couleurs de l'arc-en-ciel pour mieux s'accorder aux rideaux de la salle de réception, oui, mais attention il ne faut pas non plus que cela jure avec la couleur des yeux de la cousine de la mariée, etc, etc, etc.

En parlant d'overdose, je ne veux plus voir une robe de demoiselle d'honneur en peinture pendant au moins six mois. A trop vouloir nous allécher avec les descriptions somptueuses des cérémonies, Nora Roberts écœure ses lecteurs, même les plus fervents. Un peu moins de compositions florales et un peu plus de dialogues aurait été bénéfique à nos héroïnes. Héroïnes qui, selon la grande tradition de la série, auront chacune droit à leur histoire d'amour, je ne vous dirais pas avec qui pour ne pas tout vous révéler!

Mac est selon moi la plus sympathique des quatre, j'ai vraiment aimé et son histoire et le héros auquel elle a droit! Et je n'en dirais pas plus pour vous obliger à aller le lire...

Emma... Emma présente à mes yeux un défaut majeur : elle confond grands gestes pseudo-romantiques et amour. Du genre à considérer que si son chéri n'a pas au minimum privatisé un jardin pour le décorer de bougies partout (quelqu'un lui déjà parlé de consigne de sécurité pour les incendies??!), sans compter les tonnes de fleurs, le champagne, les fraises au chocolat et le quatuor à cordes, le tout pour lui faire sa demande en mariage, eh bien c'est qu'il ne l'aime pas assez, et donc elle refuse! Chez moi, il y a un mot pour désigner ce genre de personne : superficielle (ou complètement cruche, au choix). Donc, je ne suis pas une grande fan d'Emma...

Laurel : qui parmi vous a déjà gouté un gâteau américain, ces empilages de génoises sans goût couvertes de fondant, un genre de pâte de sucre parfaitement écœurant? Ce sont souvent des œuvres d'art, car il faut beaucoup de dextérité pour manier le fondant et il permet de créer des décors très fins et complexes. Alors, même si les descriptions ne m'ont pas du tout mis l'eau à la bouche (comme je suppose que cela aurait du être le cas), Laurel a un sacré caractère et beaucoup de volonté et son histoire m'a intéressée. De plus, connaissant personnellement une pâtissière, je n'ai pas été déçue!

Enfin, Parker, dans le genre psycho-rigide qui veut tout contrôler, est parfaitement crédible! Le parfait prototype de la success woman américaine, qui, en plus d'être brillante dans son travail, est toujours perchée sur des talons de 9cm, met un point d'honneur à courir une heure tous les jours pour entretenir son corps de rêve, a le brushing parfaitement lissé et les ongles toujours manucurés... Et comme son histoire arrive en dernière, on a le temps de voir s'esquisser sa relation avec le héros, et d'avoir envie d'en savoir plus. C'est probablement, avec Mac, le personnage le plus complexe du groupe et son héros est à la hauteur!

Pour conclure, une série agréable à lire, bien qu'inégale, et quelques longueurs dans les innombrables descriptions de mariages. Allez Nora, courage, cette série est déjà bien meilleure que les précédentes, la prochaine marquera le retour de ta grande époque...

Sur ces entrefaites, il me reste à vous souhaiter un Joyeux Noël, riche en livres (le livre étant l'objet de désir numéro 1 de ma liste au père Noël, je ne peux pas vous souhaiter autre chose!)... 


Chi-Chi
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20 décembre 2010

Au royaume merveilleux de Disney

Restons un peu dans le thème « Noël et vacances », pour parler aujourd'hui de Disney, le meilleur ami des grands et des petits (surtout des grands qui veulent se débarrasser de leurs petits pour déguster le foie gras tranquilles)...

Comment, me direz-vous, on parle dessins animés sur un blog de lecture, est-ce possible??! Mais, mes très chers, la plupart des Disney sont des livres à l'origine, ne le savez-vous pas? Dans le cas de Mulan, une ancienne légende chinoise, comme le contexte de l'histoire ne l'indique pas du tout... Et puis c'est probablement le plus hilarant de tous, rien que pour cela, nous ferons une entorse à la règle... Pour nous en parler, accueillons aujourd'hui une nouvelle guest-star. qui présente la particularité de le connaitre ce film PAR CŒUR (littéralement, j'ai assisté à ce prodige plusieurs fois)... Merci de faire un triomphe à notre Petite Lady préférée!

« On ne rencontre pas une fille comme ça à chaque dynastie » !

Que celui qui ne connait pas Fa Mulan se jette la première pierre. Si vous faîtes partie de la malheureuse partie de la population qui n’a jamais gouté aux joies d’un visionnage de Mulan dans les périodes de blues intense (ou de joie intense... ou d’ennui intense... ou juste comme ça pour le fun... Oui, vous l’aurez compris, Mulan se déguste pour tous les goûts et toutes les envies), NO PANIC, une petite heure et demi devant votre télé ou ordi, et c’est réglé.

Trêve de bavardage, trêve d’élucubrations autour du pot , rentrons dans le vif du sujet : pourquoi faire l’éloge de ce dessin animé ?

Cinq bonnes raisons :
- Mulan est une héroïne des temps modernes (OK, ça se passe au firmament de la Chine impériale, mais là n’est pas la question) : elle n’a besoin de personne en Harley Davidson. Elle est indépendante, courageuse, téméraire, sportive, parfois maladroite, souvent attendrissante, « elle pense, elle a une grande clairvoyance », elle est prête à tout risquer pour les gens qu’elle aime (non elle est pas parfaite non plus, faut pas pousser : les Disney c’est ré-a-lis-te)… Elle change des princesses en porcelaines, qui sont certes belles et intelligentes, mais qui ont besoin d’un prince pour les protéger (disons qu’elle va quand même sauver la Chine, donc sauver le héros par la même occasion).

