17 mai 2012

My stubborn heart

Pour vous lecteurs, je repousse toujours plus loin les bornes de mes limites, j’ose tout, je me mets en danger, je lis n’importe quoi… enfin presque !

Pour l’amour de la romance, je continue mon exploration des genres improbables qui ne m’attiraient pas plus que ça a priori… Après le steampunk et la saga, je vous présente la romance chrétienne.

Eh bien oui, lecteurs, vous n’imaginiez pas qu’une chose pareille pouvait exister ?

Mais si, la religion a bien compris que les livres étaient un moyen de propager son message, il était logique que des auteurs s’intéressent à un marché aussi florissant que la romance.

Et comme je ne recule devant rien, je me suis jetée à l’eau pour lire My stubborn heart de Becky Wade.

Avant de commencer, soyons bien clairs… Il n’y a aucun sous-entendu ou jugement de valeur dans ce qui va suivre ! Ce livre étant recommandé par Kristan Higgins elle-même, je l’ai lu en étant parfaitement déterminée à aimer ce que j’y trouverai. Enfin, dans la mesure où c’était une bonne romance, évidemment !

Bon mais alors, c’est quoi, une romance chrétienne ? Eh bien c’est tout simplement une romance où les personnages (enfin surtout les héros, les autres peuvent aller en enfer c’est moins grave) vivent selon les principes de l’église (ou s'y efforcent, on accepte aussi les brebis égarées). Comprendre, ils vont à l’église, étudient la Bible, et, dans le contexte de la romance, je sais bien que la question vous brule les lèvres, il ne se passe rien avant le mariage. Cela veut dire que la religion fera partie des conversations et que nos héros s’interrogent sur la place de Dieu dans leur vie, et sur l’influence qu’il exerce sur eux, cela veut dire que les préceptes chrétiens seront au cœur des problématiques qu’ils devront affronter.

Vous connaissez cette théorie qui veut que la psychanalyse ait pris la place de la religion dans notre vie moderne ? Eh bien pour ces héros là, point de psy mais un pasteur. Et au final, exactement les mêmes problèmes que ceux de n’importe quel autre héros, et la même réponse, avec simplement une justification un peu différente ! Autant dire que, mentions de la Bible mis à part, rien ne différencie ce livre de n’importe quelle « small town contemporary romance »…

Kate, la petit trentaine et une grand-mère récemment veuve, prend un congé sabbatique pour aller retaper la demeure ancestrale, dans une petite ville de la côte Est où elle n’a jamais mis les pieds. Elle laisse donc Dallas et ses soucis derrière elle et prends la route, grand-mère sous le bras, pour aller passer trois mois à arracher du papier peint et poncer des planchers qui n’ont pas vu un balai depuis 50 ans.

Un seul petit souci, Kate, malgré tout son enthousiasme, n’a jamais termine (ou commencé, c’est au choix) ses études de plombier/maçon/charpentier/électricien/déménageur. Sa grand-mère (encore elle, vous verrez que l’on n’a pas fini d’en entendre parler, en vieille dame qui se respecte, elle se mêle toujours scrupuleusement de ses affaires) a donc engagé Matt Jarreau pour aider au gros-œuvre…

Remarquez, Matt non plus n’a pas son diplôme, mais quand on est un homme, un vrai, fort et viril avec une ceinture à outils, on apprend sur le tas. Et de préférence, on cache un lourd secret sous la casquette de baseball que l’on porte vissée au crâne (Sauf quand on salue une dame. Là, on enlève toujours la casquette. Mais on a le droit de la remettre après, pour que la dame en question ne devine pas trop quel est ce lourd secret qui se cache sous la casquette. Et ce n’est pas une calvitie, je vous rassure !).

Evidemment, quand, comme Matt, on est une ancienne star du hockey qui a tout plaqué sur un coup de tête suite à la mort tragique et prématurée de sa jeune épouse, le secret est moyennement bien gardé. Comme Kate ne tarde pas à le savoir !

Or, Matt, non content de s’être recyclé en plombier/maçon/charpentier/électricien/déménageur, s’est aussi transformé en ermite. Une situation intolérable pour toute vieille dame qui se respecte et qui, si vous avez bien suivi ce que je disais plus tôt, ne songerai même pas à se mêler de ce qui ne la regarde pas.

Est-il besoin de continuer à vous en dire davantage ou l’intrigue hautement complexe et subtile de cette histoire commence-t-elle à se dessiner sous vos yeux ?

