11 novembre 2010

Gentleman cambrioleur

Il était une fois une princesse qui avait attrapé la grippe... Confinée chez elle, avec l'interdiction de sortir, elle faisait passer le temps en regardant des séries télés. Beaucoup de séries télés. Parce que les livres demandent trop de concentration quand on est malade... C'est ainsi que j'ai découvert récemment une série qui s'appelle White collar. Le héros est un malfrat pas vraiment repenti, qui se retrouve « obligé » de travailler pour le FBI. Et il faut bien l'avouer, au-delà du physique plus que charmant de l'acteur principal, l'idée d'un héros moins-que-parfait marche toujours très bien avec moi. Pourquoi? L'attrait du mauvais garçon sans doute... Tant qu'il ne s'agit que de vol (et pas d'autres crimes sordides), il y a un potentiel de romantisme dans tout hors-la-loi. Robin des bois, Arsène Lupin, pour ne citer qu'eux... Ryan Boldari... Et puis, du fond de mon lit, le gentleman cambrioleur m'entraîne dans ses aventures et me sauve d'un ennui mortel!
Dans la romance, le héros voleur a un grand cœur, une démarche très sexy (une vague analogie avec le félin, silencieux et insaisissable étant de rigueur), et surtout, surtout, il ne se repend que très moyennement de ses méfaits!


Il en serait même plutôt fier. Et moi, lectrice, j'aime qu'il assume son choix de carrière. Même si souvent, hélas, la fin du livre sonne le glas de ses activités illégales et le héros rentre dans le rang pour prendre femme et produire quelques bébés. Il gardera toujours la nostalgie de sa jeunesse débridée... et moi aussi!


Alors que bon, soyons sérieuses deux minutes, si un jour je croise au détour d'une maison mal éclairée un beau jeune homme en train de vider le coffre-fort, mon premier réflexe (ou mon second, ou mon troisième) ne sera sûrement pas de le considérer comme fiancé potentiel! Après une bonne crise cardiaque, je vais surtout me précipiter sur mon portable pour appeler la police et me planquer derrière le canapé... Et quand bien même je le rencontrerai au café du coin et que j'apprenais par la suite ses occupations, je doute que je trouverais cela très attirant. Je vois d'ici le déjeuner de présentation à mes parents « - Et sinon, vous faites quoi dans la vie? - Je cambriole les musées... Vous aimez la peinture? ». Non, vraiment, j'ai comme le pressentiment que mon père ne me donnerait pas sa bénédiction!


Mais pour en revenir à nos moutons, il semblerait qu'il y ait dans la romance une concentration particulièrement élevée de voleurs. Et je dois avouer que j'ai un petit faible pour cette catégorie socio-professionnelle...


Le voleur devrait être une figure négative, l'auteur le romance littéralement, c'est un anti-héros parfaitement héroïque. Il a souvent des raisons tout-à-fait rocambolesques pour expliquer ses agissements :
  • Ryan (Une femme dans la tourmente – Homeport, Nora Roberts) a reçu un don de Dieu,
  • Nick (Libre à tout prix – Worth any price, Lisa Kleypas) a eu une enfance traumatisante,
  • Davy et Tilda (Faking it, Jennifer Crusie) ont une famille de doux-dingues,
  • Jade (Guardian angel, Julie Garwood) a une revanche à prendre,
  • les Sullivan (La fortune des Sullivan – Three fates, Nora Roberts) ont un héritage familial à récupérer,
  • Luke (Les illusionnistes – Honest illusions, Nora Roberts) est victime de chantage,
  • Samuel (The shadow and the star, Laura Kinsale) est en mission secrète,
  • Jack (The lost Duke of Wyndham, Julia Quinn) aimerait juste ne pas mourir de faim...
Oui, quelques femmes se sont perdues dans mon exposé... Mais peu importe, ce qui compte, c'est que toutes les excuses sont recevables, du moment que le voleur, qui a un métier à priori immoral, reste en toutes circonstances, fidèle à un certain code d'honneur.


Car, ce qui fait la différence entre nos voleurs de romance et le type qui nous arrache notre sac à main dans le métro, ce sont les 5 commandements de Robin des Bois :
  • tu ne voleras que les riches
  • tu ne voleras que les méchants
  • tu pratiqueras la non-violence (tout en sachant te défendre avec un art martial redoutablement efficace si tu es attaqué)
  • tu ne voleras pas pour ton enrichissement égoïste (différentes options sont acceptables : entretenir toute ta famille sur 27 générations, financer une ONG dans le tiers-monde de façon anonyme...)
  • tu offriras toujours ton aide aux demoiselles en détresse qui croisent ton chemin
Un peu selon la même logique qui veut qu'un homme qui aime les chiens soit un homme bien, quoi qu'il arrive, un homme qui reste chevaleresque envers une demoiselle en détresse (ou pas en détresse) ne peut être entièrement mauvais, et il aura droit à toutes les excuses de la terre pour justifier sa carrière! Finalement, cela permet de donner un défaut à un héros qui est autrement parfait à tout point de vue, et l'auteur y trouve un ressort particulièrement facile pour son histoire.