- Shang, le héros : il fait rêver, avouons-le. Il est fort, il se bat mieux que les autres, il reconnait ses torts, il chante (de façon plutôt stylé), bref, il en impose…

- Muschu : un dragon (pas un lézard, ils ne parlent pas la même langue vous dirait-il) qui n’a pas la langue fourchue dans sa poche ! Il est drôle, à côté de la plaque, bourré d’idées (plus ou moins appropriées), toujours accompagné par son acolyte (un criquet veinard!)… Après avoir vu Mulan, vous voudrez tous Muschu comme animal de compagnie!

- La love story (oui oui, on est quand même sur le blog de Chi-Chi et Tam-Tam ici) : en même temps, qui dirait non au héros qui tombe sous votre charme, après vous avoir vu déguisée en homme, vous ridiculiser devant toute votre troupe, et après que vous lui ayez sauvé la vie?...

- J’ai dit qu’il y en aurait cinq, donc, 5ème raison : c’est un vrai booster de moral que ce dessin animé. Les gens me prennent pour une folle quand je le dis, et même s’ils ont un peu raison, laissez-moi m’expliquer. Mulan c’est de l’optimiste en barre, une fille qui parvient à montrer qu’elle en vaut la peine, même si elle ne rentre pas dans les moules imposées par sa condition! On est tellement heureux pour elle quand elle décroche la flèche, quand elle sauve l’empereur, quand elle sauve la Chine… Et on ressort de ce film avec le sourire.

Je ne pense pas être très objective quand je vous parle de Mulan, pour la simple et bonne raison que c’est probablement LE dessin animé de mon enfance (voire de ma vie) ! Mais croyez moi, Mulan, ce n’est pas (si) niais et cela vaut vraiment le coup d’être vu… Je ne vais pas essayer de vous vendre le diable, si les dessins animés vous donnent des boutons, si les histoires d’enfants vous rendent malades, Mulan n’est pas pour vous !

Mais si vous êtes dans cette catégorie, pauvres âmes infortunées, c’est que vous n’aimez pas les Disney…. et mamma mia, si vous n’aimez pas les Disney, et bah vous n’aimez pas les Disney, tant pis hein, cet article vous laissera insensible...


Xoxo,
La Petite Lady

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16 décembre 2010

Ô Roméo! Roméo!

Le retour des arts ménagers... Après The undomestic goddess, voici encore une histoire de fée du logis, mais au masculin cette fois, avec Romeo, Romeo, de Robin Kaye!

Rosalie vit à Brooklyn, et elle est dotée d'une famille italienne légèrement envahissante, qui n'attend qu'une chose : la voir accomplir le but ultime dans la vie de toute personne de souche italienne, c'est-à-dire se marier et faire des bébés, plein de bébés italiens, que toute la famille pourra gâter outrageusement, pendant que la mamma (qui aura renoncé à toute activité professionnelle pour s'occuper de la maison) fera la cuisine pour 12. Trois fois par jour. Jusqu'à ce que mort s'ensuive. En tout cas, c'est la vision qu'en a Rosalie!

Seulement voilà, Rosalie est plus intéressée par sa carrière que par le projet que ses parents ont conçu pour elle. D'autant qu'elle n'a pas trop les talents nécessaires pour devenir la parfaite femme d'intérieur. Elle est plutôt du genre à ranger ses chaussures sous la table de la salle à manger, ses sous-vêtements sur la tringle de la douche, et ses provisions dans le four!

De son coté, Nick a beaucoup de succès avec les femmes. Mais il à un grave problème : son compte en banque aurait tendance à inciter les femmes qu'il fréquente à parler mariage très vite. Or, Nick n'a aucune envie de se marier! Ah l'éternel dilemme de l'homme riche qui n'est jamais sur que l'on l'aime pour lui-même et non pour son argent...

Quand Nick et Rosalie se rencontrent, on pourrait donc croire qu'ils sont faits l'un pour l'autre : dès leur premier rendez-vous, il est décidé que ce sera une relation sans engagement, qui prendra fin dès que l'un des deux ne s'amusera plus. Et vu les étincelles qu'ils font, cela doit être très très amusant...

Nick est tout ce que Rosalie n'est pas, à commencer par un cordon-bleu/maniaque de l'aspirateur. Aspirateur qu'il achète d'ailleurs lui-même pour Rosalie, puisqu'elle n'en a pas (dans mes bras ma fille, toi et moi, nous étions faites pour nous entendre!!!). Et aspirateur qui, non content d'être violet, est spécialement étudié pour les gens qui ont des animaux, car il aspire mieux les poils de chiens et chats!!!

Quelqu'un peut m'indiquer où trouver un tel phénomène? Mon appartement a justement besoin d'un grand ménage de printemps! Oui, j'ai pris un peu de retard sur le programme...

Évidemment, l'histoire ne serait pas drôle sans quelques soucis qui viendront entraver le déroulement parfait de la destinée de nos héros : une dissimulation d'identité, une pneumonie, un passé de délinquant, un mafioso de pacotille...

A défaut de drame shakespearien, voici une comédie romantique bien enlevée, dynamique, un de ces livres qui se lisent tout seuls... Et puis un homme qui apporte le petit déjeuner au lit, cela ne se refuse pas!

Et ça tombe bien, je n'ai encore rien demandé au Père Noël, voila qui sera très joli sur ma liste...


Bonne lecture, 
Chi-Chi
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13 décembre 2010

Peut-on être provocante avec des perles ?

Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes : 
- J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
- J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
- Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt. 

Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute

Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…

Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :
La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.

Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…

Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…

Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser

Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ?
Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?
Moi aussi je l’ai senti.

Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.
Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux…
Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !

Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions.
C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…
Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?

Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.

Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style "Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an !"

Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien... ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?

L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c'est une série!).

Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n'est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d'avis, ooohhh oui!!!

Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?