Par un hasard tout à fait extraordinaire, il se pourrait bien que Kate et Matt finissent ensembles. Mais ce serait vraiment une coïncidence incroyable, vous avouerez…

Trêve de plaisanteries… J'ai vraiment aimé My stubborn heart! Mais, car il fallait bien un mais, un détail m’a chiffonnée… Je vous l’ai dit, rien avant le mariage. Soit. L’absence de scènes sexy ne me perturbe pas, je ne les trouve pas toujours essentielles à la réussite d’une histoire. Mais ce qui me dérange plus, c’est l’absence totale de question sur le sujet !

Tant qu’à lire une romance chrétienne, c’était LA question que je me posais… Sans qu’il soit question de jugement de valeur, cela ne peut pas être simple et évident d’appliquer au quotidien dans nos sociétés occidentales des préceptes religieux vieux de 2000 ans, souvent vus comme rétrogrades et coincés.

Alors oui, Dieu est au cœur de la vie de Kate, mais dans une Amérique moderne, j’ai du mal à croire qu’aucun des hommes qu’elle peut fréquenter (et elle en fréquente un autre pendant quelques chapitres d’ailleurs, et il n’est pas chrétien !) ne lui ait jamais posé la moindre question, n’ai jamais essayé de la convaincre. Matt, de son coté, n’est pas franchement un modèle de rigueur religieuse au début de leur histoire (heureusement, Kate est là pour le remettre sur le droit chemin)… 

Et pourtant, rien. Serait-ce pour ne pas mettre de mauvaises idées dans l'esprit des jeunes filles innocentes? Ou simplement une volonté d'éviter un sujet délicat? Mystère... J’ai donc trouvé dommage que rien ne soit dit sur le sujet, qui est pour moi crucial car emblématique de la difficulté de la romance et de la religion aujourd'hui.

 My stubborn heart est cependant une romance toute en douceur et en délicatesse, une romance qui prend son temps et sait provoquer l’émotion. Un exercice qui aurait été parfaitement réussi pour Becky Wade si je n’avais pas été frustrée par l’absence mentionnée plus haut, mais un succès tout de même.


Bonne lecture,

Chi-Chi

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16 commentaires:

  1. Ah bon, ça existe la romance chrétienne ? :-)))
    Ton billet me donne envie de le lire en tout cas. :-)

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    1. Oui oui ça existe, je ne suis pas étonnée que tu l'ignores, mais pas de panique on va arranger ça! ;-)
      Ouf, au moins une personne convaincue, j'ai eu peur...

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  2. Ha ba là, non ! Même si j'avoue que l'histoire est tentante, l'environnement religieux c'est pas pour moi ! ;o)

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    1. Dommage, c'est vraiment une histoire toute mignonne! ;-)
      Il ne faut pas te laisser rebuter par la religion... C'est assez soft par rapport à d'autres romances que j'ai pu lire!

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  3. mmmmmm moyennement convaincue malgré tes louanges, le manque mentionné m’embêterais je crois... pas tant le sujet lui même que le fait qu'il soit passé sous silence :-)

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    1. Tu veux dire que, comme moi, le fait qu'il ne se passe rien n'est pas un souci, mais seulement dans la mesure où cette absence est expliquée?

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  4. je vais faire l'impasse...trop de livres en PAL

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    1. Je suis déçue, je pensais que toi au moins tu aurais réagi sur le débat que j'essayais de lancer! :(

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    2. Ou peut-etre que je n'étais pas assez claire?

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  5. J'ai pas du tout envie de le lire. C'est tellement rare en venant chez vous que je me permets de l'écrire ;-)

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  6. bon ben moi j'ai tres envie de le lire mais je ne suis pas tres objective. peut etre aussi parce que dans les romances que j'ai lues recemment toutes les relations etaient basees avant tout sur le sexe puis sur la decouverte de l'autre. Je suis curieuse de voir comment des heros tombent amoureux sans avoir couche ensemble :) par contre c'est effectivement dommage que la question ne soit pas abordee, je suis sure que les chretiens ont les meme corps que tout le monde...

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    1. Non non non je pense que tu fais erreur, les chrétiens sont des pur-esprits voyons! ;-)
      Maintenant j'attends que tu l'ai lu et que tu reviennes m'en parler!

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    2. (moi aussi j'ai fait une overdose récente d'un certain type de romance... Quand c'est mal mené, c'est à pleurer d'ennui!)

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  7. Bon, malgré ton enthousiasme, je pense que je vais passer. Déjà que j'ai lu par bouts une certaine romance chrétienne qui traînait sur le bureau d'une certaine copine... ce n'est définitivement pas pour moi.

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    1. C'est sur que le style est assez particulier... Je me demande bien quelle romance tu as pu lire chez ta copine! ;-)

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