Le voleur en romance est donc un magnifique cliché, que je retrouve toujours avec autant de plaisir! Et si vous ne devez choisir qu'un seul des livres que je vous ai cité... Eh bien ne choisissez pas, ils sont tous très bien! Mais si vraiment, un voleur s'introduisait chez vous, et que vous ne pouviez en sauver qu'un seul, ce serait La fortune des Sullivan.


Parce que c'est trois histoires pour le prix d'une, une histoire de voleurs qui n'en sont pas vraiment : deux frères et leur sœur partent en quête d'une statuette, héritage familial que l'on leur a volé. Cette œuvre d'art légendaire représente l'une des trois Parques mythologiques. Nos héros se lancent dans une véritable chasse au trésor, non seulement pour récupérer ce qui leur a été dérobé, mais aussi pour trouver les deux autres Parques. Au début, ils tâtonnent, ne savent pas trop comment s'y prendre, sont maladroits et manquent plus d'une fois de se faire repérer! Et puis, au fur et à mesure des rencontres, ils deviennent bien plus habiles, et de rebondissements en retournements de situation, chacun de nos trois Sullivan va rencontrer son âme sœur, leurs histoires s'entremêlant à leur quête. Ce livre fait partie de mon Top 15, et c'est sans l'ombre d'un doute mon préféré de Nora Roberts.


Ce n'est pas pour autant une raison pour négliger mes autres recommandations, le voleur en romance ayant à mes yeux un potentiel de sexytude sur l'échelle de Hugh Jackman inégalé à ce jour. Et que celle qui n'a pas rêvé de Pierce Brosnan dans L'affaire Thomas Crown me jette le premier livre!

Chi-Chi
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14 commentaires:

  1. Rhhhhaaaa!!! Pierce!!! Thomas Crown!!!! Gideon!!!!! Jakkkkkeee!!! Lukkkeee (je suis ton père?)!!! et puis là tout de suite je pense aussi à Roarke (qui compbine voleur et irlandais, ce qui est la double sexytude si tu veux mon avis...)

    Devant un déballage de bel hommes pareil, je ne peux que baver...lorsqu'on éclate de rire, c'est fort peu pratique d'ailleurs!

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  2. Oui, j'ai pensé à Roarke, mais comme je n'ai pas lu d'Eve Dallas, je ne me sentais pas trop le droit d'en parler... Ceci dit, il n'est pas le seul à faire un doublé : Ryan est italo-irlandais, les Sullivan sont irlandais, Samuel est métissé indien...

    Sacré brochette qui fait rêver n'est-ce pas? ^_^

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  3. Et Callahan O'Shea dans too good to be true....il a aussi la fraude sexy non?

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  4. Non lui c'est pas un vrai, il a seulement porté le chapeau!

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  5. aarrrgggggg...j'ai ça dans la tête!!!!! c'est de ta faute!!!

    http://www.youtube.com/watch?v=JO_qbLfrKj4&feature=related

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  6. De quoi tu te plains, il est très classe Jacques!

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  7. Dans le même genre, un peu plus chic, il y a ce cher Arsène

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  8. Oui, j'en parle en début d'article, mon grand regret étant que ses histoires de cœur finissent toujours mal!
    Mais j'en suis fan depuis l'Aiguille creuse, étudié en 5ème! J'aime beaucoup beaucoup aussi le prénom d'ailleurs... ^_^

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  9. Je veux bien me faire voler par Ryan juste quelques heures:) et conjurer le sort du cœur brisé:)

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  10. @ alapage : J'avoue, il fait son petit effet, ce Ryan... ;o)

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  11. Pour moi aussi ce serait la crise cardiaque ou le traditionnel "Au secouuuuur!". Mais c'est vrai que pour une romance ce serait peu glamour de faire connaissance avec l'homme de sa vie dans les parloirs d'une prison (ou on a contribué à l'envoyer).

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    1. Voila un obstacle à l'amour qu'il ne serait pas facile de surmonter, tiens!
      Limite, un défi à relever pour une auteur, je dirais! ;o)

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    2. Qui a le mail de Lisa Kleypas?

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