Tam-Tam
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9 décembre 2010

Hiawatha et Pandora


De retour avec les chroniques au 72ème degré, après SFALO et Carissa, grosse menteuse...

Pleine d'enthousiasme, j'avais décidé de détester "Pandora et l'enchanteur", de Suzanne Ashley. La couverture, le résumé, tout me laissait penser que j'avais mis la main sur une perle, et c'est armée de mon plus beau stylo que je me suis lancée dans la lecture, telle un chevalier partant en croisade, et prête à prendre des notes féroces.

Autant vous le dire tout de suite, j'ai été déçue. C'est vrai, Pandora et l'enchanteur est un livre complètement désuet, avec tant de péripéties en si peu de pages qu'il en est ridicule. Mais après Jordan Hayes et Ben l'aveugle, le héros, Clark Spencer, était un véritable bisounours, à la limite de la carpette, et je n'ai pas pu m'empêcher de trouver cela appréciable, encore toute traumatisée que j'étais par mes expériences précédentes!

C'est bien simple, Clark est un saint. Déjà, quand il embrasse Tania la premier fois et qu'elle le repousse, il est désolé car c'était déplacé. Quand elle l'embrasse puis change d'avis, il se confond en excuses de l'avoir brusquée. Il est aux petits soins pour elle, lui offre des roses à tous les coins de couloirs, lui demande comment elle va, remarque ses cernes et lui demande ce qui la préoccupe au point de l'empêcher de dormir. Bilan : même une histoire cousue de fil blanc peut être lisible tant que les personnages sont supportables!

Posons le décor : Tania est programmatrice pour une société informatique. Son patron est un méchant, il lui demande de faire de l'espionnage industriel chez Clark, son concurrent, mission que Tania ne peut refuser car elle a emprunté de l'argent à son patron pour payer les frais de santé de sa sœur jumelle chérie adorée qui est dans le coma depuis 2 ans. Plan diabolique mis en place par un méchant machiavélique par des moyens peu honorables, check! Tania déploie donc une ingéniosité considérable pour se faire embaucher chez Wizac, la compagnie de Clark. Mais à peine est-elle engagée qu'elle se rend compte que Clark lui plaît beaucoup et elle se demande comment elle pourra le trahir.

De son coté, Clark, qui aime bien Tania, se fait un plaisir de lui expliquer par le menu comment fonctionne le système de sécurité du bâtiment (pour qu'elle puisse revenir en pleine nuit voler des plans ultra-secrets, c'est mieux). Puis, il l'emmène dans la serre qu'il cultive sur le toit de l'immeuble pour lui servir une coupe de champagne et discuter de la fin de sa période d'essai. Il bat des cils, lui fait du charme et compare son corps à de la soie fluide sous ses tailleurs stricts (sic). Cet homme est un génie de l'informatique, il cultive des roses et en plus il parle comme un poète! C'en est trop, je défaille d'émotion, et Tania aussi! Du coup, ils s'embrassent, mais Tania trouve gênant de mélanger travail et plaisir (et espionnage et trahison).

Chacun rentre donc chez soi, même si Clark a quelque soupçons sur les véritables motivations de Tania. Tania qui nous explique par ailleurs que dormir est une perte de temps et qu'elle trouve les émissions de télé nocturnes plus intéressantes que celles de la journée. C'est sur, Chasse et pêche est de loin l'émission la plus palpitante que j'ai jamais vue. Enfin, vue, façon de parler car moi, la nuit, j'aime bien perdre mon temps à dormir, mais passons...

Quelques jours plus tard, Clark emmène Tania dans sa maison de campagne (pourquoi mon patron ne m'a jamais invitée dans sa maison de campagne, je peux savoir? Je ne dois pas avoir les cils assez longs...). On apprend au passage que Clark a créé Wizac dans son garage. Toute ressemblance avec Apple n'est absolument pas fortuite. Arrivés à la maison de campagne, tout est saccagé. Clark, lui aussi a des soucis avec sa famille, son frère est un drogué irresponsable, c'est lui qui a transformé les lieux en porcherie. Tania aide donc Clark à faire le ménage. Oui, il faut bien qu'elle se rende utile un peu!

Oh, on apprend aussi au passage que le second prénom de Clark, c'est Hiawatha. Oui oui, comme le petit indien, c'est-y pas trop mignon? Petit secret embarrassant partagé entre les protagonistes, créant entre eux une sensation d'intimité factice, check! Vous apprendrez également que le correcteur orthographique de mon ordi chéri propose de remplacer Hiawatha par Nathalie. Je ne suis pas sure que Clark gagne au change...

Par ailleurs, Tania, qui rend régulièrement visite à sa jumelle dans sa clinique privée qui coûte deux bras, explique au médecin en charge du service qu'elle peut communiquer par télépathie avec sa sœur, et donc, cela signifie que tout espoir n'est pas perdu. quoiqu'en  dise les spécialistes consultés aux quatre coins du pays. Le médecin l'écoute sans sourciller et admet le concept de télépathie sans aucun problème. Bien sur... D'ailleurs, c'est un médecin très compétent, parce qu'il a le portrait de ses petits-enfants sur son bureau. Preuve infaillible s'il en est! Et en prime, il s'inquiète beaucoup de la vie amoureuse de notre héroïne, et lui prodigue des conseils avisés sur la nécessité ne pas s'enfermer dans sa solitude. C'est fou, cette sollicitude... Figure paternelle de remplacement pour la jeune orpheline qui n'a plus personne au monde que sa jumelle dans le coma, check!

Nous touchons maintenant au cœur de l'histoire : Tania, rongée par les scrupules (et perturbée par ses hormones en folie) décide de rendre visite à Clark pour tout lui révéler de la mission dont elle a été chargée, elle ne supporte plus le mensonge. Mais avant, Clark veut lui montrer sa nouvelle invention.

Clark est un génie. Un maestro. Un dieu vivant parmi les hommes. Il a inventé l'intelligence artificielle, qui répond au doux nom de Pandora. Pandora est merveilleuse, à l'image de son créateur, c'est un ordinateur, mais elle peut RESSENTIR les émotions humaines, faire la différence entre la perplexité et l'étonnement. Elle peut aussi demander à Clark s'il est amoureux de Tania. Trop fort non, l'ordinateur qui devine les sentiments de nos héros avant eux? Par contre, Pandora est un peu stupide, quand on lui demande la capitale du Dakota du Sud, elle n'en sait rien. Il y a là une logique imparable : apprendre à l'ordinateur à distinguer les émotions humaines (on se demande bien par quel miracle, l'auteur ne s'attardant pas sur le sujet), mais ne pas lui donner accès à des informations aussi factuelles que la capitale de l'État où se déroule l'histoire!!!

Bouleversée par cette révélation, Tania en oublie de tout avouer à Clark et à la place, elle décide d'essayer de forcer le système de sécurité (et elle réussit, notre génie ayant utilisé son 2ème prénom en mot de passe). Clark la surprend et elle lui révèle enfin la vérité.

C'est là que toute la sainteté de Clark est mise en lumière : à compter de ce moment, il n'aura de cesse de faire confiance à Tania, au seul prétexte qu'il l'aime. Il lui demande de l'aider à coincer son patron, pour faire cesser l'odieux chantage dont elle est victime. Par la suite, chaque fois qu'il semble douter de la loyauté de Tania, et qu'elle s'en trouve blessée, il va s'excuser. Encore. Et encore. Et encore! Quand son bureau est mis à sac, et qu'il ose demander à Tania où elle se trouvait la nuit précédente (ce qu'elle prend très mal « Comment, tu ne me fais pas confiance??! - Mais si voyons ma chérie, ce n'est pas comme si tu t'étais faite embauchée sous de faux prétextes pour me voler mes inventions géniales que ton patron crève d'envie de posséder, ni que tu étais obligée de lui obéir à cause de la somme faramineuse d'argent que tu lui dois...»), il se confond en excuses. Quand son laboratoire secret est cambriolé, et qu'il s'avère que c'est Tania qui a par inadvertance laissé échapper sa localisation, il s'en veut de ne pas avoir deviné tout seul qu'elle ne l'avait pas fait exprès (Bah non, laisser échapper par mégarde le lieu d'un laboratoire secret, ça peut arriver à n'importe qui... Cette Tania est encore plus géniale que son Clark chéri!). Quand il surprend Tania avec son ancien patron, et que sa première réaction est de la soupçonner de jouer un double jeu, il se reproche son égoïsme, son incapacité à comprendre que Tania voulait seulement rassembler des preuves contre le méchant patron/maître-chanteur.

Mais rassurez-vous, tout est bien qui finit bien, le méchant est capturé (non sans avoir tenté de tuer Tania pour mieux donner à Clark l'occasion de la sauver)...

En guise de bouquet final, nous avons droit à une ultime dispute entre Clark et Tania. Tania croit que tout est fini entre eux, et en réaction, sa jumelle fait une crise cardiaque. C'est que elle aussi a le cœur brisé PAR TÉLÉPATHIE!!! Apprenant la nouvelle, Clark rapplique ventre à terre, et, par miracle, dès que ces deux là se réconcilient, la jumelle va mieux. J'ai sincèrement cru que l'auteur allait nous la réveiller, en point d'orgue de notre histoire, mais non. Il ne faudrait pas que les choses soient trop parfaites, sinon on n'y croirait pas, n'est-ce pas? On se contentera de conclure sur une petite explication de Tania à Clark sur les mérites de la télépathie entre jumelles, et de l'avantage que cela peut représenter quand l'une est dans le coma... C'est à se demander comment la médecine n'y a pas pensé plus tôt!

Suzanne Ashley va révolutionner, non seulement l'informatique, mais aussi la médecine. Et grâce à moi, vous êtes parmi les premiers informés! Ne me remerciez pas, ce fut un honneur de partager cette nouvelle avec vous!


Chi-Chi
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6 décembre 2010

Heureux qui comme Ulysse…

…a fait un long voyage.

Voilà bien longtemps que je voyage. Mais en ce 6 décembre, c’est vers ma chère Lorraine que mon esprit s’égare. Car en Lorraine, le 6 décembre, nous célébrons, en compagnie que tout le reste de la communauté germanophile et germanophone, la Saint Nicolas.

J’ai caressé l’idée, un court instant de vous raconter dans ce post du lundi l’histoire du bon Saint Nicolas, du boucher et des trois petits enfants. Car Saint Nicolas est l’infâme instigateur de mon addiction au chocolat Ferrero - nous avons déjà établi à quel point entre moi et Ferrero, c’est une véritable histoire d’amour qui s’est créé.
Chaque année, grâce à lui, l’action du chocolatier doit gagner quelques points…

Il était donc de mon devoir de rendre hommage à celui qui a vu naitre mon amour des gouters de pain d’épices les jours de neige, celui qui nous voyait, chaque année sans faute, enfiler nos pulls les plus chauds (et piquants) pour aller voir sa parade dans les rues de notre ville. Du haut de son char, il agitait la main, saluant les familles avec une dextérité digne d’un concours de Miss (des années de pratique mes bons amis, et un coaching intense orchestré par Miss Mirabelle).

Mais j’ai eu pitié de vous, et du devenir de votre petit déjeuner. Aussi ai-je décidé de me concentrer sur Nicolas, à défaut de vous faire un rapport sur le Saint. Et pour rendre cet hommage encore plus légitime, j’accueille ici aujourd’hui Madame la Marquise. Cette Lady d’Alsace connaît tout comme moi le plaisir simple de déguster le pain d’épices de la Saint Nicolas, la joie de voir les décorations de Noël dans les rues, l’excitation à l’ouverture du Marché de Noël qui donne aux rues un air de fête…

Et des Nicolas, que ce soit moi ou notre guest-star du jour, nous en avons rencontré !

Il y a les tourmentés :
Alors que je faisais les étagères de ma bibliothèque pour retrouver mes Nicolas, Madame la Marquise, elle, pensait à Nicolas Angelovski, et me racontait comment elle l’avait rencontré pour la première fois dans "L’ange de minuit" de Lisa Kleypas, alors qu’il n’était qu’un méchant. Imaginez, il voulait pendre l’innocente Tasia pour le meurtre de son frère (qui selon moi était un pervers de la pire espèce qui le méritait bien, mais Madame la Marquise est une dame bien comme il faut, aussi ne l’a t-elle pas mentionné).
Lorsqu’on le retrouve dans "Prince de l’éternité", il n’est plus cet homme ténébreux qui pouvait faire ce qu’il voulait en toute impunité. Il a changé. Notre Marquise a son panthéon personnel de héros incontournables, et ce Nicolas en est une figure très sombre (entrer dans un panthéon n’est pas chose aisée après 30 ans de lecture). Il a un passé. Il a changé. Mais il sait ce qu’il veut… ou plutôt qui il veut, quitte à manigancer la rupture des fiançailles de la jeune fille convoitée pour pouvoir la consoler en l'épousant lui-même. Mais le grand Nicolas qui croyait tout savoir va comprendre qu’on ne peut tout prévoir, et surtout pas les sentiments.
Tout comme notre marquise, j’aime ce Nicolas, ses imperfections et ses tourments. Et pour mon plus grand bonheur, Lisa Kleypas semble affectionner les Nicolas au passé sombre.

Il y a les musiciens :
Comme chez Nora Roberts et le charismatique Nicholas Le Beck, pianiste et compositeur de talent dans la saga des Stanislaski. Il ne vous chantera pas « Deck the halls with boughs of holly »… non, loin de là. Ce fringuant jeune homme donne plus dans le Broadway que dans le chant de Noël. Et c’est la charmante Frederica qui saura lui faire battre le cœur. Pour les besoins de cet article, je me suis replongée dans leur histoire… Elle fleure bon les années 80 (Monsieur est fumeur) mais le charme de Nick a su rester intact. Il est l’idée que je me fais d’un musicien. De longs doigts fins, agiles, un corps tout en nervosité et muscles longs, un passé (check !), et le salut dans la musique. Laissez-vous charmer par la musique de Waiting for Nick (Un amour d’enfance), vous refermerez ce livre avec une envie de Broadway, et de nourriture ukrainienne.

Il y a les Lords au grand cœur :
Nicholas St. John, dans Ten ways to be adored when landing a Lord de Sarah MacLean : je vous avait parlé de mon miracle Amazon de cet été, ce livre est l’histoire du charmant jumeau, Nicholas. Et si jumeau il est, identique il n’est pas…
Nicholas n’est pas un "rake", c’est un intellectuel. Du moins en apparence. Sous couvert de son statut d’expert en antiquités, ce dernier a œuvré pour l’intelligence britannique pendant les guerres napoléoniennes. Il est à présent de retour au pays, et après avoir été élu meilleur parti de Grande-Bretagne, sa vie semble encore plus périlleuse. Lorsqu’un vieil ami lui demande son aide, il saute sur l’occasion de fuir Londres… et tombe sur Isabel.

Il y a les petits :
Ou plutôt Le petit… Nicolas, de René Goscinny. Fidèle à ma tendance à tout lire dans le désordre (je vous raconterai un jour comment j’ai lu les Chroniques de Narnia en commençant par le Prince Caspian…), j’ai découvert le petit Nicolas avec « Joachim a des ennuis ». Je devais avoir 7 ans, et j’ai été impressionnée d’apprendre que c’était un adulte qui avait su retranscrire avec autant de justesse mon esprit d’enfant. Vous remarquerez aussi que le petit Nicolas est assez intemporel. Il est évident qu’on n’y parle ni de Nintendo, ni d’internet, mais les questionnements, problèmes, chamailleries, et autres considérations enfantines restent vraies. Je ne saurais dire si j’ai lu un « Petit Nicolas » un 6 décembre, mais l’esprit est le bon. Prenez donc une clémentine, une barre de chocolat Milka (pour changer) et plongez-vous dans les aventures de ce petit bonhomme.

Des Nicolas, il y en a bien d’autres…
En ce 6 décembre, je suis plongée dans The Perfect Stranger - Sauvetage amoureux - de Anne Gracie où il est question de Nicholas Blacklock et de Faith, j’ai ouvert la case 6 de mon calendrier de l’avent, il fait froid dehors et la lessive attendra…


Bonne lecture,
Tam-Tam


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2 décembre 2010

Booklist sous la neige

Chose promise, chose due, aujourd'hui une booklist spéciale Noël!

Je vais faire une petite entorse à la règle de ce blog, les livres dont je parlerai ne sont pas tous des histoires d'amour, mais simplement de belles histoires, qui m'évoquent cette période de l'année.

Dans mes souvenirs, Noël, c'est le temps des classiques, classiques littéraires bien sur, mais aussi classiques de ma bibliothèque, livres lus il y a longtemps et que je relis fidèlement tous les ans... Ce sont tout simplement des livres dont l'esprit me transporte et me rappelle que, si il est bien un moment dans l'année où il faut croire aux miracles, c'est maintenant. Oui, je suis une fan de Noël, vous ne vous en seriez pas doutés! Pour n'en citer que quelques uns, dans la longue liste de mes classiques de Noël :

  • Les 4 filles du Dr. March (Little Women), de Louisa May Alcott : Je ne résiste pas au plaisir de le mettre dans ma liste. Est-il besoin de vous en présenter l'histoire? Je ne crois pas... Je dois relire ce livre tous les ans. D'abord parce qu'on me l'a offert un Noël, je devais avoir 9 ou 10 ans, et ensuite, parce qu'il contient des descriptions de Noël particulièrement émouvantes. Si on le considère aujourd'hui comme un livre pour enfants, comme Papa Longues-Jambes, il a en réalité été écrit pour un public plus âgé. Et comme je n'aime pas faire les choses à moitié, je relis en général dans la foulée les suites, Les filles du Dr March se marient, Le rêve de Jo March et La grande famille de Jo March. Ou, à défaut, je me contente de savourer l'une des multiples adaptations en film (la version de 1978 avec Susan Dey dans le rôle de Jo est particulièrement réussie)...

  • Le petit Lord Fauntleroy (Little Lord Fauntleroy), de Frances H. Burnett : L'histoire de Cédric, un petit new-yorkais de 12 ans, orphelin de père et qui apprend l'existence de son grand-père, un comte anglais. Unique héritier du nom et du domaine, Cédric doit quitter les États-Unis pour l'Angleterre, le comte ayant décidé de prendre en charge son éducation. Il s'attend en effet à ce que Cédric, élevé par une roturière qu'il considère comme une intrigante, soit un sauvageon sans manières. Or, c'est un enfant charmant et pas intimidable pour deux sous, qui saura peu à peu gagner la confiance et l'affection de son grand-père. Sans entrer plus dans les détails, l'histoire s'achève sur un festin de Noël emprunt de magie et d'émerveillement, aussi bien pour les personnages que pour le lecteur. Ce livre a fait l'objet de nombreuses adaptations en film et dessin animé, mais la seule qui vaille la peine d'être vue selon moi, c'est celle de 1980 avec Sir Alec Guiness, inoubliable dans le rôle du grand-père! Surtout, ne vous fiez sous aucun prétexte au dessin animé, qui ne respecte, ni l'histoire, ni l'esprit de ce livre magnifique.

  • Le château de Hurle (Howl's moving castle), de Diana Wynne Jones : Voici le livre qui a inspiré le dessin animé Le château ambulant, de Hayao Miyazaki. Ce conte raconte comment Sophie, jeune fille de 17 ans, quitte sa maison et sa famille après avoir été transformée en vieille femme par la sorcière du désert. Elle se retrouve par hasard dans le château de Hurle, magicien de son état, où elle rencontrera toutes sortes de personnages extraordinaires, et finira par briser la malédiction qui pèse sur elle. La version animée, si elle est fidèle à l'esprit du livre, fait l'impasse sur bien des rebondissements, et ce conte « de sorcières » enchantera aussi bien les enfants que les plus grands!

  • Gigi, de Colette : Ici, pas de traces de Noël, mais une histoire magnifique, superbement écrite. L'histoire d'une jeune fille, élevée pour devenir une parfaite demi-mondaine (façon polie de parler d'une courtisane), dans le Paris 1900. Mais Gigi refuse sa condition, elle rêve d'amour et de mariage. Là aussi, ce livre a été adapté en film, avec Leslie Caron et Maurice Chevalier dans les rôles-titres, pour ne citer qu'eux!

  • A propos d'un garçon (About a boy), de Nick Hornby : on a beaucoup parlé de cet auteur récemment avec le succès de Juliet, Naked (excellent livre que je recommande aussi au passage). Will, notre héros, vit de ses rentes. Rentes qui lui viennent de l'héritage de son père, les droits d'auteur sur une chanson diffusée à n'en plus finir par toutes les radios anglaises, 3 mois par ans : La fusée du Père Noël. Et apparemment, Will, bien qu'il apprécie la vie facile que cela lui procure, ne supporte plus Noël, à force d'entendre cette chanson partout! Vous connaissez probablement déjà cette histoire, grâce à l'adaptation faite avec Hugh Grant dans le rôle-titre, mais comme souvent, le film a souffert de nombreuses coupes, les personnages n'y sont pas aussi bien dessinés. Pour apprécier toute la subtilité et la finesse de la plume de Nick Hornby, lisez ce livre!

Enfin, je vous laisse sur ma « découverte de Noël » de l'année, le livre qui a su mettre fin à ma récente série noire de livres décevants : Le clan des Otori, de Lian Hearn, que ma sœur m'a mis entre les mains. J'étais dubitative, compte-tenu de mon peu d'amour pour les sagas, mais un trajet en train, rien d'autre à faire, et voilà comment j'ai dévoré 200 pages en moins de 3h! Dans un Japon féodal imaginaire, on y suit la vie de Takeo, du jour où il est recueilli par le seigneur Otori après le massacre de son village. Au fil de ses aventures, des complots, des luttes de clans, on voit se dessiner un destin exceptionnel, emprunt de grandeur et, pour que les choses soient complètes à mes yeux, d'amour. J'ai fini le premier tome hier, et je me réjouis de savoir qu'il m'en reste 3 à découvrir dans les semaines à venir...

J'espère que ces livres vous mettront d'aussi bonne humeur que moi, en apportant une touche de magie dans votre journée!


Excellente lecture,
Chi-Chi
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29 novembre 2010

Les Piliers de ma bibliothèque

Il était une fois une princesse lycéenne, à qui son parrain (qui n’était pas magicien, non…) envoyait des livres (en voilà un qui avait tout compris !).

Amazon en était à ses balbutiements, et internet n’était pas encore présent au château. Mais déjà, je goutais les délices de la réception du colis littéraire, et je me souviens encore du premier colis que j’ai réceptionné.
En ce matin d’automne, le facteur avait délivré un Colissimo à mon intention. Quelques livres venus de loin pour marquer le passage d’une nouvelle année - traduction, c’était mon anniversaire, oui, même les princesses en ont un !

J’ai découvert dans l’intimité de ma chambre au lit simple les livres qui allaient rythmer mes soirées pendant les prochaines semaines. Et après une étude attentive des 4èmes de couverture, j’ai jeté mon dévolu sur le livre de Ken Follet, "Les piliers de la terre". 

Et puis… j’ai lu le prologue… qui ouvre sur une pendaison… et une malédiction faite au sang de poulet…
J’étais jeune et impressionnable à l’époque, et les 1060 pages que représente l’ouvrage m’ont tout à coup fait peur. Je l’ai donc reposé. 3 semaines plus tard, j’avais épuisé ma PAL. Nous étions dimanche soir, il pleuvait, ma sœur (3 ans à l’époque) avait décrété qu’elle voulait regarder Pingu pour la millionième fois consécutive, et mes devoirs étaient bouclés…
Je me suis donc résolue à retenter les Piliers… Sans relire le prologue (vous connaissez l’histoire, le vieux singe, les grimaces…).
Bilan, j’ai dormi 3 heures. Mais seulement parce que le lendemain, j’avais dissertation d’allemand en première heure et que je voulais quand même pouvoir écrire droit…

Ce livre, je l’ai relu de nombreuse fois depuis. La tranche est usée par le temps, certaines  pages témoignent des gouters, petits-déjeuners et autres repas que j’ai pris le nez plongé dans cette histoire.
En un mot comme en cent, ce livre, je l’aime d’amour !

Et en ce week-end pluvieux/neigeux où la fièvre a gagné mon organisme, où ma voix s’est faite chevrotante et où mes yeux ont cet éclat fiévreux que l’on attribue aux grands malades et au Chat Potté, quoi de mieux que le retour aux vieilles valeurs pour le post du lundi?

Ce livre est une tranche d’histoire. C’est l’histoire d’une cathédrale à l’aube de l’ère gothique flamboyante, alors que l’Angleterre subissait une guerre d’accession au trône et que le Pape déclarait la Deuxième croisade. 
C’est l’histoire d’une cathédrale et de la vie aux alentours. Car une cathédrale n’est pas seulement une œuvre à la gloire de Dieu, c’est un instrument de pouvoir. Qui dit cathédrale, dit pèlerins, commerces, travail, taxes, renommée, influence… C’est une œuvre d’art, c’est un monument à l’épreuve du temps et une marque que l’homme laisse, sinon pour l’éternité, du moins pour quelque chose s’en approchant.

Cette cathédrale est le poumon de ce livre, et les bâtisseurs qui lui permettront de s'élever, fière et gracile dans le ciel anglais sont le cœur de l’histoire.

Elle semble même être le point d’ancrage des décisions qui font l’Histoire avec un grand « H ». Son existence même est fonction des alliances et mésalliances des divers puissants qui influencent la vie des plus humbles.
Les personnages  du roman deviennent de vieilles connaissances, des amis que l’on connait depuis des lustres. On les appelle par leurs prénoms. Il y a Tom, Ellen, Jack, Martha, Aliena, Richard, Phillip... Et comme tous nos amis, nous leur souhaitons le meilleur, tremblons nous aussi de peur devant les épreuves que ces derniers affrontent. On vibre à la découverte de certaines scènes. On s’offusque devant l’injustice du monde médiéval, on s’émerveille à la naissance des sentiments de certains. Jack et Aliena, ou l'histoire d'amour la plus méritante qu'il m'ait été donné de lire. Car le sort en a contre eux, des obstacles en veux-tu en voilà! Aliena est fille de comte, Jack est fils de hors-la-loi. Et cela, mes amis, n'est que le début des ennuis...

Car rien n’est acquis d’avance. Et le chemin sera long pour Jack, Aliena, Phillip et tous les autres, pour qu’enfin cette cathédrale tant rêvée voit le jour. Elle emmènera Jack aux confins de l’Andalousie, elle poussera Aliena à braver le regard des autres pour vivre la promesse faite à son père tout en restant fidèle à son cœur. Elle demandera à Phillip une ferveur et une foi sans faille pour la construction aboutisse. 
Elle demandera à tous des sacrifices, même à nous, lecteurs, qui souffrirons  (en silence?) à la lectures des difficultés qui viendront croiser le chemins de nos amis…
Mais ne vaut-elle pas au centuple ces sacrifices ?

En refermant ce livre, j’ai toujours l’impression d’avoir été le témoin d’un miracle.  Le miracle de la volonté des hommes face à l’adversité. Le miracle de la volonté des hommes de réaliser leurs rêves. Le miracle de la volonté des hommes s’unissant autour d’une cause qu’ils estiment être juste, belle et supérieure à eux.
A chaque lecture, je me rappelle qu’au bout du compte, les bâtisseurs, les commanditaires, et tous les acteurs de la construction s’effacent devant la majesté de l’œuvre – et il n’est nul besoin d’être croyant pour apprécier la beauté de Notre-Dame, n’est-ce pas ?

Ce livre me rappelle que l’Histoire est faite de miracles. Sinon, comment expliquer que la date de la bataille de Marignan soit si facile à retenir ?

Laissez vous tenter par cette histoire, et racontez-moi combien le chemin, bien que dur, a été merveilleux !



Tam-Tam

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25 novembre 2010

De l'art de gérer la déception

Vous vous souvenez, il n'y a pas si longtemps, je parlais de l'importance de prendre des risques pour découvrir de nouveaux auteurs? Eh bien, après une série épouvantable de mauvais livres, romances ou autres, j'avais fini par décider de me tourner vers une valeur sure. Lisa Kleypas. Après l'avoir découverte (merci La loterie de l'amour – Derek restera toujours un de mes petits chéris), elle était devenue une incontournable à mes yeux. Et ce n'étaient pas ses séries récentes, les Wallflowers, les Hathaway, qui allaient me faire changer d'avis!

Seulement voilà, depuis quelques temps, Lisa a changé. Elle s'est essayée au contemporain. La série des Travis, vraiment, je n'étais pas tentée. Écrite à la première personne, un contexte dont je ne suis jamais vraiment fan, quelques critiques mitigées sur les forums... Et puis je me suis lancée, j'ai pris le risque. Sugar Daddy n'était à mes yeux pas une réussite, mais pas une catastrophe non plus. Je n'ai pas insisté, et je n'ai pas lu la suite de la série. Pas pour l'instant en tout cas, ma pile de livre à lire est déjà assez importante!

Et puis, la semaine dernière, j'ai voulu prendre un autre risque, je me suis dit que je devais continuer d'avoir confiance en Lisa. Le facteur m'a donc gentiment apporté Christmas eve at Friday Harbour, premier tome de sa nouvelle série.

Cadeau empoisonné, que je vais spoiler allègrement, soyez prévenus!

Ce tout petit livre de 211 pages est plus proche de la nouvelle que du roman. Et Lisa n'est pas une bonne nouvelliste, si j'en crois ce que je viens de lire! Tout était réuni pour annoncer un ratage...

Mark, le héros est si impressionnant que, une semaine après la lecture, j'ai du reprendre mon exemplaire pour vérifier si il s'appelait Mark, ou Matt, ou Mike. Oui, j'ai vraiment été marquée par ce personnage. En dehors de ça, je serais bien incapable de vous dire s'il est sympathique, s'il a des hobbies dans la vie, s'il est drôle, ou sportif, s'il collectionne les canards empaillés ou s'il sait tricoter. Rien, le vide total. Aucune substance, une coquille vide. A mon avis, un robot à la solde de l'auteur, pour donner la réplique à notre héroïne.

Tiens justement, parlons-en de cette héroïne! Maggie... Il faut savoir qu'au début du livre, Mark se retrouve en charge de sa nièce orpheline de 6 ans, Holly. Et depuis la mort de sa maman (la demi-sœur de Mark donc), Holly ne parle plus. Les psys n'ont rien pu y faire, MAIS, Maggie a un pouvoir magique. Ça, ou elle est la réincarnation de la maman défunte, parce que 12 secondes après avoir rencontré Maggie, Holly se remet à parler, comme si de rien n'était! Les psys ont dit de faire comme si tout était normal, alors Mark prétend que rien d'exceptionnel ne s'est passé, parce que c'est un type bien et qu'il ne veut que le bonheur de sa nièce. C'est tout à son honneur.

Ah mais au fait, Holly voudrait une maman à Noël, comment faire? C'est simple, Mark se dit qu'il n'a qu'a épouser sa petite copine, dont il n'est pas vraiment amoureux, mais si c'est pour le bien de Holly, tous les sacrifices sont bons, non? Seulement voilà, Mark veut tout savoir sur Maggie, il est fasciné par elle (après 7 minutes de conversation). Son plan soigneusement élaboré va donc légèrement dérailler, d'autant que Maggie, qui est veuve, n'a aucune intention de s'investir dans une relation, et ne veut surtout s'attacher à personne, parce qu'elle ne veut pas risquer d'avoir le cœur brisé de nouveau. Ce qui ne l'empêche pas de débarquer quand Holly est malade (à ce stade, elle l'a rencontrée 2 fois, 10 minutes à chaque fois), ou de plaquer sa famille à la dernière minute le jour de Thanksgiving pour dîner avec eux! Logique à tout épreuve si vous voulez mon avis...

Et donc, en moins de 200 pages, et moins de 3 mois, Mark va réussir à convaincre Maggie de l'épouser, juste à temps pour réaliser le vœu de Holly le matin de Noël! J'ai beau savoir que le happy-end est une obligation en romance, et apprécier cette certitude, ici, j'ai eu la sensation que l'auteur essayait de me faire avaler des couleuvres toutes plus grosses les unes que les autres, pour m'amener à une conclusion dont je n'avais absolument rien à faire, tant les personnages qu'elle me présentait étaient fades et inconsistants!

Ajoutez à cela que Mark est pourvu de deux frères qui ne semblent pas avoir d'autre rôle que celui de potiches décoratives, en attendant que Lisa puisse écrire leur histoire dans les tomes suivants, et des descriptions à n'en plus finir du paysage, de la boutique de Maggie, de la maison de Mark, de son métier... Par contre, pas la moindre conversations entre nos protagonistes (mais on nous dit fréquemment à quel point ces conversations sont passionnantes, j'aurais bien aimé en profiter moi aussi, cela aurait animé un peu toutes ces descriptions). J'ai du me contenter de 50 lignes sur les reflets du coucher de soleil sur la baie, 70 sur les divers travaux de maçonnerie à envisager pour ravaler la façade de la demeure familiale de Mark, 35 sur l'arôme du café que Mark apporte à Maggie, et j'en passe... Proprement palpitant tout cela, moi je vous le dit!

Tout au long du livre, je n'ai pu me débarrasser de la sensation désagréable que j'avais déjà lu cette histoire ailleurs, en mieux. Et j'ai trouvé : la série des frères Quinn de Nora Roberts! Que je vous recommande vivement, soit-dit en passant, je ne voudrais pas que vous repartiez les mains vides, sans idées à ajouter à la liste de vos livres à lire!

C'est en discutant avec Tam-Tam que la lumière s'est faite en moi. Lisa Kleypas a écrit un mauvais Nora Roberts! Et Nora Roberts peut parfois écrire de très mauvais livres, ce n'est pas un auteur vers lequel on peut se diriger aveuglément...

Les fans inconditionnels me pardonneront ma chronique un peu acide, la déception de ce livre aura été proportionnelle à l'affection que je porte à Lisa en temps normal. Hélas, ce n'est pas encore cette semaine que je vais rompre la malédiction des livres nuls qui me poursuit en ce moment!


Chi-Chi
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